Depuis le début de l’année, je suis déjà allé une bonne dizaine de fois au cinéma. C’est un petit plaisir du quotidien que je compare souvent à une véritable hygiène de vie. En revanche, loin de moi cette idée d’en parler comme d’un moyen de “déconnecter”. D’autant plus que ce mois-ci, les deux films qui m’ont le plus marqués résonnaient particulièrement avec la sombre actualité de ce mois de février : The Brutalist (Brady Corbet) et Je suis toujours là (Walter Salles). Je n’irai pas plus loin dans l’analyse, d’autres en parlent déjà très bien ici et là.
Pour ce qui est de l’interview qui nous attend, j’ai envie de dire : même combat. N’en déplaise à la morosité du début d’année, ça me semblait important que cette nouvelle édition fasse elle aussi écho à l’actualité. Le tout, avec une invitée qui me semble incarner, à son échelle, l’une de nos plus grandes urgences actuelles : sortir de la sidération. D’autant plus que ce mois de février nous aura aussi montrés, malgré tout, que l’on peut encore obtenir des victoires grâce à la mobilisation.
Bonne lecture à vous,
Benjamin
Plumes With Attitude est une newsletter sur l’écriture sous toutes ses formes. Si vous avez envie de suivre cette publication, abonnez-vous pour recevoir les prochaines éditions. Et si vous voulez soutenir le projet, vous pouvez me faire un don sur Tipeee. D’autant plus que… j’en dis plus en fin de newsletter. 🙊
🎙 INTERVIEW… Lou Welgryn
À chaque newsletter, je vous propose de découvrir le portrait et les idées de véritables plumes “With Attitude”. Aujourd’hui, j’ai le plaisir de recevoir Lou Welgryn, qui est la secrétaire générale de Data for Good, un collectif dans lequel plus de 5000 bénévoles mettent leurs compétences tech au service d’ONG. Elle est également la co-fondatrice d’Éclaircies, une association qui fait de la vulgarisation scientifique pour rendre plus accessibles les enjeux de la transition écologique. Je suis heureux d’avoir pu lui poser mes questions en ce mois où la technologie n’aura jamais autant été au cœur de l’actualité politique.
Hello Lou et merci d’avoir répondu à l’invitation ! J’ai pour habitude de commencer mes interviews par une question sur le choix de certains mots utilisés par mes invités. Donc j’ai eu envie de repartir d’une conférence dans laquelle tu dis avoir été “techno-optimiste” plus tôt dans ta vie, avant de devenir “techno-lucide”. Et je dois admettre avoir moi-même adhéré un jour à cette idée selon laquelle la technologie pourrait résoudre certains de nos plus grands enjeux de société. Entre-temps, de nombreuses interviews sont passées par là et j’ai largement revu ma copie depuis. J’aimerais donc savoir ce qui fait que ça a bien changé de ton côté aussi. Qu’est-ce qui t’a fait passer du techno-optimisme à la techno-lucidité ?
Je n’ai pas le souvenir d’un moment précis qui aurait été un déclic particulier. Il y a déjà certaines lectures et documentaires qui m’ont amenée à reconsidérer certains choix de vie. Je pense à Cowspiracy [disponible sur Netflix], que j’ai regardé il y a dix ans et qui a fait que je suis végétarienne depuis. Je dirais que mon changement au global est avant tout venu d’un besoin de m’informer et de mieux comprendre certains phénomènes systémiques. Ça a commencé avec le réchauffement climatique et ça s’est étendu aux nombreux autres sujets imbriqués. Ma prise de conscience a donc plutôt été progressive, avec une volonté de développer une réflexion transversale à travers mes différentes lectures.
Sur le sujet de la technologie plus précisément, j’ai en effet cru à ce mythe de plus en plus prégnant aujourd’hui selon lequel l’innovation allait résoudre tous nos problèmes comme par magie. J’en suis très vite revenue dès que j’ai commencé à m’intéresser de plus près aux nombreux impacts (directs et indirects) du numérique sur le vivant. Ça m’a amenée à aller regarder au-delà du climat pour me pencher sur les enjeux géopolitiques, sur les modèles économiques, ou encore sur les conditions de travail sur lesquelles reposent la toute-puissance des empires de la tech.
