La sharing economy était promise à un destin extraordinaire. Portée par des start-ups comme BlaBlaCar ou Airbnb, l’espoir qu’elle représentait au lendemain d’une crise économique sans précédent a laissé place à de vives critiques sur son côté obscur. À mes yeux, elle incarne avant tout un certain état d’esprit que l’on retrouve dans ses mutations : la gig, la talent economy, et enfin la passion economy — dont on a déjà parlé plusieurs fois ici.
En écrivant cette newsletter sans compter mes heures (alors que le temps est précieux en freelance), je reconnais bien la première caractéristique de cette dernière : la passion. En début de mois, j’évoquais ma conversation avec Hamish McKenzie, co-fondateur de Substack. Celui-ci m’a éclairé sur sa vision brillante de l’avenir de la création, ainsi que sur sa seconde dimension : l’économie.
Alors pour fêter cette dixième newsletter (et le passage du cap des 800 abonnés !), je vous annonce mon ambition de monétiser ce beau projet. Plumes With Attitude restera toujours gratuite, mais j’ai l’intention de créer des éditions hors-série. Contre quelques euros chaque mois, je partagerais avec vous mes analyses, réflexions et idées que je n’ai ni le temps ni la place de développer ici.
Mais avant de lancer le projet, j’ai besoin d’estimer combien de personnes seraient intéressées, quels sont les problématiques que vous aimeriez me voir aborder, ainsi que toutes vos pensées sur le sujet. Alors si vous voulez m’aider, envoyez-moi un e-mail (ou répondez directement à celui-ci) et/ou faites passer le message autour de vous.
Bonne lecture à tous,
Benjamin
Plumes With Attitude est une newsletter sur l’écriture sous toutes ses formes. Si vous avez envie de suivre cette publication, abonnez-vous pour recevoir les prochaines éditions.
🎙 INTERVIEW… Hind Elidrissi, co-fondatrice et CEO de Wemind
À chaque newsletter, je vous propose de découvrir le portrait et les idées d’une véritable plume “With Attitude”. Pour cette édition, je vous propose ni plus ni moins que la meilleure alliée des freelances en France : Hind Elidrissi. En tant que co-fondatrice et CEO de Wemind, membre du Conseil National du Numérique et activiste de premier plan, elle m’est immédiatement apparue comme la porte-parole idéale de l’évolution du travail indépendant.
Sur le site de Wemind, j’ai été marqué par une phrase : "On se bat pour vos droits". Et si tu commençais par me parler de tes batailles ?
Cette phrase est liée à un constat qu’on peut tous faire : quand tu es indépendant, tu sais bien que tu as moins de droits qu’un salarié. Ce qui m’intéresse, c’est de déterminer comment on en est arrivé là — et aussi de savoir comment on peut en sortir. L’explication, c’est qu’il y a un contrat social des indépendants qui est devenu obsolète. Dis-toi qu’il remonte à l’après-guerre, quand des artisans, commerçants et agriculteurs sont descendus dans la rue pour défendre leurs droits. À l’époque, ils refusaient de faire partie du nouveau système de Sécurité Sociale qui venait d’être créé. Au fond, c’est un raisonnement hyper-rationnel pour des actifs qui construisent un patrimoine. Un commerçant pouvait par exemple moduler librement son activité, ou encore vendre son commerce pour partir en retraite avec un capital. Ils n’avaient donc aucun intérêt à ce que l’État prélève une partie de leurs revenus en échange d’une assurance-chômage ou d’une couverture retraite.
Aujourd’hui, vous vous battez pour l’inverse en fait ?
Ce qui était vrai à l’époque ne l’est plus du tout aujourd’hui. Même avec un TJM élevé, un indépendant a une mauvaise protection sociale et ne construit pas de patrimoine. Si tu es développeur par exemple, tu peux gagner très bien ta vie en freelance. Mais tu ne vendras pas ton GitHub pour partir en retraite. (rires) La situation est encore plus préoccupante pour tous ces nouveaux indépendants qu’on appelle les travailleurs des plateformes. Eux doivent négocier les montants de leur rémunération avec des mastodontes comme Uber ou Deliveroo, ce qui n’est déjà pas gagné en soi. Aujourd’hui, je considère que mon rôle au travers de Wemind, c’est d’être hyper à l’écoute de ce qui se passe dans le monde du travail indépendant, tout en faisant prendre conscience aux freelances des problématiques qui les concernent.
