Rédaction épicène, écriture de la lumière, créativité combinatoire, écologie de la personne, microaventures, touristes de la révolution, IRL social clubs, rupture d’égalité, losers magnifique, projection de la psyché, indépendance financière, résilience mentale, cygnes noirs, cancel culture, dérégulation de l’information, musicalité, passion economy…
Toutes ces expressions ont un point commun : celui d’être apparu au détour d’une édition de Plumes With Attitude en 2020.
Et alors que 2020 touche à sa fin, j’ai longtemps réfléchi à ce que je voulais vous partager pour finir l’année en beauté. J’ai décidé de m’en tenir à ce qui constitue ma plus grande fierté : mes rencontres et discussions avec les fameuses plumes “with attitude” reçues en interview en 2020.
C’est donc bien entouré que je vous propose ma dernière introspection de l’année. Et de revisiter ensemble les enseignements qui m’ont marqué au travers de toutes ces belles conversations. Peut-être que comme moi, vous en tirerez certaines inspirations pour vos bonnes résolutions ? 😊
Bonne lecture à vous,
Benjamin
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Écrire au premier degré et demi
C’est dans notre interview-fleuve (la plus longue de l’année !) que Thierry Keller m’a partagé mon conseil d’écriture préféré de 2020. Pour le Directeur des Rédactions d’Usbek & Rica, la peur du regard de ses pairs est une vraie menace pour la génération de plumes entre 25 et 35 ans. Et je dois reconnaître qu’entre le retour en force du politiquement correct sur les réseaux sociaux et l’émergence du phénomène plus récent de la cancel culture, écrire sur des sujets potentiellement controversés n’a jamais semblé aussi risqué. Le véritable danger reste selon moi de se censurer par peur de froisser, d’autant plus que le silence des opinions sensées va laisser le champ libre à des idées moins mesurées dont l’objectif est de renforcer les divisions au sein de notre société. D’où l’importance d’apprendre à jongler entre sérieux et traits d’esprit, aussi bien quand on écrit que quand on lit.
Suivre sa passion… ou non ?
Entre la thèse de Li Jin sur la passion economy en octobre 2019 et son interview (inespérée !) dans Plumes With Attitude un an plus tard, la question de suivre sa passion ou non aura été développée dans de nombreuses éditions. Ma réponse préférée vient Alexandre Dana : non, la passion n’est pas une condition sine que non pour se lancer. Une once de curiosité ou un intérêt prononcé suffisent amplement pour commencer à explorer. Au fil de ses découvertes, peut-être que la passion viendra. Ou peut-être pas. Peut-être que comme le photographe Michel Ayçaguer, vous préférerez la liberté dans votre art à la construction d’une carrière autour de votre passion. Et c’est très bien comme ça. Pour finir, il n’y a pas de passion sans sacrifices selon Li Jin. Et pour cause : la racine latine du mot, “patti”, signifie… “souffrir”. Vous voilà avertis.
→ Voir aussi : La Gift Culture selon Alex Danco
Ne rien cacher de ses influences
Certaines des idées les plus influentes viennent de nos associations les plus surprenantes. Et en ce sens, mon interview avec Camille Dubreuil aura marqué la rencontre entre Plumes With Attitude et… le Design. En tant que Directrice Artistique, elle m’a sensibilisé à l’importance de connaître et modeler ses influences pour construire un style qui nous est propre. À noter qu’il m’est arrivé de lui emprunter sa méthodologie de swagger pour des missions freelance en conception-rédaction. D’où l’importance de savoir s’éloigner de l’écriture pour mieux la rapprocher d’une discipline voisine. Une expérience que je réitérerai d’ailleurs plus tard avec la musique électronique et la photographie. Car quoi de mieux que l’art pour nous apprendre à travailler notre regard, y-compris sur notre propre métier ?
Suivre les logiques de karma
Je ne suis pas un grand fan des conseils carrière distillées ça et là sur LinkedIn ou Medium. Certaines personnalités ont toutefois un parcours beaucoup trop intéressant pour ne pas être étudié. C’est le cas de Rodolphe Dutel, dont j’ai très longtemps suivi les initiatives autour du télétravail avant que 2020 n’en fasse une nécessité. Notre interview en plein cœur du premier confinement est probablement l’une des plus philosophiques depuis les débuts de Plumes With Attitude. J’ai notamment été très sensible à son discours sur les fameuses logiques de karma. Celui-ci m’a convaincu que donner sans rien attendre en retour est probablement le plus sage des investissements, et sans doute le plus simple à mettre en place.
