Il y a un an, je publiais ma rétrospective de PWA — en catastrophe — fin janvier, et non pendant les fêtes comme les années passées. C’est désormais un timing pleinement assumé pour mon cher marronnier. Car c’est un exercice qui s’accorde à merveille avec mes deux autres rituels de janvier : fêter mon anniversaire et compléter mon YearCompass — qui aura eu un certain succès auprès de mes amis cette année.
Mon début 2025 aura donc été synonyme de relectures. Ça a commencé avec une revue de mon agenda, dans lequel je consigne chacune de mes journées — et ce, depuis bientôt trois ans. Ça c’est pour moi. Côté newsletter, préparer cette rétrospective m’a amené à relire toutes les éditions publiées en 2024. Et entre douze interviews, le cap des cinq ans passé et d’autres chiffres rassurants (plus de 80 newsletters envoyées, 3500 lecteurs, ou encore 500€ de dons depuis septembre), j’aurai eu de belles victoires avec PWA — et une bonne revanche sur mes difficultés en 2023.
On ne peut pas en dire autant de l’actualité explosive de l’année écoulée. À mes yeux, 2024 aura été charnière pour les créateurs et médias. N’étant ni journaliste de formation ni éditeur d’une newsletter d’information, il y a plus d’un sujet pour lesquels je me suis demandé : “j’y vais ou j’y vais pas ?”. C’est d’autant plus vrai quand on a une activité de rédacteur indépendant à côté, avec des clients et prospects de diverses sensibilités. Reste que sur le volet éditorial, j’estime m’être bien débrouillé, à la fois dans mes choix d’invités et dans mes prises de position sans ambiguïté.
Enfin, je me souviendrai de 2024 comme une année où je me serai beaucoup livré. Je me suis confié pour la première fois sur le sujet de la dépression, mais aussi plus récemment sur mes petites galères professionnelles et financières. À mon échelle, j’aurai également assumé de faire appel au barrage à l’extrême-droite et à ceux qui les ont aidés dans leur montée. Et je continuerai. Mais avant de revenir sur ces différents points et sur les enseignements que j’ai envie de garder pour 2025, refermons cet édito sur une autre tradition de janvier : à savoir, vous souhaiter à toutes et à tous une excellente année.
Bonne lecture à vous,
Benjamin
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* Je vais prendre ce sujet plus au sérieux en 2025 et en reparle en fin d’édition.
Nommer ses ennemis
Accrochez-vous parce qu’on ne va pas commencer par le plus léger.
J’ai toujours beaucoup accordé d’importance au choix du premier invité de l’année. Et pour cause : l’interview de janvier donne souvent le ton de celles qui suivront. Autant dire que 2024 n’a pas fait exception. Ouvrir le bal avec Vincent Edin [cf. PWA #77] sur la dédiabolisation des idées d’extrême-droite n’aurait pas pu mieux tomber. Avec les élections européennes en vue, c’était évident qu’on allait pas mal en entendre parler. Mais c’était sans compter sur les surprises que l’actualité politique allait nous réserver. Je lui dois sans aucun doute l’un des mots de l’année : la “mithridatisation”. Le terme fait référence au roi Mithridate VI, qui était connu pour ingérer une petite dose de poison chaque jour afin de s’y accoutumer. Difficile de trouver plus adapté pour illustrer notre surexposition aux idées d’extrême-droite, qui ont plus que jamais rebattu les cartes des discours politiques et médiatiques ces dernières années.
En parlant de mots fleuris, “bollosphère” — d’après un souverain toxique plus contemporain — est un autre favori. Si le terme peut prêter à sourire, l’année écoulée aura largement montré l’étendue de sa réalité. Et c’est avec Lucie Anizon [PWA #87] que j’ai prolongé la discussion sur le sujet, en braquant les projecteurs sur les premiers opposants à la bollorisation des esprits : les médias indépendants. On est revenus ensemble sur leurs nombreuses batailles à mener face à un empire qui bouleverse aussi bien notre confiance en l’information que notre rapport à la vérité. Au point de soulever un sujet majeur pour les prochaines années, illustré en octobre dernier par la question de Patrick Cohen à destination d’Eric Ciotti sur le plateau de C à vous : peut-on encore se mettre d’accord sur des faits ?
