Il y a un an, je dĂ©cidais dâexprimer mon goĂ»t pour lâĂ©criture au-delĂ de mon mĂ©tier. De cette envie est nĂ©e mon projet : une newsletter destinĂ©e Ă explorer cette passion sous toutes ses formes et Ă mettre en relief tous ses bienfaits.
Ce mois-ci, Plumes With Attitude a soufflé sa premiÚre bougie.
En lâespace dâune annĂ©e, jâai eu un immense plaisir Ă interviewer une vingtaine dâinvitĂ©s, relayer une centaine dâopportunitĂ©s, partager les lectures qui mâont le plus marquĂ©, mettre en lumiĂšre les projets de la communautĂ©, et mĂȘme nouer de belles amitiĂ©s.
Alors aujourdâhui, lâheure est pour moi Ă la fĂȘte. đ
Cette Ă©dition anniversaire marque le retour dâune plume que jâadmire et qui aura toujours une place particuliĂšre dans lâhistoire de la newsletter. Je suis Ă©galement ravi dâaccueillir un nouveau sponsor qui se bat pour lâavenir du travail indĂ©pendant. Enfin, vous aurez accĂšs en fin dâĂ©dition Ă la premiĂšre partie des archives de Black Swans Collection.
Mais avant de vous laisser entamer la (riche) lecture qui vous attend, jâai une toute petite faveur Ă vous demander. Que vous apparteniez aux lecteurs de la premiĂšre heure ou que vous veniez de dĂ©couvrir la newsletter, Plumes With Attitude vous a peut-ĂȘtre aidĂ©. Que vous ayez trouvĂ© une mission freelance ou simplement lâinspiration, jâespĂšre que vous avez eu plaisir Ă me lire cette annĂ©e.
Alors si jamais vous voulez me remercier Ă votre façon, je vous serais infinement reconnaissant si vous partagiez cette Ă©dition. Que ce soit en privĂ© Ă vos collĂšgues, dans les communautĂ©s auxquelles vous appartenez ou â encore mieux â en public sur les rĂ©seaux sociaux (nâhĂ©sitez pas Ă me taguer ici et lĂ ), chaque petit geste compte et mâaidera Ă faire connaĂźtre Plumes With Attitude au plus grand nombre.
Je vous dis un grand merci et vous souhaite Ă tous une excellente lecture,
Benjamin
Plumes With Attitude est une newsletter sur lâĂ©criture sous toutes ses formes. Si vous avez envie de suivre cette publication, abonnez-vous pour recevoir les prochaines Ă©ditions.
đ INTERVIEWâŠÂ Anne-Laure Le Cunff
Ă chaque newsletter, je vous propose de dĂ©couvrir le portrait et les idĂ©es dâune vĂ©ritable plume âWith Attitudeâ. Pour cette Ă©dition anniversaire, jâavais depuis longtemps lâidĂ©e de recevoir Ă nouveau celle qui a Ă©tĂ© ma premiĂšre invitĂ©e. Un an aprĂšs notre derniĂšre interview, Anne-Laure a Ă©crit plus de deux-cent articles qui illustrent avec brio comment lâĂ©criture peut transformer une vie. Son entreprise Ness Labs est devenue une bibliothĂšque consultĂ©e dans le monde entier et documentant ses nombreuses expĂ©rimentations entre crĂ©ativitĂ©, productivitĂ© et neurosciences. En ce mois de rentrĂ©e, on a donc beaucoup de choses Ă fĂȘter. La bonne nouvelle, câest que vous ĂȘtes tous invitĂ©s.
Salut Anne-Laure et merci dâavoir acceptĂ© de revenir pour le premier anniversaire de la newsletter. Il y a un an, tu choisissais de remettre lâĂ©criture au centre de ta vie, entre la crĂ©ation de ta newsletter Maker Mind et des publications quasi quotidiennes pour le blog de ton entreprise Ness Labs. Alors pour commencer, peux-tu me parler des bienfaits quâont apportĂ© cette nouvelle habitude Ă ta vie ?