→ Voir aussi : Les effets de réseaux dictent nos vies, par James Currier.
Appliquer le tri sélectif aux feedbacks
Avec son livre L’Obsession du Service Client, Jonathan Lefèvre est devenu une véritable référence sur les interactions entre un produit et une audience. Et dans un contexte où les retours de ses clients sont au centre de la création par itérations, celui-ci m’a rappelé une vérité selon moi sous-estimée : se méfier des feedbacks. Une autre approche originale qui m’a particulièrement marqué cette année est celle de Thibaut Labey, rédac’ chef de Chilowé. Pour celui-ci, le meilleur juge pour évaluer la qualité de ses écrits n’est autre que son co-fondateur et ami Ferdi.
Allier stratégies individuelles et collectives
Il y a bientôt un an, Hind Elidrissi annonçait dans Plumes With Attitude la création d’indépendants.co : un nouveau syndicat pour les travailleurs indépendants. Au moment de notre interview, je n’avais aucune idée que cette organisation allait avoir un impact aussi important sur ma vie de freelance. Car quelques mois et une pandémie plus tard, le néo-syndicat est devenu la figure centrale de la défense des droits des indépendants et a joué un rôle-clé autour du fonds de solidarité créé par le gouvernement. Je suis très admiratif de tout le travail de Hind, que ce soit avec indépendants.co ou sa start-up Wemind. Son engagement allie à la perfection entrepreneuriat à impact et mobilisation politique. Une vraie source d’inspiration pour passer à l’action.
→ Voir aussi : L’essai remarquable de Clayton Christensen, décédé début 2020
Prendre de bonnes habitudes
Quand j’ai créé cette newsletter en septembre 2019, l’un de mes objectifs était de me réconcilier avec l’écriture pour le plaisir. En cela, Plumes With Attitude m’a permis de développer de bonnes habitudes, notamment celles de publier deux éditions par mois et d’inviter une nouvelle personne à chaque fois. Rencontrer Basile Samel m’a amené à reconsidérer ce qui pour moi était déjà un exploit. Celui-ci est un véritable champion des bonnes habitudes, avec un record en particulier : celui d’avoir écrit et publié chaque jour pendant plus de deux ans. Impressionnant.
(Re)partir à l’aventure
Confinements oblige, 2020 aura été une année noire pour le voyage… mais pas forcément pour l’évasion. Dans mon interview avec Thibaut Labey, j’ai été très sensible à sa mission avec Chilowé de donner à l’aventure une nouvelle définition. De mon côté, l’évasion aura plutôt été sur la planète Dune du chef-d’œuvre éponyme de Frank Herbert, dans les plaines d’Hyrule pour un retour en enfance avec le fabuleux Zelda Breath Of The Wild, ou au cœur d’une tempête (psychédélique) sous le crane de Michael Pollan avec son Voyage aux Confins de l’Esprit — recommandé dans la toute première édition de la newsletter par Anne-Laure Le Cunff.
→ Voir aussi : Le parcours du héros selon Joseph Campbell
Prendre soin de son écologie personnelle
Si on se souviendra longtemps de 2020 comme une année qu’on préfèrerait oublier, celle-ci m’évoque toutefois de nombreuses fiertés. Et pour cause : je n’aurai jamais autant pris soin de ma santé mentale que cette année, le tout dans un contexte où celle-ci était plus que jamais menacée. Le sujet aura d’ailleurs été un véritable fil rouge pour Plumes With Attitude, avec une apparition dans de nombreuses éditions. La santé mentale était ainsi au cœur de mon interview de Dr Lavinia Ionita, ainsi que dans la newsletter anniversaire avec le retour d’Anne-Laure Le Cunff, mais aussi avec Ludovic de Gromard. Ce dernier m’a fait découvrir le terme d’écologie de la personne, qui illustre son approche holistique pour aider des individus à s’orienter vers un niveau d’épanouissement global dans leur vie.