Ce que je trouve assez étonnant, c’est qu’il est devenu très simple de devenir freelance et paradoxalement très compliqué de comprendre tous les rouages du travail indépendant. Penses-tu qu’il y a un problème d’éducation à ce sujet ?
C’est pour moi un enjeu fondamental aujourd’hui. D’un côté, je suis très enthousiaste de voir plein de gens — notamment des jeunes — se lancer dans le freelancing. Faire le saut du salariat vers l’indépendance, c’est un peu comme quand tu quittes tes parents pour prendre ton premier appartement. Tu perds une forme de confort mais tu gagnes en autonomie, et ça contribue à faire de toi un adulte responsable. Le problème, c’est quand on commence à se dire que tout va être aussi simple que de créer son statut microentrepreneur, ou parfois même de trouver sa première mission sur une plateforme. C’est une grosse erreur évidemment. Heureusement, il y a des freelances que j’admire beaucoup comme Yeza Lucas, Thomas Burbidge et Alexis Minchella qui créent des ressources pédagogiques de grande qualité pour les freelances. Chez Wemind, on fait surtout de l'éducation sur la partie protection sociale, en les incitant à se protéger contre les risques de maladie, d’accident et de pertes de revenus. Tu n’imagines pas le nombre de freelance qui nous disent : “Je n’ai pas besoin de maintien de revenus vu que je ne suis jamais malade”. Mais ce qu’il faut absolument assimiler, c’est que prévoir pour l’avenir se fait justement quand on est en bonne santé. Ce sont des choses qui peuvent paraître contre-intuitives, notamment quand on est jeune et/ou qu’on débute dans le freelancing.
C’est d’autant plus important qu’on parle souvent d’un freelancing à deux vitesses, avec des risques et conditions de travail différents entre la gig et la talent economy. Penses-tu qu’il faudrait créer de nouveaux statuts juridiques qui reflètent davantage ces disparités ?
Il y aura certainement des réponses à apporter au niveau des statuts juridiques, mais je ne pense pas que ce soit la priorité aujourd’hui. Ce qui m’intéresse particulièrement, c’est le fait que les problématiques à long terme sont à peu près les mêmes pour tous les indépendants, peu importe leur métier. Prenons l’exemple des professions libérales, qui regroupent des métiers très qualifiés et bien rémunérés. Et bien, ça ne s’est pas fait tout seul : ils ont toujours su qu’il fallait s’organiser et c’est pour ça qu’ils continuent d’être bien rémunérés. Aujourd’hui, ils peuvent s’appuyer sur des syndicats puissants pour maîtriser l’accès à leurs professions, et donc réguler leurs tarifs. C’est précisément ce qui manque aux nouveaux indépendants, qu’ils soient freelances ou travailleurs des plateformes.
Après, je trouve personnellement que les frontières entre gig et talent economy sont bien plus floues qu’elles en ont l’air. Et je dis ça dans un sens comme dans l’autre. C’est notamment le cas de ces rédacteurs qui acceptent d’être payés au nombre de mots et non pour la qualité de leurs écrits. À l’inverse, Laetitia Vitaud m’avait parlé dans notre interview de ces femmes de ménage qui reprennent avec succès les codes de la talent economy.
Tu as tout à fait raison ! On peut d’ailleurs considérer qu’une grosse partie de la talent economy est une gig economy en devenir. Aujourd’hui, ses dysfonctionnements sont si choquants qu’ils devront forcément être résolus en priorité. De toutes façons, les solutions apportées finiront par s’appliquer à tous. Côté talent economy, il est indispensable de développer des stratégies individuelles : choisir de travailler avec tel type de client, proposer telle offre, ne pas descendre en dessous de tel tarif, etc. Dans le cas contraire, un freelance peut s’exposer à la violence de la gig economy. Toutefois, les différences de professions ne peuvent pas constituer le socle d’un nouveau contrat social. Ce qui manque aujourd’hui, c’est des indépendants au sens large qui se réunissent pour réfléchir ensemble. Avec Wemind et d’autres start-ups partenaires, on avait par exemple lancé en 2017 une enquête sur le chômage des indépendants en France.
Ah oui, je me souviens très bien ! Tu peux nous rappeler les résultats ?
