Depuis le début de Plumes With Attitude, il y a un certain nombre d’invités qui m’ont marqué par la force de leurs expressions. C’est la rupture d’égalité de Tania de Montaigne, c’est l’écriture de la lumière de Michel Ayçaguer, et c’est bien sûr la passion economy de Li Jin. C’est également le cas de cette nouvelle édition.
Et alors que mon mois de septembre aura été marqué par le doute et l’agitation, et alors que la newsletter entre dans sa troisième année, cela faisait longtemps (deux mois 😅 ) qu’appuyer sur le bouton “Publier” ne m’avait pas autant soulagé. Mais la chose la plus importante que je retiendrai, c’est que c’est une action qui continue, à chaque édition, de me faire rêver.
Excellente lecture à tous,
Benjamin
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🎙 INTERVIEW… Vincent Cocquebert
À chaque newsletter, je vous propose de découvrir le portrait et les idées d’une véritable plume “With Attitude”. Aujourd’hui, j’ai le plaisir de recevoir Vincent Cocquebert, qui est journaliste indépendant et auteur de deux livres autour de trois notions phares : génération, civilisation et… cocon. J’ai trouvé notre discussion particulièrement propice à la prise de recul et à la remise en question. En somme, tous les ingrédients réunis pour une excellente édition !
Salut Vincent et merci d’avoir répondu à l’invitation ! Je suis très heureux de te recevoir dans la newsletter et j’ai plein de questions à te poser autour de tes deux premiers livres, qui me semblent d’ailleurs très complémentaires. En 2019, tu publiais Millenial Burn-out (Arkhé) dans lequel tu remets beaucoup en question la notion de génération. Cette année, tu es passé à une échelle plus large avec La Civilisation du Cocon (toujours Arkhé). Quelles ont été pour toi les différences majeures en termes d'approche, de recherche et d'écriture entre ces deux livres ?
Pour Millenial Burnout, je me suis directement inspiré d'une expérience que je menais depuis près de trois ans. J'étais rédacteur en chef d'un webzine fait par et pour les 16-25 ans qui s'appelait Twenty. Mon idée, c'était de faire émerger une voix générationnelle avec des témoignages de jeunes d'horizons très divers. C’était une sorte de journalisme existentiel où ils parlaient de leur rapport à l'école, à l'amitié, à la famille, à leurs vies intimes et professionnelles. Mais que ce soit dans leurs discours, approches et sensibilités, je n’ai absolument pas retrouvé l'ensemble des marqueurs générationnels qu'on leur avait collés. Je les trouvais beaucoup moins “zappeurs”, beaucoup moins sûrs d’eux. À l’inverse, ils me semblaient plus réservés et davantage en quête de validation extérieure. D’ailleurs, une grande majorité d’entre eux voulaient écrire, et non faire des vidéos ou des podcasts.
En voilà une bonne nouvelle ! (rires)
Oui, j’ai moi aussi été surpris par une telle valorisation de l'écrit. Et face à tous ces jeunes, je me suis demandé pourquoi j’avais une telle dissonance cognitive entre tout ce que j'avais pu lire ou entendre à leur sujet et la réalité de ce que j’observais. Je me suis donc interrogé sur ce concept de génération, ainsi que sur sa pertinence en tant que grille de lecture de la société — et notamment de la jeunesse. À partir de là, j’ai décidé de décortiquer la littérature existante sur le sujet. J'ai commencé à me plonger dans l'histoire du concept de génération, pour comprendre ce qu'il théorisait réellement, son but, sa méthodologie, ses limites… J'ai ensuite essayé de comprendre son basculement, et de déterminer à partir de quel moment il a été utilisé comme une grille de lecture quasiment performative de la société.