Rester en accord avec ses valeurs
Dans sa vie professionnelle, Rachel Vanier n’a jamais caché ni ses engagements politiques, ni ses valeurs personnelles. Ça a toujours été un critère de sélection de ses employeurs, et ce n’a jamais été un problème pour eux. Je trouve que c’est une ligne de conduite qui mérite d’être suivie lorsque l’on recherche de la cohérence et de l’équilibre dans sa vie — à condition d’avoir la chance et la capacité de pouvoir le faire, bien sûr. Et quoi que puisse en penser Brian Armstrong, co-fondateur et CEO de Coinbase, je pense que l’utilisation du terme de “politique” au bureau ne doit pas nécessairement rester cantonné aux bruits de couloirs et autres ragots.
→ Voir aussi : Évaluer objectivement ses valeurs, avec Mark Manson
Identifier ses sources d’énergie
On nous dit souvent que les choses les plus simples sont les meilleures. Et mon conseil préféré de l’année rapporté par Li Jin n’est vraiment pas sorcier. Il consiste à faire des choix de vie en se concentrant sur ce qui nous donne de l’énergie, et à l’inverse réduire au maximum les tâches et activités qui nous coûtent plus qu’elles ne nous apportent. Cette notion est également au cœur de la distinction entre Zone de Génie et Zone d’Excellence étudiée dans la seconde édition de ma série Black Swans Collection.
Utiliser le prisme de la rupture d’égalité
Ma discussion avec Tania de Montaigne est à mes yeux la meilleure interview que j’aie réalisée en 2020. Après George Floyd et Black Lives Matter, il m’était impossible de faire l’impasse sur ces événements majeurs dans la newsletter. Et je suis convaincu que je n’aurais pas pu trouver meilleure plume pour prendre du recul sur ces sujets. Celle-ci m’a notamment fait découvrir la notion de rupture d’égalité : une grille de lecture des discriminations basée sur l’incapacité d’exercer pleinement ses droits humains.
→ Voir aussi : Le racisme dans les titres de presse selon Baratunde Thurston
Se méfier des discours simplistes
Les mots ont cette capacité de pouvoir dire tout et son contraire selon le contexte dans lequel ils sont utilisés. Tristan Mendès France évoquait dans notre interview une dérive aussi reconnue que méconnue à l’ère des réseaux sociaux : la dérégulation de l’information. L’un de ces travers se retrouve dans la simplification excessive de nombreux discours, qui ont tendance à privilégier la forme au fond. C’est un phénomène qui va autant affecter la formation de nos idées (notamment politiques) que l’état de notre santé mentale. Et comme discuté avec Dr Lavinia Ionita, il est hélas plus facile d’essayer de chercher des solutions clé en main dans des vidéos de développement personnel que de commencer un véritable travail de suivi avec un professionnel.
Jongler entre accessibilité et exclusivité
C’est pour moi le dilemme le plus difficile à jauger quand on s’adresse à une audience ou une communauté. Aujourd’hui plus que jamais, la recherche de l’accessibilité est selon moi un enjeu fondamental pour favoriser l’inclusion et la diversité à tous les niveaux de notre société. C’est dans cette optique que Camille Promérat s’est spécialisée dans une discipline qui monte (et qui compte !) : l’UX Writing. Et même dans le cas d’un club privé avec des barrières à l’entrée comme nous en a fait la démonstration Agathe Wautier, inclusion et accessibilité seront toujours des problématiques essentielles à considérer.
→ Voir aussi : La bible de la construction de communauté en un Google Doc
Cultiver son jardin (à sa façon !)
Avoir la main verte, ça vaut aussi pour Internet. Entre les levées spectaculaires de Notion et Roam Research, l’explosion des médias personnels (comme PWA !) ou encore la monétisation des cerveaux de mes créateurs préférés, 2020 aura marqué le début d’un nouvel âge d’or du knowledge management. Pour s’y mettre, rien ne vaut la maîtrise du plus fondamental des fondamentaux : la prise de note. Et comme nous l’a montré Anne-Laure, il y a autant d’écoles de pensées que de bonnes pratiques à adopter. Une habitude vertueuse aussi bien valable quand on est plume politique comme Marianne Ferrand ou DJs comme Jad et Kheireddine du duo Kabylie Minogue.
ET VOILÀ !
Plumes With Attitude en 2020, c’était tout ça à la fois. Je vous retrouve en 2021 avec une petite particularité de mon côté pour commencer l’année : un trentième anniversaire aussi imminent que redouté.
Il ne me reste plus qu’à vous remercier de m’avoir suivi cette année et de vous souhaiter à toutes et à tous un bon réveillon bien mérité.
May the words be with you,
Benjamin
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