Sur les 3000 indépendants interrogés, 92% étaient favorables à la mise en place d’une assurance chômage pour indépendants. Alors bien sûr, on nous a répondu qu’ils seraient forcément d’accord pour de l’argent en plus mais qu’ils n’accepteraient jamais de participer au financement. Mais on l’avait anticipé, et la question suivante était justement : “Les salariés consacrent 6,5% de leur salaire brut aux cotisations chômage. Et vous, combien seriez vous prêts à cotiser ?” Et bien, plus de la moitié des répondants affirmaient être prêts à être prélevés à hauteur de 6-7% de leurs revenus, et les autres un peu moins. Seulement deux personnes (sur 3000 !) voulaient les droits au chômage, mais gratuitement, sans rien payer. C’est révélateur d’une certaine maturité de la part des indépendants. Mais le plus intéressant encore, c’est qu’on a eu la preuve que c’est une demande plébiscitée aussi bien par des freelances qui démarrent leur activité que par des vieux de la vieille qui font plus de 5000€ de chiffre d’affaires par mois. Ça nous a permis de présenter des chiffres concrets au gouvernement.
Et ça a donné quoi ?
Figure-toi qu’une loi sur le chômage des indépendants est passée. Par contre, elle n’a vraiment rien à voir avec les résultats de notre enquête. En gros, s’il y a une crise économique demain, tu as officiellement droit au chômage en tant que freelance... à condition que tu fasses une liquidation judiciaire de ton entreprise. Ça veut dire que tu dois passer devant un juge pour dire que tu as fermé ta boîte, en gros que tu es un incompétent incapable de gérer une boîte. Tu imagines ? Il faut aussi savoir que quand tu fais une liquidation judiciaire, tu es fiché par toutes les banques et tu ne peux plus (ou difficilement) ouvrir de compte professionnel pendant trois ans. Tout ça pour toucher des mensualités de 800€ par Pôle Emploi pendant 6 mois…
Mon Dieu, c’est d’une violence... J’espère que ton rôle au Conseil National du Numérique permettra de relever le débat parce que là, on n’y est pas encore. (rires) D’ailleurs, tu peux nous en dire plus sur ton rôle et son fonctionnement ?
Je suis membre du CNNum depuis ma nomination par le gouvernement en 2018. C’est une instance consultative qui a pour rôle de conseiller le gouvernement sur les enjeux liées au numérique. Notre travail consiste essentiellement à produire des analyses, des rapports et des positions publiques. Pour faire ce travail, on commence toujours par identifier des experts ou des témoins pertinents à auditionner. En fait, n’importe quel citoyen qui a une idée intéressante sur le numérique peut nous écrire et on tient compte de toutes les informations qu’on reçoit. Le Conseil est composé de trente membres nommés représentant le monde économique, associatif et académique, à hauteur d’un tiers chacun. J’y consacre un jour par semaine en tant que bénévole, ainsi qu’une session plénière d’une journée chaque mois où sont présentés et débattus les travaux en cours. Pour que nos conclusions soient rendues publiques et remises au gouvernement, elles doivent être votées par la majorité des membres.
En ce moment, vous travaillez sur quoi ?
On est tous sur des sujets différents, allant des questions d’accessibilité numérique (pour les personnes en situation de handicap) à la reconnaissance faciale, en passant par le droit de la concurrence. Tu as sans doute vu que le numérique est plutôt monopolistiques avec les GAFA, donc pas très concurrentiel. De mon côté, je me suis beaucoup impliquée sur la thématique des travailleurs des plateformes. J’ai assisté aux auditions de tous les acteurs et spécialistes du domaine : des chauffeurs, des coursiers, des entreprises, des juristes, des chercheurs, etc. Ensuite, l’objectif, c’est de pousser des idées au gouvernement, mais aussi à la presse et au public qui vont relayer nos conclusions.
C’est un peu comme un lobby en fait ?
On peut voir ça comme une sorte de lobby oui, mais démocratique. Vu que la composition du CNNum est répartie également entre trois univers, personne ne peut tirer la couverture vers lui. Il faut donc qu’une idée soit considérée comme juste et efficace à tous niveaux pour qu’elle puisse passer. On a aussi une présidente pour guider le débat : Salwa Toko. Et son cheval de bataille, c’est l’inclusion numérique, c’est à dire que le numérique doit bénéficier à tous les citoyens, pas seulement aux plus privilégiés. C’est une philosophie qui me parle.