Pour La Civilisation du Cocon, la première grande différence en termes d’écriture est que je ne suis pas parti d’une expérience personnelle — même si le confinement est passé par là. En revanche, il s’inscrit dans la continuité de mon premier livre autour d’un point que je n’avais pas réussi à clarifier. Il s’agissait de cette sensibilité exacerbée, ce besoin croissant de protection, que Bret Easton Ellis avait regroupé sous la notion provocatrice de “génération chochotte” [déjà évoquée dans PWA #17]. Je n’arrivais pas à cerner s’il s’agissait plutôt d’un fait d'époque ou justement d’une nouvelle tendance générationnelle. Ça m’a amené à remonter l’histoire de notre besoin de sécurité, de notre rapport au risque.
Contrairement à mon premier livre, j’ai donc commencé par la théorie — même si comme je le disais, la pratique m’a très vite rattrapé avec le confinement. J’avançais dans l’écriture tout en ressentant moi-même la posture [en partie forcée] de retrait et de protection que je décrivais. Au final, cette expérience collective est venue confirmer la thèse initiale du livre, si bien que je n’ai pas eu grand-chose à retoucher suite au confinement — qui n’a fait que rendre encore plus visibles des tendances déjà présentes.
Justement, je me suis demandé à quel moment la phase d’écriture avait commencé. Au-delà du confinement, c’est quoi selon toi la meilleure illustration de cette civilisation du cocon ?
Pour moi, un cap a été franchi quand on s’est mis collectivement à banaliser — et même valoriser — une posture plutôt connotée négativement auparavant : celle de passer son week-end à la maison. Et là où le terme de “couch potatoes” n’est pas vraiment une expression à laquelle on veut être associé, la tendance du “Netflix & chill” a donné naissance à un mode de vie qu’on s’est mis à assumer plus facilement — notamment en comparaison à la fête le week-end. Et là où on avait auparavant tendance à valoriser les activités à l’extérieur comme les expos, cinés et concerts, il y a eu un vrai changement de paradigme qui a consisté à rapatrier ces activités en intérieur — le tout avec plaid, bougies parfumées et à grand renfort de streaming. C’est un phénomène qui a d’ailleurs traversé tous les milieux socioprofessionnels et culturels, et ce bien avant le confinement.
Certes, mais le terme de Netflix & Chill est un code spécifique à la culture du dating.
C’est vrai, mais la démarche reste la même. Car là où les normes relationnelles d’hier valorisaient davantage le fait de commencer par un verre ou un restaurant à l’extérieur, il est également devenu acceptable de faire le premier rendez-vous chez soi. Au fond, c’est la même approche de domiciliation, mais cette fois-ci appliquée à des relations sociales.
Le cas du dating rejoint justement certains paradoxes du cocon que je voulais aborder avec toi. Car l'une des grandes thématiques de ton dernier livre, c'est le repli sur soi. Reste que sur Internet, on se montre, on s’expose, on se met en scène. Selon les plateformes, cela vaut aussi bien pour notre vie, notre corps ou nos idées. Il y a également eu une certaine libération de la parole, notamment sur des problématiques identitaires comme le genre, l’ethnicité ou la sexualité. Alors je me demandais, comment articules-tu ces tendances qui vont vers l’extérieur avec ta thèse sur le repli sur soi ?
Tout d’abord, je trouve que la parole s’est surtout libérée au sein de communautés de convaincus. En dehors de ces cercles, la parole va souvent être un vecteur de polarisation. Cela commence par le choix des mots, qui vont devenir des marqueurs identitaires forts dans lesquels on va injecter un certain sens. Si les termes que tu utilises résonnent pour quelqu’un d’autre, alors c’est probable qu’elle appartient — de près ou de loin — à ta communauté. Quand on s’intéresse à des sujets comme le féminisme ou l’origine ethnique et sociale, il y a tout un lexique associé. L’absence d’échanges constructifs, notamment sur les réseaux sociaux, s’explique en grande partie par la seule raison que les gens n’arrivent pas à se mettre d’accord sur les éléments de base de la discussion.