La victoire du duo Trump-Musk à l’élection américaine ne devrait hélas rien arranger. C’est ce qui m’a motivé à recevoir Jean-Lou Fourquet [cf. PWA #88] pour une édition sur le pouvoir tyrannique des maîtres des algorithmes. Celui-ci m’a rappelé une distinction essentielle : “freedom of speech is not freedom of reach” (“la liberté d'expression n’est pas synonyme de liberté d'amplification”). Je trouve que cette nuance peut nous aider à ne plus faire l’amalgame entre un droit fondamental [pour les citoyens] et un privilège de classe — souvent brandi par des personnes appartenant aux élites médiatiques et économiques. Nous avons également abordé la question du conflit d’intérêts omniprésente chez les Big Tech, entre discours aseptisés et irresponsabilité politique, dont on vient d’avoir une nouvelle illustration avec les dernières déclarations de Mark Zuckerberg, au grand dam de la démocratie. Reste que notre interview n’aura pas été sans notes d’espoir, avec notamment cette notion d’adjacents possibles, qui me semble résonner avec d’autres éditions publiées cette année.
Pour aller plus loin en 2025 :
→ 4ème pouvoir : l’émission long format de critique des médias par Blast et Acrimed.
Changer d’échelle
Zoom avant ou arrière, histoire de varier ses perspectives.
En relisant ma dernière rétrospective, je me suis rendu compte que j’avais déjà écrit il y a un an de ça que Geoffroy de Lagasnerie [cf. PWA #86] était déjà la plume que j’avais le plus envie d’inviter dans la newsletter. Et je n’aurais pas pu rêver mieux que de le recevoir en interview le mois du cinquième anniversaire de PWA. On est revenus ensemble sur un thème aussi cher à ses yeux que politiquement sous-estimé : l’amitié. Ce qui m’a le plus marqué dans notre conversation, c’est cette rupture qu’introduit la perspective de penser sa vie, mais aussi la société, à trois plutôt qu’à deux. Dans un contexte où de nombreux discours dominants font la part belle à l’individualisme et au repli sur soi, j’ai été très sensible à sa conception de l’amitié comme étant une aspiration au dehors. Je le rejoins entièrement sur l’idée qu’elle ne devrait ni être reléguée au second plan, ni considérée comme un sujet dépolitisé. Je suis même convaincu que la question de l’amitié devrait être plus sérieusement étudiée par nos élus, ne serait-ce que vis-à-vis de notre Grande Cause Nationale pour 2025 : la santé mentale.
En parlant de l’importance de la proximité, j’aime cette idée de Jean-Paul Deniaud [cf. PWA #81] selon laquelle de nombreuses réponses à certains problèmes systémiques existent déjà à échelle locale. Celui-ci nous encourage à accorder plus d’attention aux acteurs de terrain, aux assos de quartier, aux collectifs émergents, ou encore aux médias régionaux. Et à propos de ces derniers, gardons en tête la déontologie journalistique des antennes locales de France Bleu et France 3 Régions qui a forcé le respect en pleine dissolution. Ça ne fait aucun doute à mes yeux que ce moment médiatique a pu compter dans le basculement du second tour des dernières législatives. Dans un autre registre, je retiendrai également la trajectoire de mon invité, passé de l’univers de la musique électronique à celui de l’écologie. Forcément, je me suis senti sensible à son approche du “digging” que j’estime partager avec PWA, à la fois dans ma façon de choisir mes invités, ainsi que dans les angles et sujets que je choisis d’aborder. Hasard du calendrier : c’est aussi dans cette newsletter que j’ai partagé, en fin d’édition, un autre type de création.
Enfin, je dois en grande partie à Lloyd Chéry [cf. PWA #79] mon regain d’intérêt pour la science-fiction. Et je le remercie mille fois pour ça ! Car ça faisait longtemps qu’une lecture ne m’avait pas autant absorbé que la trilogie du Problème à trois corps — qui m’a occupé une bonne partie de l’année. Avant notre interview, je ne réalisais pas forcément que notre époque pouvait être comparée à un nouvel âge d’or de la SF à l’écran : que ce soit au cinéma, en livres, en série, mais aussi entre les œuvres, du côté des réseaux sociaux. Reste que si les maîtres du genre se sont souvent montrés prévenants dans leurs avertissements, certains imaginaires du passé se sont faits rattraper par la réalité… quand d’autres se retrouvent détournés en projet de société par certains de leurs fans les plus zélés. Alors à bien des égards, 2024 aura été une année toute désignée pour parler de SF dans PWA. Mais ça n’aura pas été le seul type de récit mises à l’honneur dans la newsletter.
Pour aller plus loin en 2025 :
→ The Pudding : Un essai visuel sur l’évolution des films de SF depuis les années 50.
Se nourrir des utopies
Parce qu’on n’a probablement jamais eu autant besoin de papillons dans nos vies.