Quand jâai commencĂ© en juillet 2019, je publiais un article par jour du lundi au vendredi â en gardant le week end pour me reposer. Depuis novembre 2019, quand jâai atteint mon objectif de 100 articles en 100 jours, jâĂ©cris trois articles et une newsletter par semaine. Jâai vu des changements Ă trois niveaux, Ă commencer par un effet sur ma crĂ©ativitĂ©. Ăa a complĂštement changĂ© ma façon de produire du contenu. Aujourdâhui, jâĂ©cris dĂšs que je trouve une idĂ©e intĂ©ressante Ă exploiter, alors quâauparavant je pouvais mettre plusieurs semaines Ă chercher et retravailler des sujets. L'eÌcriture est devenue un outil treÌs important pour dĂ©velopper mes ideÌes et les partager. Ăa mâa Ă©galement ouvert les portes de plusieurs communautĂ©s et mâa inspirĂ© Ă en crĂ©er une Ă mon tour. Plus quâune newsletter avec 20 000 abonnĂ©s, Maker Mind câest aujourdâhui plus de 600 membres plein de curiositĂ©, qui essayent comme moi de comprendre comment fonctionne le cerveau humain. L'eÌcriture a vraiment eÌteÌ le moyen de faire toutes ces rencontres, et mĂȘme dâatteindre des personnes auxquelles je n'aurais jamais imaginĂ© accĂ©der un jour. Ce qui mâamĂšne au dernier point : les nombreuses opportunitĂ©s professionnelles et propositions de collaborations reçues autour de theÌmes qui me passionnent.
Je reviendrai plus tard sur le volet communautaire de Maker Mind. Avant ça, jâai envie dâen savoir plus sur les liens entre Ă©criture et creÌativiteÌ. Peux-tu mâexpliquer comment sâest matĂ©rialisĂ©e pour toi cette synergie entre les deux ?
Quand tu as un certain nombre d'articles par semaine Ă produire, tu ne peux pas compter sur une muse capricieuse pour tâinspirer sur demande. Alors pour Ă©viter le syndrome de la page blanche, jâai dĂ» mettre en place des systĂšmes de crĂ©ativitĂ©. La premieÌre version, ça a tout simplement Ă©tĂ© de prendre lâhabitude de noter sur une application mobile la moindre idĂ©e que je pouvais avoir dans la journĂ©e. Ăa revient Ă planter une graine de crĂ©ativitĂ© Ă chaque fois que tu entends ou lis quelque chose dâintĂ©ressant. Et ça a treÌs bien marcheÌ pour moi pendant plusieurs mois. Seulement, jâai eu lâimpression de ne pas aller assez loin au bout dâun certain temps : je prenais chaque idĂ©e sĂ©parĂ©ment et je laissais donc pas mal d'opportunitĂ©s crĂ©atives de cĂŽtĂ©.
Et câest lĂ que tu as dĂ©couvert Roam Research !
Exactement. Jâai dĂ©couvert Roam en janvier 2020 et je me suis immĂ©diatement dit que câĂ©tait lâoutil rĂȘvĂ© pour passer Ă la vitesse supĂ©rieure. Au-delĂ de te permettre de lister tes idĂ©es de maniĂšre linĂ©aire comme une application classique de prise de notes, Roam tâaide proactivement Ă les connecter entre elles. Ce principe de faire Ă©merger de nouvelles idĂ©es originales Ă partir de la combinaison de plusieurs idĂ©es a un nom : âidea sexâ (ou âcrĂ©ativitĂ© combinatoireâ). Câest lĂ que je me suis rendu compte que mon systĂšme de crĂ©ativitĂ© prĂ©cĂ©dent ne faisait pas le poids et que jâai basculĂ© toutes mes notes sur Roam.
Jâai toujours voulu essayer mais je crois que son apparente complexitĂ© mâa longtemps intimidĂ©. Tu mâexpliques comment tu tâen sers au quotidien ?