Donc la libération de la parole, je la vois surtout entre communautés d’adhésion. Je vois hélas de moins en moins cette possibilité de réussir à échanger avec des groupes issus d'une autre altérité, et de parvenir à une construction commune du réel. Car si c’est une chose de faire communauté, c’en est une autre de faire société. Or, la recherche permanente de validation et d’adhésion va avoir tendance à mettre de plus en plus de barrières entre les individus et les personnes qui ne partagent pas forcément les mêmes codes et sensibilités.
Quant à notre exposition sur Internet aujourd’hui, elle se fait surtout sur des réseaux sociaux que l’on choisit et auprès de communautés qui, encore une fois, sont là pour nous valider. Je trouve que cette pulsion de la mise en scène est très cohérente avec ce besoin de reconnaissance lié à notre affirmation identitaire. D’ailleurs, les plateformes développent des outils pour filtrer qui peut commenter nos publications, ce qui revient à nous protéger du monde en dehors de nos communautés. Sauf qu’à force de se protéger, et sans nier la violence qui peut se déployer sur les réseaux, la moindre critique peut aussi être perçue comme une agression — ce qui a d’ailleurs abouti à des termes aussi flous que le concept de “micro-agression”.
Il y a également tout un discours contemporain autour de la recherche d'impact sur la société au global. Et au-delà des mots, il y a aujourd’hui de vraies initiatives entrepreneuriales, associatives et même citoyennes qui ont donné lieu à des résultats concrets sur le terrain. Peut-on voir dans cette autre tendance une volonté de chercher à s’extraire du cocon ?
En fait, tout le corps social dans son ensemble ne va pas se retrouver au même niveau d'intensité face à l’appel du cocon. D’ailleurs, le phénomène que je décris avait commencé par les classes populaires à la fin des années 80, c’est-à-dire suite à une décennie caractérisée par l’affichage de la réussite pécuniaire, de la consommation ostentatoire, et déjà de la mise en scène de soi. Sauf que cette promesse de devenir les seuls guides de notre propre existence a rapidement montré ses limites. On s’est vite rendu compte qu’on n’était pas égaux face à la capacité d’invention, de fluidité et de réinvention de soi. D’où ce mouvement de domiciliation des classes populaires marqué par le réinvestissement du foyer à la fin des années 80. C’est le petit pavillon de banlieue, la cabane au fond du jardin, mais aussi les prémices des marchés du bien-être et de la déco.
Les classes supérieures le vivront à leur tour, notamment grâce à Internet et au fait qu'on peut aujourd’hui tout faire venir à nous depuis notre téléphone. Sauf qu’il y a une catégorie, parfois appelée “génération surdiplômée”, qui va continuer à adopter une posture de changement et une volonté de transformation du monde. Ce sont souvent des individus de classes d’âge différentes, mais plutôt issus des élites économiques, sociales et culturelles. Leur appartenance à des classes aisées fait qu’ils vont pouvoir plus facilement se permettre de chercher à avoir un impact sur le monde. Cette posture de transformation est plus rare chez les populations les plus fragiles, qui peuvent avoir le sentiment d’être en quelque sorte mises au ban de la société.
D’ailleurs, cette catégorie souvent mise en avant va être appelée le “nectar” des millenials. Mais dire que la jeunesse est entièrement progressiste, antiraciste, antisexiste et écoresponsable, c’est passer à côté de sa diversité. C’est fermer les yeux sur le fait qu’au premier tour des dernières élections présidentielles de 2017, un jeune sur deux a voté pour un candidat aux extrêmes du spectre politique. Donc je pense que ce désir d’impact sur la société est réel, mais reste encore aujourd’hui une posture assez avant-gardiste.
En tant que journaliste indépendant et auteur, tu as toi-même une certaine propension au risque, avec cette instabilité à la fois associée à ton statut mais aussi aux industries dans lesquelles tu évolues. Tu es donc plutôt à contre-courant de cette propension au repli sécuritaire, au sentiment de protection. Alors je me demandais, quel rapport entretiens-tu personnellement avec cette civilisation du cocon ?