Et si la fameuse fenêtre d’Overton n’avait pas uniquement vocation à être déplacée à l’extrême-droite de l’échiquier politique ? C’est le sentiment que j’ai eu après avoir dévoré Paresse pour tous et La vie est à nous, par Hadrien Klent [cf. PWA #81]. Dans ses deux romans, celui-ci pose une question à des années lumières de nos débats politiques : à quoi pourrait ressembler la France si on passait à la semaine de quinze heures de travail ? Au-delà de la radicalité de ses idées, c’est dans l’étonnant réalisme de ses propositions que celui-ci m’a le plus impressionné. Plus tôt, je parlais des mots de l’année côté PWA. Et je me dois de citer une belle notion inventée par son personnage Émilien Long : la “coliberté”. Celui-ci la définit comme le droit à plus de temps libre, mais qui s’accompagne du devoir d’en redistribuer une partie pour contribuer à faire avancer collectivement la société. C’est un terme qui m’aura beaucoup aidé à relativiser, en cette année aussi bien marquée par des déceptions et échecs sur le plan professionnel que par des débuts prometteurs dans le bénévolat.
Questionner les limites de l’envisageable côté PWA m’évoque forcément le titre du livre de la philosophe Margaux Cassan [cf. PWA #82], Vivre nu. Déjà parce que je n’aurais pensé publier un jour une édition sur le naturisme. Mais au-delà de l’effet de surprise autour du sujet traité, le résultat est une de mes newsletters préférées de ces dernières années. Et si je n’ai pas franchi le cap du naturisme depuis notre interview, j’aime ce sentiment d’avoir eu mon regard profondément changé sur une pratique dont j’ignorais tout. C’est également une édition qui m’a ouvert de nouvelles perspectives dans mon rapport aux nombreuses possibilités autour de la création littéraire. Car entre l’auto-fiction et l’essai, il y a à la fois de la place et tout un champ à explorer pour se surprendre, donner corps au récit, et pourquoi pas se mettre à nu aussi. Ça ne fait aucun doute que je repenserai à son approche hybride de la narration le jour où me viendra l’envie de me lancer dans l’écriture d’un livre pour de bon.
En 2024, je me suis également pris de curiosité pour l’art de cultiver son imaginaire au quotidien. Quitte à m’aventurer hors des sentiers de l’écriture pour m’immiscer, le temps d’une édition, dans l’univers du dessin. De mon interview avec l’illustratrice Laura Daniel [cf. PWA #80], je retiendrai avant tout une bonne habitude à développer : exercer son regard sur les petits détails de notre environnement. J’admire ces personnes qui, comme elle, revendiquent un penchant pour l’observation, pour la rêverie, pour l’émerveillement. C’est une approche que j’essaie moi-même d’appliquer dans ma pratique quotidienne du journaling. Et comme on a tous les deux une passion commune pour les carnets, je n’allais pas passer à côté de l’occasion de lui poser mes questions sur le sujet. Enfin, si chacune des trois interviews citées dans cette section me semble incarner une certaine idée de l’utopie, toutes se rejoignent dans une émotion que j’aime beaucoup associer à PWA : la joie.
Pour aller plus loin en 2025 :
→ 24x36.art : Souvenir pas si lointain d’illustrations d’imaginaires politiques joyeux.
Sortir de sa coquille
Dans le fameux YearCompass (que je mentionnais dans l’édito), deux questions me semblent sortir du lot : qui vous a le plus influencé cette année ? et à l’inverse, sur qui avez-vous eu le plus d’influence ? Se demander à la fois qui sont les personnes à qui on accorde le plus d’attention, mais aussi celles sur qui on a le plus d’impact, est un exercice aussi déconcertant qu’éclairant. Si bien que je suis convaincu qu’on est tous de petits influenceurs qui s’ignorent. Et c’est avec Amélie Deloche [cf. PWA #84] qu’on s’est penchés sur le rôle des professionnels du secteur dans l’évolution de nos désirs et actions. Avec pour questionnement central : comment (mieux) influencer les influenceurs ? Selon elle, ces derniers sont d’ailleurs moins le reflet de notre société que celui des injonctions contradictoires et dissonances cognitives qui peuvent nous traverser — et contre lesquelles on gagnerait à lutter. En 2025, j’aimerais continuer à m’intéresser aux frontières poreuses entre le journalisme, l’activisme, les arts et le monde de l’influence. Surtout à une époque où les incitations à en adopter les codes pour se faire entendre sont partout. Pour la petite histoire, c’est aussi une interview qui a permis à mon invitée de se faire repérer par les équipes de Quotidien. Probablement mon anecdote préférée de l’année.