Au fil de tes discussions avec l’ensemble des acteurs concernés, quelles sont les bonnes et mauvaises idées que tu as pu entendre au sujet du freelancing ?
Je pense que la mauvaise idée la plus répandue, c’est que le développement du freelancing vient de l’aspiration des travailleurs à être “libres”. Les travailleurs veulent être libre, c’est vrai. Mais ce n’est pas ça qui explique la montée du travail indépendant. C’est même insultant vis à vis des générations précédentes. Parce que les mecs dans les usines au XIXème siècle, ils n’auraient pas demander mieux que d’être libres eux aussi. Seulement, ils avaient besoin de gagner leur vie et le monde économique de l’époque n’avait hélas que ça à leur proposer. Si le travail indépendant se développe aujourd’hui, ce n’est pas parce que la nature humaine a fondamentalement changé. C’est avant tout parce que, pour les métiers les plus qualifiés, il y a plus de demande que d’offre, donc les freelances se retrouvent en position de force pour négocier avec les entreprises. Et pour les métiers les moins qualifiés, les entreprises recherchent surtout de la flexibilité, c’est-à-dire payer les gens seulement quand il y a du travail. Ce qui explique la montée du freelancing, c’est davantage les conditions économiques que les aspirations des individus. Et là où il faut faire attention, c’est que les conditions économiques sont instables. Donc en tant qu’individu, on doit en avoir conscience dès le début de son activité.
On en revient à cette image du freelancing vu comme quelque chose de “facile”. Et c’est vrai que les plateformes qui comptent sur l’acquisition de freelances pour leur propre croissance donnent parfois l’impression qu’il est presque devenu trop facile de devenir indépendant. Et j’ai parfois l’impression que cette image réductrice dessert plus le freelancing qu’autre chose dans la mesure où les pouvoirs publics ne le considèrent pas comme une alternative sérieuse au salariat.
C’est tout à fait vrai, et en même temps c’est normal. Je suis d’accord avec ce que dit Nicolas Colin dans son livre Hedge, à savoir qu’il n’y a jamais eu d’évolution de droits qui soit véritablement venue du gouvernement. Les acquis sociaux ont toujours eu comme point de départ une prise de conscience de la société civile. De mon côté, j’ai toujours eu une communication équilibrée sur le volet freelancing. C’est une façon de travailler que je trouve certes fantastique, mais qui vient aussi avec son lot de contraintes. Le vrai problème que tu soulèves, c’est que s’il y a une crise économique demain, tous les indépendants vont en souffrir — qu’ils appartiennent à la gig ou la talent economy. D’un côté, les particuliers utiliseront moins Uber ou Deliveroo. De l’autre, les premières dépenses coupées des entreprises seront les budgets freelances. Face à des événements de cette ampleur, des acteurs privés comme Wemind ne peuvent rien faire. C’est d’ailleurs pour ça qu’on n’a pas lancé d’assurance chômage de notre côté. Sans garantie d'État, c’est juste impossible. Et le problème, c’est qu’on est trop peu nombreux à lui demander aujourd’hui.
C’est un problème qui se situe au niveau individuel ou collectif selon toi ?
Pour moi, le point de départ doit être une prise de conscience individuelle. Me sentir indépendant, connaître mes droits, déterminer ce que je voudrais construire, savoir de quoi je voudrais bénéficier : ça commence par là. Mais les solutions, elles sont forcément collectives. D’ailleurs, les indépendants pourraient très bien dire qu’ils ne veulent pas de garanties sociales. Durant l’après-guerre, ça a été un choix conscient. Le problème, c’est qu’aujourd’hui l’inaction des indépendants vient en grande majorité de choix inconscients. En gros, on ne demande pas parce qu’on ne sait pas. Ce que je crains, c’est qu’on attende la prochaine crise économique pour commencer à se dire que la situation est grave, et ce sera trop tard.
Est-ce que cette inaction ne viendrait pas du fait que la population des indépendants est si vaste et si différente que les gens ne se trouvent pas suffisamment de points communs pour agir ensemble ?