Je sais que le concept de crĂ©ativitĂ© combinatoire peut paraĂźtre intimidant au premier abord, mais il nây a vraiment rien de compliquĂ© dans mon utilisation de Roam. Tout dâabord, je continue de noter toutes mes idĂ©es Ă la volĂ©e dans mon application mobile quand je suis dans une tĂąche ou en dĂ©placement. Puis, je rĂ©serve chaque jour un moment pour ouvrir Roam et crĂ©er une page par idĂ©e â que je vais dĂ©tailler au maximum afin de mâen souvenir prĂ©cisĂ©ment sur le long terme. Ensuite, je vais prendre le temps de rĂ©flĂ©chir aux liens potentiels entre mes nouvelles idĂ©es et celles que jâavais dĂ©jĂ notĂ©es. Tout lâintĂ©rĂȘt de Roam est dans la crĂ©ation de liens entre toutes tes idĂ©es â que son algorithme peut Ă©galement te suggĂ©rer. Non seulement ça te pousse Ă suivre des cheminements de pensĂ©e intĂ©ressants, mais en plus lâoutil va te conduire vers des raisonnements et associations dâidĂ©es auxquels tu nâaurais pas pensĂ© autrement. Pour finir, jâutilise aussi Roam pour ce quâon appelle de lââinterstitial journalingâ. Ăa consiste Ă prendre un moment pour dater et documenter ses idĂ©es entre chaque tĂąche. Par exemple, je vais aller sur Roam aprĂšs notre conversation pour noter tout ce qui a pu me passer par la tĂȘte pendant lâinterview. Les Anglais ont un terme pour ça : le âbrain dumpâ. Ăa me permet de ne pas me prĂ©occuper de ce Ă quoi je peux penser quand ce nâest pas la prioritĂ© du moment, et de pouvoir y revenir plus tard. Jâutilise donc Ă la fois Roam comme un outil de crĂ©ativitĂ© et de productivitĂ©. Ă vrai dire, câest de loin lâoutil qui a eu le plus dâimpact sur ma vie, aussi bien dans mon travail quâau niveau de mon bien-ĂȘtre.
Bon, il faut vraiment que je mây mette alors (rires). Et donc, tu as Ă©crit plus de deux-cent articles et une cinquantaine dâĂ©ditions de ta newsletter depuis un an grĂące Ă ton systĂšme de crĂ©ativitĂ©. Ce que je demandais, câest comment tu tây prends pour choisir lâordre dans lequel tu vas Ă©crire des sujets donnĂ©s. En gros, est-ce que tu as un planning Ă©ditorial dĂ©fini en amont qui suit une certaine logique ?
Absolument pas. Mon systĂšme de crĂ©ativitĂ© mâengage Ă prendre des notes, Ă©crire et connecter proactivement des idĂ©es chaque jour. Le reste, je ne contrĂŽle pas. Il y a vraiment une partie expĂ©rimentation, dans le sens oĂč je ne sais jamais en avance sur quoi je vais Ă©crire â et donc dans quel ordre je vais traiter les sujets. Les plannings rigides, câest pas mon truc. Jâaime garder la flexibilitĂ© de laisser des idĂ©es Ă©merger Ă tout moment et de pouvoir les suivre dĂšs que jâai envie de les partager.
Ăa me fait penser Ă ta publication rĂ©cente sur les diffĂ©rentes types dâapplications de prise de note regroupĂ©es selon trois types de dâapproches : celles de lâarchitecte, du libraire et du jardinier.Â
Câest exactement ça. Moi en lâoccurence, jâai plutĂŽt une approche de jardinier. Il y a deux erreurs classiques que jâai identifiĂ©es en parlant avec dâautres personnes de ces applications de prise de notes. La premiĂšre, câest de sâimposer un systĂšme qui ne correspond pas Ă sa personnalitĂ©. Si tu as des idĂ©es qui partent dans tous les sens, tu nâas pas besoin de te forcer aÌ adopter une dĂ©marche dâarchitecte. Et ce dâautant plus quâil nây a pas de systĂšme supĂ©rieur Ă un autre. Il nây a aucun problĂšme avec le fait de ne pas ĂȘtre trĂšs ordonnĂ© dans sa façon de penser, bien au contraire. Dans cette situation, lâapproche du jardinier peut justement tâaider Ă tirer le meilleur parti de ce trait de personnalitĂ©. La deuxieÌme erreur, c'est de penser quâon ne peut pas sâĂ©carter de la catĂ©gorie dans laquelle on se situe. Personnellement, je me retrouve plutĂŽt dans un systĂšme de jardinier mais jâai aussi des affinitĂ©s avec lâapproche du libraire. En fonction de la situation, je vais plutĂŽt emprunter Ă lâun ou Ă lâautre. Parfois mĂȘme, je demande lâavis dâarchitectes pour mâaider Ă rĂ©soudre un problĂšme qui sây prĂȘte. Donc il nây a rien dâabsolu : toute la richesse de cette classification consiste Ă mieux te connaĂźtre pour construire un systĂšme qui te soit propre et qui sera amenĂ© Ă Ă©voluer avec toi.