C’est quelque chose que j’ai beaucoup questionné lors de l’écriture du livre. Cela m’a fait réaliser que j’ai moi aussi cette propension à m'entourer de personnes qui me ressemblent, avec des profils économiques et culturels mais aussi des trajectoires existentielles assez similaires. Je suis également concerné par le fait de moins vouloir sortir, de moins me retrouver au contact d’une altérité bruyante, et dois donc lutter contre cette pulsion d’isolationnisme domestique. Quant à mes choix professionnels, je dirais qu’ils reflètent davantage une envie de liberté. La prise de risque n'est pas un moteur dans ma vie, mais plutôt le prix que je suis prêt à payer pour l’illusion de cette liberté — car j’imagine que c’est en grande partie le cas.
Il y a un autre enjeu fondamental qui est revenu sur le devant de la scène avec le Covid-19 et l’isolationnisme domestique auquel on a été forcé, c’est celui de la santé mentale. Et sur ce volet, j’ai l’impression qu’on peut voir le cocon à la fois comme une cause et un remède. D’un côté, on a récemment assisté à une explosion des maladies mentales comme l’anxiété et la dépression — toutes deux exacerbées par le contexte sanitaire et les différents confinements. De l’autre, on voit des disciplines comme le yoga, la méditation ou encore la philosophie [cf. PWA #43] prendre plus de place dans la vie des gens. Quelle est ta lecture des différents liens entre la notion de cocon et la question de la santé mentale ?
Je comprends cette envie de vouloir cultiver son monde intérieur, de vouloir avoir des espaces de restauration face à une société dont on partage de moins en moins les valeurs de concurrence et de prédation. Cela nous aide également à ne pas céder face à ces maladies caractéristiques de notre époque que sont l’anxiété, la dépression ou encore la paranoïa.
Reste que la domiciliation dont on parlait plus tôt n’est pas sans risques. Car à force de se mettre en retrait, on finit par avoir une perception de l'extérieur — et donc de la réalité — qui nous paraît de plus en plus dure, plus anxiogène, associée à une altérité qui nous semble de plus en plus lointaine. Dis-toi que l’année du confinement, la peur de l'étranger a augmenté de 10 points chez les Français alors qu’il n’y a jamais eu aussi peu de flux de personnes. Il faut savoir que c’est un indice qui est généralement assez stable et qui peut grimper d’1-2% suite à des événements graves de type attentats. Mais pour 2020, c’était du jamais vu. L’indice de défiance interpersonnelle envers les individus était d’ailleurs lui aussi à la hausse.
Donc cet isolationnisme domestique — bien que forcé l’an dernier — a son effet anesthésiant, piégeant voire totalitaire. Devenir l'ordonnateur de son petit monde crée un rapport fallacieux vis-à-vis de l'extérieur. Cela nous conduit à développer une anxiété factice basée sur une perception de faits qui ne sont ni concrets ni représentatifs de la réalité. Donc le remède peut non seulement être pire que le mal, mais aussi développer de nouvelles pathologies mentales qu’on vient paradoxalement nourrir. Car au fond, à quoi bon affronter le monde extérieur quand on peut domestiquer ses divertissements et interactions sociales dans son salon, quand on est en contact permanent avec une communauté de pairs qui va dans notre sens et répond à notre besoin de validation ?
Et alors, sans parler de solutions toutes faites (parce que ce serait trop facile !), que préconises-tu pour nous aider à repenser notre appartenance et notre vulnérabilité à cette civilisation du cocon ?
Je pense que la première étape est de prendre conscience que, derrière ce côté très ouaté et a priori inoffensif de toute cette culture de la domestication et de l'entre-soi, le plus gros risque qui nous guette est celui de la perte d’empathie. La seconde étape à franchir, c’est de chercher à s’affranchir de ce besoin permanent de confort et de validation. Et cela passe par l’échange avec des personnes qui ne sont pas comme nous, qui ont d’autres idées et sensibilités, sans que cela tourne au conflit.