Oui c’est vrai, c’est toute la difficulté. Si tu prends des êtres humains, tu trouveras toujours des différences. Chacun se sent unique, c’est donc tout à fait normal. Mais si tu es chauffeur VTC ou développeur web et que tu dépends d’une plateforme comme Uber ou d’une ESN pour vivre, tu as forcément des problématiques communes. Un jour, j’ai organisé une rencontre entre des livreurs Deliveroo et des développeurs freelances, juste pour voir. En théorie, on pourrait penser que ces gens n’ont rien à se dire. Dans les faits, c’était tout le contraire. Les livreurs décrivaient comment la plateforme avait changé de façon unilatérale leurs conditions de rémunération un 31 juillet (!). Les développeurs étaient choqués et faisaient des liens avec leurs propres situations : ils se sont rendu compte que ça pourrait leur arriver mais qu’ils sont (pour l’instant) en situation de force pour négocier. C’est la seule différence aujourd’hui ! La suite de la discussion a tourné autour des meilleurs moyens pour que tout le monde prenne conscience de ce qui se passe. Les livreurs se sont rendus compte qu’ils menaient un combat qui, en réalité, concerne tous les indépendants.
Et justement, à quand le premier syndicat des indépendants en France ?
Je pense qu’on est pile dans le bon timing. On est à un point de l’histoire où les indépendants sont en train de prendre une place clé dans la société. Il faut maintenant qu’on commence à les écouter. Parce que le problème aujourd’hui, c’est qu’on ne sait quasiment rien sur eux. Alors ces derniers mois, on a pas mal réfléchi avec un petit groupe de freelances bénévoles et notre idée c’est de lancer un site avec un grande enquête auprès de tous les indépendants. Le message principal, c’est : “On dit beaucoup de choses sur nous. Mais maintenant, ça suffit que les gens parlent à notre place”. Par exemple, tu savais qu’aujourd’hui les indépendants sont représentés par le patronat ? (rires)
C’est pas vrai ?! (rires) C’est dire s’il est temps que de nouvelles institutions émergent… Et aujourd’hui, vous en êtes où ?
Le site et le manifesto sont quasiment terminés, donc on lance tout ça très bientôt. Le principe sera de s’inscrire et de commencer à échanger autour de leurs attentes. L’idée, c’est vraiment que ça s’adresse à tous les indépendants. Parce que pendant longtemps, les indépendants ont eu tendance à se regrouper par associations intraprofessionnelles. Mais avec l’accélération technologique, on devra tous changer de métier plusieurs fois dans notre vie, donc ça n’a plus aucun sens. Le but n’est pas de défendre des métiers mais des droits interprofessionnels, notamment celui de pouvoir changer de métier.
Génial, j’ai hâte de voir ça ! Pour finir, tu l’imagines comment toi le freelancing en 2030 ?
Depuis que je suis entrepreneure, j’ai arrêté de me demander à quoi pourrait ressembler le futur. Je pense sincèrement que ce sera celui qu’on aura choisi de créer, individuellement et collectivement. J’espère surtout qu’un maximum de personnes pourront faire ce qu’elles aiment faire, travailler sur des sujets qui leur tiennent à cœur, et ainsi faire avancer des causes, associations et entreprises en lesquelles elles croient. À titre personnel, être freelance c’est aussi un projet de vie à titre personnel. J’ai choisi de consacrer dix années de ma vie à Wemind, et j’en suis aujourd’hui à la moitié du chemin. Tout ce dont je peux rêver pour la suite, c’est de pouvoir aider des personnes brillantes et des organisations vertueuses à avoir un impact positif sur le monde qui nous entoure. Comme avec Wemind en fait, mais en freelance. (rires)
Un immense MERCI Hind pour toute ton énergie, ton enthousiasme et surtout ta profondeur de réflexion ! J’ai beaucoup appris et c’est promis : je te garde une petite place dans PWA pour l’annonce prochaine du nouveau syndicat.
Ses 4 recommandations pour le gouvernement :
Créer un congé formation rémunéré pour salariés et indépendants
Créer une véritable assurance chômage pour les indépendants, qui se déclencherait notamment en cas de crise économique
Intégrer la prévention des risques liés à la santé mentale dans les remboursements de la Sécurité Sociale
Supprimer les cotisations forfaitaires pour tous les statuts indépendants en appliquant le principe suivant : “pas de CA = pas de cotisations”
💎 MISSIONS FREELANCES… Quoi de prévu pour demain ?