Quand tu Ă©cris, on sent vraiment que tu vis et expeÌrimentes ce que tu publies. Ça vaut aussi bien quand tu parles des concepts et pratiques issus de ton systĂšme de crĂ©ativitĂ© ou quand tu partages ouvertement certaines vulneÌrabiliteÌs. Comme si Maker Mind Ă©tait une approche trĂšs intellectuelle de lâexercice de journal intime. Alors je me demandais : quelle a Ă©tĂ© la plus grande dĂ©couverte que tu as faite sur toi-mĂȘme depuis que tu as recommencĂ© Ă Ă©crire ?
Pour rebondir sur lâexpĂ©rimentation, câest exactement ça. Câest dâailleurs pour ça que jâai appelĂ© ma sociĂ©tĂ© Ness Labs : câest mon petit laboratoire et Maker Mind en est le journal de bord. Pour revenir Ă ta question, jâai longtemps pensĂ© que jâavais trouvĂ© ce que je recherchais au milieu de lâeffervescence du milieu de la tech. Mais en lâespace dâun an, je me suis rendue compte que je m'Ă©panouis vraiment dans la phase de recherche et de rĂ©flexion. Jâadore travailler en Ă©quipe mais jâai redĂ©couvert le plaisir dâĂȘtre seule Ă creuser sur des sujets complexes et connecter des idĂ©es entre elles. Quand jâĂ©tais petite, mes parents pouvaient me laisser toute seule le nez dans les livres sans que je bouge de lâaprĂšs-midi. Dâune certaine façon, Ă©crire mâa rĂ©conciliĂ© avec mon rat de bibliothĂšque intĂ©rieur (rires).
Câest si joliment dit (rires) ! On a abordĂ© les sujets de la crĂ©ativitĂ© et de la productivitĂ©, et jâaimerais maintenant parler de ce que je considĂšre comme le troisiĂšme pilier de Maker Mind : la santeÌ mentale. Quel a Ă©tĂ© lâimpact de lâĂ©criture Ă ton niveau sur ce volet ?
La prise de note et notamment lâinterstitial journaling me permettent dĂ©sormais dâidentifier des signes avant-coureurs de burnout. Ăa mâest dĂ©jĂ arrivĂ© par le passĂ© et le problĂšme est que je pouvais rĂ©sister trĂšs longtemps sans craquer jusquâĂ ce que ce soit trop tard. Aujourdâhui, je suis capable dâagir en amont en prenant des dĂ©cisions et en adaptant de nouvelles stratĂ©gies pour Ă©viter que ça se produise Ă nouveau.
Jâavais justement lu dans ton interview avec Dan Shipper de Superorganizers que le burnout avait Ă©tĂ© un vrai point de dĂ©part dans la crĂ©ation de Maker Mind. Et je voulais justement te demander si tu avais lâimpression dâavoir âcrackĂ© le codeâ de ton Ă©quilibre personnel ou si tu te sentais toujours Ă risque malgrĂ© tout ce que tu as mis en place ?
Je ne pense pas quâil est possible de âcracker le codeâ comme tu le dis. En revanche, jâai aujourdâhui une relation beaucoup plus saine vis-Ă -vis de ma santĂ© mentale. Jâai notamment appris Ă accepter quâil y a des facteurs externes de stress sur lesquels je nâai aucun contrĂŽle et quâon est tous amenĂ©s Ă passer par des moments plus durs que dâautres. Comme pour beaucoup de gens, le confinement a Ă©tĂ© une pĂ©riode Ă©prouvante pour moi. Jâai beau avoir trouvĂ© un systĂšme qui marche, je ne suis pas plus capable que quiconque de mâĂ©panouir sans sortir de chez moi pendant des mois. Il mâest arrivĂ© deux fois cette annĂ©e dâannoncer Ă mes lecteurs quâil nây aurait pas de newsletter hebdo Ă la suite de moments difficiles sur le plan perso. Prendre soin de sa santĂ© mentale, câest aussi sâĂ©couter et savoir reconsidĂ©rer ses prioritĂ©s, avec comme mot dâordre : âbe kind to yourselfâ.
Cette annĂ©e est Ă©galement particuliĂšre dans le sens oĂč on nâa jamais autant parleÌ de santeÌ mentale qu'en 2020. Est-ce que le confinement et toute lâactualitĂ© autour du Covid-19 ont influencĂ© ta façon dâĂ©crire sur le sujet ?