Il y a eu un certain nombre de polémiques autour de ce qu'on appelle les “réunions non mixtes”. Historiquement, ça a donné lieu à des espaces de transformation du réel. Dans les années 70, le Mouvement de Libération des Femmes (MLF) avait pour objectif de se regrouper pour proposer une alternative au patriarcat. Même combat pour les militants homosexuels, qui étaient à l’époque soumis aux lois anti sodomie et se retrouvaient pour s’organiser et transformer le monde par la législation.
Aujourd’hui, j’ai davantage cette impression que ces regroupements ont davantage une fonction de groupes de parole que de moteurs de changement du réel. Bien sûr, c’est important d'être avec les siens et de se retrouver avec des personnes qui rencontrent des problématiques de vie similaires. Mais il ne faut pas perdre de vue l’objectif de s’inscrire dans une société et de chercher à la transformer.
Pour citer l’historien Jean Delumeau, “La plus grande pulsion de l'individu n’est pas la libido mais le besoin de sécurité”. Reste que si on est aussi nombreux à nous figer dans cette posture de repli, c'est aussi parce que pour la première fois dans l'histoire de la civilisation moderne, on nous présente le futur comme quelque chose qui va être pire que le passé.
Ce qui est assez étonnant, c'est qu’on pourrait aussi imaginer un effet inverse à la carpe diem pour la société post-Covid-19. C’est sans doute un peu tôt pour juger mais certains annoncent déjà un retour des roaring twenties.
On a aussi beaucoup annoncé le “monde d’après”, qui a plus des airs de prophétie autoréalisatrice qu’autre chose. Le Covid-19 ne fait pas encore partie du passé, mais la période qui va suivre sera effectivement très intéressante à observer. D’ailleurs, je devrai sans doute mettre à jour ma thèse. Car une génération se définit par un événement fondateur qui nous atteint collectivement, sans faire de distinction entre classes socio-économiques. Pendant la Première Guerre Mondiale, tout le monde a vécu les tranchées, des fils d’ouvriers aux grandes familles aristos. Le traumatisme commun a notamment marqué cette génération par un antimilitarisme assez prononcé. En ce sens, l'expérience commune du Covid-19 — et du confinement bien sûr — peut tenir lieu d'événement fondateur et inciter la jeunesse à revoir certaines choses dans leur approche du réel, mais aussi dans leur volonté de transformer le futur. Reste que pour l'instant, il est trop tôt pour tirer des plans sur la comète.
Le Covid-19 nous a également donnés à voir des initiatives citoyennes et des élans de solidarité qu’on n’avait pas vus depuis longtemps. Et comme on approche de la fin de l’interview, je voulais conclure notre discussion sur une note plus légère. Après avoir parlé des nombreux risques et dérives de la civilisation du cocon, y a-t-il certains de ses aspects qui te rendent plus optimiste ?
On peut y trouver un message positif plus profond. Car au fond, cette culture du cocon traduit une volonté d'apaisement, un besoin d'évacuer la négativité et le conflit. Il y a donc quelque part une pulsion pacifique. Sauf que le monde est un peu plus complexe que ça et qu’on ne peut pas pacifier tout seul dans son coin. Elle illustre également un fort besoin de communauté qui peut nous amener à envisager les limites du culte de l’individu roi.
Je pense qu’on gagnerait à actionner ces deux dynamiques sous-jacentes (volonté d'apaisement et besoin de communauté), mais dans un sens plus collectif. Car la civilisation du cocon a cette faculté de rétrécir le monde. Et je pense qu'il faudrait essayer d'utiliser davantage ces deux leviers positifs dans une optique d'expansion de ce dernier. Car pour l’instant, c’est toujours le rétrécissement qui gagne.
Excellent, ce sera le mot de la fin. Je crois que je ne verrai plus jamais le mot “cocon” de la même façon (rires). Plus sérieusement, c’est une discussion que j’ai trouvée passionnante et qui m’a donné envie de creuser davantage le sujet. Alors un grand merci Vincent, et je te dis à bientôt !