Independant.io (2 makers) — La vie est trop courte pour hésiter. C’est d’autant plus vrai pour les freelances et entrepreneurs, qui ont tout à gagner en passant par un bon comparateur. Dans cette catégorie, le petit side-project devenu grand offre un précieux gain de temps. Ses deux créateurs ont l’habitude de travailler avec des freelances pour enrichir leur impressionnante documentation. Ils recherchent d’ailleurs de nouvelles plumes pour écrire sur des sujets autour de l’assurance, de la compta, du financement et du monde de l’entrepreneuriat. | 📩 guillaume@corailmedia.com
Pandacraft (30+ employés) — La dernière création de la start-up reine des kits pour enfants s’ouvre à la génération de leurs parents. L’idée, c’est d’aider ces derniers à s’initier à la grande piraterie le jour de l’anniversaire de leurs bambins. Leur nouveau kit est une chasse au trésor DIY prête à régaler les familles de France et de Navarre. Mais pour mieux les guider, l’équipage veut faire monter une plume à bord pour ajouter à l’expérience une dernière touche de magie. Votre mission si vous l’acceptez : créer un livret pour mener à bien ce joyeux événement et travailler en étroite collaboration avec l’équipe Produit. | 📩 edouard.trucy@pandacraft.com
Pavillon Noir (20+ employés) — Et si votre premier film était pour… demain ? C’est ce que propose cette belle agence de créa qui compte Netflix et Ubisoft parmi ses clients. Alors avis aux concepteurs-rédacteurs 360° de la communauté, Pavillon Noir a besoin de vous pour ses prochains scripts/intentions de films. Brand Content également au programme ! Envoyez directement vos portfolios. | 📩 gaetan@pavillonnoir.com
Réassurez-moi (20+ employés) — Je n’aurais jamais pu trouver meilleur nom de start-up pour un site de courtage d’assurance en ligne. Et pour cause : je ne me suis jamais senti dans ma zone de confort à la simple évocation du mot “assurance”. Réassurez-moi s’est donné pour mission de changer l’image d’un secteur qui fait souvent peur. Et ça marche ! Aujourd’hui, l’équipe a besoin d’une plume chargée de mission SEO pour analyser, enrichir et optimiser leur contenu. Si vous savez faire, n’hésitez pas à les rassurer en retour en postulant ! | 📩 marie@reassurez-moi.fr
TEDx Belleville (15+ bénévoles) — Et si votre plume passait sous le feu des projecteurs ? C’est en tout cas ce que vous propose la filiale bellevilloise des conférence TEDx. Point de rémunération pour cette mission mais une place pour l’événement en juin — et surtout la gloire au rendez-vous. Date limite de candidature le 14 février. | 📩 merran.kelly@gmail.com
🏁 Pour me suggérer une mission : benjamin.perrin.pro@gmail.com
👀 CDI… “Juste pour voir”
Deezer (700+ employés) — C’est chez Deezer que j’ai fait mes armes en tant que petit Copywriter stagiaire (souvenirs… 😊). À l’époque, Apple Music n’existait pas encore et Amazon se lançait — non sans fracas — sur le marché des smartphones. Bref, nous n’allons pas réécrire l’histoire mais Deezer cherche un(e) Brand Copywriter pour écrire la leur.
Choose (20+ employés) — Old school les ventes privées ? Pas si vite. Choose applique une vieille recette à une tendance pas prête de se démoder : les pop-up stores. Et pour rendre l’expérience stylée, quoi de mieux que de recruter pour le job le plus cool du monde ? Vous l’aurez compris, Choose cherche un(e) Copywriter.
Matera (30+ employés) — Virer le syndic’ et améliorer notre rapport à la copropriété : en voilà une belle idée ! La start-up (qui s’appelait auparavant Illicopro) vient de lever 10 millions d’euros et a une offre très riche. Reste maintenant à le faire savoir au plus grand nombre en recrutant un(e) Social Media Manager.
Doctrine (90+ employés) — Attention, ça ne rigole pas : Doctrine se présente comme le Google du droit. Et au vu de leur ascension exponentielle, les bulldozers de la LegalTech seront très vite en position de dire au monde du droit (vous l’aurez deviné) : “Don’t Be Evil”. Et pour continuer à éclairer avocats et juristes, l’équipe recherche un(e) Content & Social Media Manager.
🔦 Si vous apercevez un CDI de folie à diffuser : benjamin.perrin.pro@gmail.com
🎡 CULTURE PUB… YourStack, géants de confiance
Difficile de trouver du temps pour chercher des sponsors pertinents pour PWA. C’est pourquoi dans cette édition, il n’y en aura pas. Pour compenser, je vous invite à découvrir YourStack : la dernière création de génie par l’équipe Product Hunt.