J'ai toujours parleÌ de âmindful productivityâ pour mettre lâaccent sur lâĂ©panouissement plutĂŽt que sur la seule dĂ©finition dâobjectifs et dâindicateurs de performance. Parmi mes lecteurs, il y a Ă©normĂ©ment de personnes trĂšs ambitieuses, trĂšs passionnĂ©es et qui ont tendance Ă travailler beaucoup. Et effectivement, lâactualitĂ© de cette annĂ©e mâa fait insister dans mes publications sur lâidĂ©e quâil est plus important que jamais dâaccepter de ne pas toujours ĂȘtre productif, de savoir aussi prendre le temps de souffler et de se rĂ©concilier avec le lĂącher prise.Â
Pendant le confinement, tu es dâailleurs allĂ©e plus loin sur ce volet en crĂ©ant une communautĂ© [payante] autour de Maker Mind. Qu'est-ce qui t'a motivĂ© Ă te lancer dans cette direction ?
Pour ĂȘtre trĂšs transparente avec toi, jâai lancĂ© la communautĂ© Ă un moment oĂč je cherchais Ă gĂ©nĂ©rer des revenus rĂ©currents avec Ness Labs. Câest un business model sain pour la boĂźte, alignĂ© avec mes valeurs et qui a du sens pour mes lecteurs. Cela leur donne lâopportuniteÌ de se rencontrer, sâentraider et avancer plus loin ensemble dans lâaccomplissement de leurs objectifs de vie. De mon cĂŽtĂ©, ça me permet Ă la fois de me concentrer que la crĂ©ation de contenu Ă haute valeur ajoutĂ©e, et de pouvoir mieux connaĂźtre ma communautĂ©.
Ă titre personnel, jâai cette impression quâanimer une communautĂ© est plus difficile Ă Ă©valuer en termes de temps investi que de crĂ©er du contenu. Comme on parlait de burnout plus tĂŽt, comment tâassures-tu que ça ne devienne pas une activitĂ© chronophage Ă cĂŽtĂ© de tout ce que tu fais dĂ©jĂ avec Maker Mind et Ness Labs ?
Ă vrai dire, je nâai pas eu Ă Ă©tablir de rĂšgles strictes et il nây a rien de stressant dans la gestion de cette communautĂ©. Jâai la chance dâĂȘtre entourĂ©e de membres Ă©motionnellement trĂšs intelligents, dont certains me suivent depuis un certain moment. Je participe toutes les semaines mais je nâai pas Ă me forcer pour ça. Dâailleurs, personne nâattend de moi que je sois disponible 24 heures sur 24 pour rĂ©pondre Ă leurs questions. Câest une communautĂ© trĂšs calme, non pas dans le sens oĂč il ne se passe rien mais parce que tout le monde respecte le temps de chacun. Je suis trĂšs heureuse de voir les membres interagir entre eux. Par exemple, je trouve ça gĂ©nial de voir certaines personnes organiser tous les jours des sessions de travail ou dâĂ©criture en groupe.
Câest dâailleurs une voie de plus en plus empruntĂ©e par les crĂ©ateurs de contenus pour monĂ©tiser leurs projets. Penses-tu que câest devenu un passage obligĂ© pour vivre de sa plume ?Â
Il existe de nombreux contre-exemples, avec des publications payantes de treÌs haute qualiteÌ sans volet communautaire derriĂšre. Donc je dirais⊠pas forcĂ©ment. Reste que lancer une communautĂ© tâouvre Ă de nombreuses opportuniteÌs et occasions de mieux comprendre ton audience et ses besoins. Personnellement, je suis trĂšs heureuse dâavoir choisi dâamener Maker Mind dans cette direction. Je ne vois pas ça comme un passage obligĂ©, mais jâai tendance Ă encourager les crĂ©ateurs de contenus Ă explorer cette piste.Â
En plus dâune communautĂ© Ă gĂ©rer et de ton rythme de publication soutenu, tu avais Ă©galement repris les Ă©tudes avec un Master en Neurosciences. Quel Ă©tait ton objectif initial et comment celui-ci a-t-il Ă©voluĂ© avec le dĂ©veloppement de ton activitĂ© ?