En parlant d’influence, je suis très heureux d’avoir récemment mis à l’honneur un format idéal pour aller au-delà de la lecture : le book club. Et si tenir une newsletter d’interviews sur l’écriture est pour moi une autre façon de prolonger mon expérience de lecteur, le projet Overbookées de Déli [cf. PWA #89] m’a plus que jamais donné envie de tester le mode multijoueur. Entre club de lecture et groupe de parole, son initiative fait la part belle au partage de ressentis et de récits de vie. Le tout, avec une ligne éditoriale à la croisée de l’antiracisme, du féminisme et de la pensée décoloniale. Et alors que les livres ont le pouvoir de nous apaiser, de nous élever, de nous faire grandir, voire de nous réparer, pourquoi devrions-nous faire de la lecture une expérience exclusivement solitaire ? C’est paradoxalement dans cette dimension collective que les réseaux sociaux (via les communautés Bookstagram et BookTok) peuvent montrer certains bienfaits. Mais si vous préférez vous aussi garder ce plaisir hors des écrans, essayez peut-être plutôt de commencer en famille ou entre amis ? Même que j’ai trouvé un guide ici. À moins que vous ne vous découvriez, comme Déli, plus de facilités à parler de vos lectures avec de parfaits inconnus.
Enfin, rapprocher les vécus me semble fondamental pour prendre soin de sa santé mentale. C’est ce qui m’a amené à inviter Astrid Chevance [cf. PWA #78] pour faire connaître son projet collaboratif de recherche sur un sujet qui ne m’est que trop familier : la dépression. Pour rappel, ça s’appelle ComPaRe et c’est ouvert à toute personne que ça a pu concerner au moins une fois dans sa vie. C’était la première fois que j’en parlais dans la newsletter et c’est sans doute ma fierté de l’année côté PWA. Encore merci à celles et ceux qui m’ont écrit suite à cette édition voire partagé leurs propres expériences passées. Car même si on assiste à une libération de la parole (bienvenue !) sur la santé mentale ces dernières années, pour beaucoup de personnes parler de sa dépression reste un grand tabou. Rien qu’à mon échelle, je reconnais que j’ai longtemps laissé planer le mystère sur la véritable nature de mes difficultés à garder la tête hors de l’eau avec PWA fin 2023. Même que la survie du projet n’avait jamais autant été menacée. Alors je suis d’autant plus soulagé de pouvoir dire que l’année que je referme avec cette rétrospective aura été celle du rebond.
Pour aller plus loin en 2025 :
→ La chaîne YouTube de Grégoire Simpson : un trésor de vulgarisation en sociologie.
Le mot de la fin…
Ainsi l’année la plus dense pour PWA s’achève par la rétrospective la plus longue de sa jeune histoire. J’espère que vous êtes toujours là et que cette édition spéciale vous a plu. Je ne pouvais pas conclure cette publication sans vous parler de ma vraie bonne résolution côté PWA : oser solliciter vos dons pour soutenir mon cher média.
Quand j’essaie d’imaginer l’avenir du projet, je pense à des invités que je voudrais interviewer, à des angles et sujets que j’aimerais aborder, et bien sûr à cette idée qu’il y aura sans doute des surprises en chemin auxquelles je n’aurais jamais songé. Mais si j’aime réfléchir à de nouveaux horizons sur le volet éditorial, j’ai toujours préféré me montrer terre-à-terre vis-à-vis de l’évolution de PWA en tant que média.
Que ce soit du côté de la croissance de l’audience ou de la monétisation, je n’ai jamais cherché à crever le plafond. Autant dire qu’ouvrir le financement participatif pour marquer les cinq ans de PWA — j’en parlais dans cette édition — m’a demandé un certain nombre de barrières à lever. Car la question de l’argent, surtout quand il s’agit d’en demander, est loin d’être mon sujet de prédilection.
Jusqu’à aujourd’hui, vos dons m’ont permis de couvrir quelques frais, entre achats de livres, réapprovisionnement en café, et surtout amortissement en cours de la production de chaussettes PWA — que je vais enfin recevoir fin janvier. Mais en 2025, j’ai bon espoir de tirer un revenu récurrent de mon activité. D’où l’importance de la recherche de dons mensuels en priorité. Au-delà du temps (déjà conséquent) passé sur l’écriture, je vais donc tâcher de me pencher davantage sur cette question.
Alors si vous avez plaisir à me lire de temps en temps voire religieusement tous les mois, sachez que la meilleure façon de me soutenir dans la durée, c’est le don. Ponctuel ou mensuel, c’est comme vous préférez. Sur ce, j’ai la première interview de 2025 à préparer. J’ai déjà hâte de vous révéler le nom de mon invité. Pour les plumes les plus curieuses, un indice se cache dans la première édition de 2024. Écrivez-moi si vous trouvez ! D’ici là, un grand merci à vous, et surtout…
May the words be with you,
Benjamin
Plumes With Attitude est une newsletter indépendante sur l'écriture au sens large, entre interviews de plumes de tous horizons et curation de haut vol. Si vous avez aimé la lecture, n’hésitez pas à la partager autour de vous ou à me dire ce que vous en avez pensé par mail ou sur Instagram : benjamin.perrin.pro[a]gmail.com / @plumeswithattitude
Super News et rétro!!! Longue vie à PWA et bonne année à toi!
Une rétro qui donne le tournis !