YourStack, c’est quoi ? YourStack est bien parti pour réussir un pari osé : combiner voyeurisme et intelligence collective, le tout sous forme de réseau social.
Comment ça marche ? L’idée est de partager publiquement sa “stack”, c’est-à-dire les produits qu’on utilise au quotidien pour faire tout… et n’importe quoi. Il suffit juste de les ajouter à son profil et le tour est joué. Simple mais brillant. J’ai donc découvert que Naval Ravikant était lui aussi un grand fan (accro ?) de Super Smash Bros. Ou que Sahil Lavingia a organisé son mariage grâce à Pinterest. Mais c’est surtout une véritable mine d’or pour découvrir les armes de productivité/réflexion/création testées et approuvées par vos entrepreneurs favoris, puis de les confronter à vos propres outils.
Génial, on fait comment ? Étant toujours sur file d’attente, je n’ai pas encore accès à toutes les fonctionnalités mais il est déjà possible de commencer à bâtir sa stack. Je vous invite vivement à vous inscrire à partir de mon lien d’invitation.
🔭 DANS LE RADAR… Mes petits trésors
L’auteure, ancienne Directrice de la Communication à Station F et abonnée à PWA vient de dévoiler la couverture de son troisième roman, à paraître le 5 mars. Bientôt l’interview dans le newsletter ? 😊
Musique : F.U.R.L — Finn & India Jordan
L’algorithme de découverte Spotify m’impressionnera toujours pour me rappeler qu’une de mes grandes résolutions de l’année (apprendre à mixer) ne se fera pas en continuant de procrastiner.
Série : “En Bref” (Netflix)
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur… la mémoire, les rêves, les drogues psychédéliques, la mémoire, le sexe, la beauté, l’astrologie, la vie extraterrestre, les sectes, et bien d’autres choses… sans jamais oser le demander. Vaste programme.
Promis, je ne suis pas devenu racoleur. Le hasard fait que je viens de regarder pour la première fois ce chef-d’œuvre aussi provocant que son titre le suggère — et pas seulement pour l’époque. Palme d’Or à Cannes en 1989, le film de Steven Soderberg nous a prouvé qu’il avait trente ans d’avance sur son temps. Disponible sur Netflix.
🔮 KNOWLEDGE IS POWER… Maintenant vous savez !
Hommages : Kobe Bryant n’est pas la seule légende que nous avons perdue en janvier. Clayton Christensen, professeur à Harvard et auteur du Dilemme de l’innovateur a influencé les plus grands entrepreneurs et leaders de notre époque. Je vous laisse (re)découvrir sa sagesse dans cet essai remarquable.
À la recherche du temps perdu : Oui, il existe une FAQ pour accéder à l’État du Flow. Et non : ce n’est pas un article vraiment sérieux, mais très drôle pour toute personne à qui l’inspiration fait souvent le coup de la panne.
Binge-thinking : On dit souvent qu’un bonheur n’arrive jamais seul. Et bien, c’est pareil pour les idées de génie ! D’ailleurs ça se passe souvent dans des bars autour de quelques verres. Contrairement aux apparences, ce n’est pas le début d’une histoire drôle mais une introduction au dernier projet ambitieux de David Perrel.
🗣 MEANWHILE… L’actu des lecteurs
Aurélie vient de lancer sa newsletter conjuguant marketing et impact.
Yoann aussi (sa 2ème !), sur les finances personnelles.
Anne-Laure a remporté un prix aux Golden Kitties Awards.
Brice lance sa chaîne Youtube autour du freelancing.
Pierre vient de racheter une entreprise de MOOC autour d’Instagram.
Basile a révélé un nouveau produit prometteur : Bouquin.
👋 Pour partager vos projets à la communauté : benjamin.perrin.pro@gmail.com
DERNIÈRE CHOSE…
Vous ne pensiez quand même pas que j’avais oublié ? 🥂
May the words be with you,
Benjamin
P.S : Retrouvez toutes les newsletters précédentes dans l’archive de Plumes With Attitude. Et si vous avez aimé cette édition, n’hésitez pas à la partager autour de vous, ainsi qu’à vous abonner pour recevoir les suivantes par e-mail.