Quand jâai commencĂ©, je voyais vraiment le Master comme un besoin personnel. Je voulais Ă©tudier le fonctionnement du cerveau humain. En un sens, Ă©crire sur le sujet mâa permis de consolider mon apprentissage. Ce que je voyais en cours a souvent Ă©tĂ© le point de dĂ©part de rĂ©flexions contenues dans mes articles. Mais cette curiositĂ© personnelle sâest rapidement transformĂ©e en vĂ©ritable tremplin professionnel avec Ness Labs.
Jâai dâailleurs appris que ta vision Ă plus long terme pour Ness Labs est justement... une Ă©cole. Jâimagine que retourner en cours a Ă©galement dĂ» tâinspirer sur ce volet. Dâailleurs, jâai l'impression que les pieÌces du puzzle sâassemblent trĂšs rapidement, entre tout ce que tu as sur Roam, tout le contenu pĂ©dagogique publiĂ© cette annĂ©e et une communautĂ© payante qui grandit vite. Donc quand on y rĂ©flĂ©chit, Ness Labs ressemble dĂ©jĂ beaucoup Ă une Ă©cole. Quels sont les axes prioritaires que tu veux dĂ©velopper pour la suite ?
Je suis fascinĂ©e par les nouveaux modeÌles d'eÌducation. Je trouve aussi quâil y a beaucoup de sujets qui ne sont pas abordeÌs dans une eÌcole traditionnelle et qui Ă mes yeux devraient l'eÌtre. Aujourd'hui, rien de ce qui est enseignĂ© en Ă©cole nâest adaptĂ© au niveau dâexigence, de rĂ©flexion, de flexibilitĂ©, et aussi de stress qu'apportent les nouveaux modĂšles de travail. Et donc, je veux crĂ©er un systĂšme dâĂ©ducation alternatif, avec un modeÌle flexible et Ă distance qui permettrait aÌ chacun d'enrichir sa façon de penser, crĂ©er et travailler. Aujourdâhui, il y a dĂ©jĂ pas mal de matiĂšre sur Ness Labs et tu peux effectivement creuser sur de nombreux sujets en autodidacte. Mais j'ai envie de crĂ©er une collection de cours qui auraient vocation Ă explorer un sujet en profondeur sur plusieurs semaines. Ăa pourrait couvrir des thĂ©matiques comme le dĂ©veloppement de sa crĂ©ativitĂ© ou la gestion de sa santĂ© mentale au travail, le tout basĂ© sur les neurosciences. Ces parcours et curriculums, câest vraiment la brique qui manque Ă Ness Labs et que je veux crĂ©er Ă terme.
Ă ce sujet, quels sont les nouveaux modĂšles dâĂ©ducation qui tâinspirent le plus ?
Il y a bien sĂ»r Lambda School, que beaucoup de gens suivent de prĂšs depuis quelques annĂ©es. Plus reÌcemment, je me suis particuliĂšrement intĂ©ressĂ©e Ă On Deck qui rapproche mieux que quiconque eÌducation et communautĂ©. Câest un systĂšme de cohortes rĂ©parties en plusieurs âfellowshipsâ pour entrepreneurs, business angels, mais aussi auteurs et animateurs de podcasts. Et ce qui est trĂšs puissant dans ce modĂšle, ce sont toutes les rencontres, synergies et collaborations possibles entre individus, cohortes et fellowships. Un membre de la fellowship pour auteurs va pouvoir aider les entrepreneurs de sa cohorte sur le volet contenu, lesquels pourront recevoir des investissements des business angels des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, et ainsi de suite. Je suis trĂšs curieuse de voir comment ces modĂšles Ă©ducatifs baseÌs sur le volet communautaire vont Ă©voluer.Â
De ton cĂŽtĂ©, tu as dĂ©jĂ créé Ă©normĂ©ment de contenus pĂ©dagogiques qui couvrent un vaste Ă©ventail de sujets. Y en a-t-il un en particulier sur lequel tu nâas pas encore Ă©crit et que tu souhaiterais explorer davantage ?