4 chiffres sur le cocon, choisis par Vincent :
60 % : “C’est le temps que nous estimons passer en intérieur (soit 16 heures par jour). La réalité est que nous vivons en moyenne 90 % de notre temps entre quatre murs, soit plus de 21 heures par jour.”
Source : YouGov - Indoor Generation (Avril 2018)
68% : C’est la part des Français qui estiment « qu’on doit tout faire pour tendre vers le risque zéro » quand seulement 32 % admettent que « le risque fait partie de la vie ».”
Source : Étude Sociovision
3/4 : “C’est la part des enfants qui évolueraient moins d’une heure par jour en extérieur, soit un temps inférieur à celui d’un prisonnier contraint de passer au moins 60 minutes hors de sa cellule.”
Source : The Guardian (mars 2016)
71% : “C’est la part des Français qui répondent par l’affirmative à la question : « diriez-vous qu’on n’est jamais assez prudent quand on a affaire aux autres ou qu’on peut faire confiance à la plupart des gens ? ».”
Source : CEVIPOF, Baromètre de la confiance politique (avril 2020)
🔮 KNOWLEDGE IS POWER… Maintenant vous savez !
À savoir que le temps de parole entre les forces du Bien et du Mal a été respecté.
Chouchou : L’un de mes moments préférés de 2021 a été de recevoir Sari Azout en interview [cf. PWA #35]. Ce mois-ci, c’était au tour du collectif Every de poser les questions. Et le résultat est une nouvelle interview bluffante de sagesse, entre santé mentale, capital émotionnel et expériences personnelles. Et comme si ça ne suffisait pas, la reine du rabbit hole vient de sortir sa propre bible de Web3. Rien que ça !
Ceci explique cela : Certains des meilleurs conseils d’écriture se trouvent du côté de la science. Cet article de Harvard Business Review résume plusieurs résultats de recherche sur la réaction d’un cerveau humain aux charmes de la plume. Et comme toujours avec l’écriture, les effets sont bénéfiques à tous les niveaux de votre vie.
Original Gangster : Peter Thiel est à mes yeux — et à plus d’un titre — l’une des personnalités qui a eu le plus d’impact sur notre société lors de ces trois dernières décennies. Parfois pour le meilleur, mais souvent pour le pire. Comme ce portrait fabuleux publié dans le New York Magazine le dit, c’est “la figure la plus influente de l’industrie la plus influente au monde”. Une excellente lecture qui revient sur sa jeunesse tourmentée, son entrée fracassante dans la vie d’adulte, et sa philosophie de vie aussi radicale que controversée.
Lisan al Gaib : Si l’adaptation colossale de Dennis Villeneuve ne vous a pas (encore ?) convaincus, alors peut-être que cette chouette vidéo de TED-Ed le fera. Bref, vous voyez où je veux en venir : lisez Dune, de Frank Herbert.
🎣 PETITES ANNONCES… Missions freelances & CDI
Pour relayer une mission freelance ou une offre en CDI : benjamin.perrin.pro@gmail.com
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Quentin analyse les nouvelles économies de l'information et des médias.
Laetitia a interviewé Azeem Azhar (!).
Samuel et Alexis ont publié le teaser de leur projet Série Indés.
Marine a lancé le crowdfunding du 2ème numéro de la revue Pays.
Yoann a créé une formation aux finances personnelles avec LiveMentor.
Renée a gagné un concours de nouvelle — et a été publiée.
Aliens et les Garçons ont démarré (en fanfare) leur 4ème saison.
DERNIÈRE CHOSE…
Après une course aux invités effrénée en ce mois de rentrée, Octobre s’annonce plus maîtrisé. Et je peux vous dire que j’ai eu la confirmation d’une plume que je voulais absolument interviewer cette année. Mieux encore : le thème de notre (future) conversation forme une excellente transition parfaite avec cette édition.
Alors à très vite pour une interview anti-cocon,
May the words be with you,
Benjamin
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