Il y a un sujet que jâai dĂ©jĂ effleurĂ© mais que jâai trĂšs envie dâapprofondir, câest lâidĂ©ation ; dâoĂč viennent les idĂ©es et comment celles-ci se forment dans notre cerveau ? Câest dâautant plus fascinant quâil y a plusieurs Ă©coles. Certaines personnes ont une approche plutĂŽt analytique de lâidĂ©ation, en abordant une problĂ©matique sous tous les angles pour dĂ©velopper de nouvelles idĂ©es. Dâautres ont ce que les anglo-saxons qualifient de âaha momentâ ou encore les fameuses âshower thoughtsâ. Jâai vraiment envie de comprendre ce qui se passe dans le cerveau Ă ce niveau et de savoir sâil y a des moyens de libĂ©rer notre capacitĂ© dâidĂ©ation. En ce moment, je lis un papier de recherche fascinant et accessible sur le sujet par John Kounios, un chercheur en neurosciences. Câest un sujet sur lequel jâai hĂąte dâĂ©crire.
Et jâai dĂ©jĂ hĂąte de lire ça ! On arrive Ă la fin de cette nouvelle interview que jâattendais depuis longtemps. Et quel parcours depuis notre premiĂšre conversation ! Je suis Ă la fois admiratif et impressionnĂ© par ton Ă©volution et celle de Ness Labs. Je vais continuer Ă suivre tout ça de prĂšs, et sans doute aussi me mettre Ă Roam pour de bon (rires). Alors encore un grand merci Ă toi Anne-Laure.
5 concepts Ă connaĂźtre selon Anne-Laure :
đĄ SPONSORING⊠Wemind, lâange gardien des indĂ©pendants
De retour dans la newsletter : une section annonceurs pour faire briller les produits des entrepreneurs. Pour sponsoriser une prochaine édition : benjamin.perrin.pro@gmail.com
Câest quoi ? Wemind, câest lâacteur le plus militant du monde des indĂ©pendants. Aujourdâhui, prĂšs de 40 000 freelances lui font confiance pour :
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⊠et mĂȘme un ComitĂ© dâEntreprise
Mais encore ? Depuis le dĂ©but de la crise du Covid-19, lâinarrĂȘtable fondatrice de Wemind, Hind Elidrissi (rĂ©cemment passĂ©e par BFM Business), se bat en premiĂšre ligne pour protĂ©ger les indĂ©pendants. Son dernier tour de force a Ă©tĂ© de faire entendre la voix de plus de 2 millions de personnes exclues du plan de relance du gouvernement. Le combat nâest pas fini, mais une chose est sĂ»re : vous ĂȘtes entre de bonnes mains.
Pourquoi câest le moment ? Comme chaque annĂ©e, vous avez jusquâau 31 octobre pour changer de mutuelle. Alors pour Ă©viter de vous y prendre au dernier moment, le mieux est de faire une simulation maintenant.
đźÂ KNOWLEDGE IS POWER⊠Maintenant vous savez !
AprĂšs un Ă©tĂ© bien mĂ©ritĂ©, les grands esprits sâĂ©chauffent pour la rentrĂ©e.
Tyler the Curator : Riche analyse sur la monétisation du bon goût par Gaby Goldberg.
BientĂŽt remplacĂ©s ? Cet article du Guardian a Ă©tĂ© Ă©crit par lâintelligence artificielle dâOpen AI qui fait trembler les salles de rĂ©daction : GPT-3.
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Gift culture : Le concept thĂ©orisĂ© par le gĂ©nial Alex Danco a le potentiel de devenir le meilleur alliĂ© ou le pire ennemi de la passion economy, câest selon.
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Et vous, ils ressemblent Ă quoi vos projets du moment ? Ăcrivez-moi pour mâen parler et apparaĂźtre dans la prochaine Ă©dition.
Valentin et Jean-Charles sont en operation crowdfunding pour Longue Vue.
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Jeanne a interviewé Samuel pour son nouveau podcast, TAF.
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Sophie a lancé son podcast Chef[fe] avec une premiÚre invitée de choix.
Marion a interviewé une Himalayiste.
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De mon cĂŽtĂ©, jâai publiĂ© une nouvelle tribune avec Charles pour HBR France.
DERNIĂRE CHOSEâŠ
Chose promise, chose due : jâouvre ma sĂ©rie dâessais de confinement publiĂ©s dans Black Swans Collection Ă lâensemble des lecteurs de Plumes With Attitude.
Je commence maintenant avec les deux premiÚres éditions auparavant réservées aux abonnés payants:
đ BSC #1 : Passions et PĂȘchĂ©s Capitaux
đ BSC #2 : Club Sandwich
Bonnes lectures Ă vous, et bien sĂ»râŠ
May the words be with you,
Benjamin
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