On a récemment publié avec Théo Alves da Costa, co-président de Data for Good, une tribune [dans le média Vert] qui appelle à reconsidérer à la hausse les ordres de grandeur autour de la bombe carbone que représente l’IA. Au-delà du fait que son coût écologique est déjà bien plus élevé que les chiffres qui reviennent le plus souvent à son sujet, il est crucial de regarder du côté des fins auxquelles elle est utilisée. Car aujourd’hui, l’IA sert avant tout les intérêts et visions du monde délétères d’une poignée d’hommes blancs multi-milliardaires dont les seules préoccupations sont de s’enrichir, coloniser Mars, ou encore devenir immortels… sans se soucier de tous les dégâts qu’ils causent sur le reste de l’humanité.
Pour moi, être techno-lucide en 2025 c’est comprendre que les technologies ne sont pas des outils “neutres” que l’on utilise, au choix, pour faire le bien ou le mal. Non, ça ne peut pas être aussi simple. Car à l'intérieur de ces outils, c’est toute une vision du monde qui est encryptée. Un algorithme, c’est une modélisation dans laquelle tu vas choisir des variables et faire des arbitrages pour que l’outil prenne position dans des situations données. Et le résultat, ce sont des IA à l'image de ceux qui les ont développées — avec la simplification du monde qui va avec.
Tu as rejoint le collectif Data for Good il y a plus de sept ans, à une époque où les géants de la tech faisaient déjà parler d’eux… mais certainement pas autant qu’aujourd’hui. Entre les grands patrons des Big Tech qui se sont ralliés à Trump et le DOGE (Department of Government Efficiency) d’Elon Musk qui mène une attaque sans précédent sur les services publics et institutions américaines, la situation actuelle aux États-Unis est comparée à un “coup d'État numérique”. Dans un tel contexte, dirais-tu qu’on peut toujours affirmer de façon réaliste que la technologie peut être au service de l'intérêt général ?
C'est une question qu'on se pose chaque jour au sein du collectif. Et c’est toute l’ambivalence d’un projet comme Data for Good. À notre échelle, on ne travaille qu’avec des associations qui veulent accroître leur impact dans leurs combats pour le climat, la biodiversité, la justice sociale, ou encore la démocratie. Notre objectif, c’est de co-construire des outils avec des acteurs qui n'ont ni les moyens ni la maîtrise de certaines technologies. Et ce, afin de les aider à gagner du temps ou de l’efficacité dans leurs actions.
À côté de ça, on a développé une posture très critique sur la technologie et ses dérives actuelles. Et c’est là qu’il y a une certaine ambivalence dans notre projet. Car le cœur de nos actions repose sur les compétences numériques des membres de notre collectif. Pour ma part, j’ai décidé de réserver l’essentiel de mes prises de parole en public à un discours techno-critique. Si bien que je ne parle quasiment jamais des projets que l’on mène avec le collectif, sauf quand c’est le sujet de mon intervention.
Et pour cause : le débat public sur le fameux “bon côté” de la technologie est déjà saturé par les discours des GAFAM sur leurs rares projets vertueux qui ne sont ni représentatifs de leurs activités, ni de leurs chiffres d’affaires. Curieusement, on entend moins parler dans les médias de l'utilisation de l’IA générative par Shein pour créer des collections d’ultra fast-fashion à un rythme effréné toute l’année et les écouler tout aussi vite à grand renfort de publicités hyper-personnalisées. Ou encore de la place prépondérante de l’IA dans l’amélioration des techniques d’extraction pétrolière dans des projets massifs de forage par des géants des industries fossiles comme ExxonMobil — et qui sont eux aussi de véritables bombes carbones.
En début de mois, on a entendu de grandes annonces et promesses de financement pour le développement de l’IA autour du sommet qui s’est tenu à Paris avec tous les acteurs majeurs du secteur. Mais les grands absents à ce genre d’événements, ce sont évidemment les travailleurs du clic surexploités sur lesquels repose l’entraînement des modèles d’IA des géants de la tech depuis des années. Ce sont des personnes en majorité issues des pays du Sud qui sont payées à la tâche pour moins de deux dollars par jour et travaillent dans des conditions atroces.
Car les tâches en question, ce sont des annotations de contenus textes, photos ou vidéos qui sont d’une violence extrême dans le cadre du développement d’algorithmes de filtres — utilisés notamment dans la modération des réseaux sociaux. Donc non seulement l’IA a aujourd’hui pour finalité de mettre le capitalisme sous stéroïdes, mais en plus elle repose sur un système d’exploitation aux relents néocoloniaux. Et je ne parle même pas de la vague de surprécarisation à échelle mondiale qu’elle a toutes les chances d’amener en remplaçant un certain nombre de métiers, mais aussi en limitant potentiellement l’accès à des soins, à des prêts, à des droits, etc.
Maintenant, pourrait-on imaginer une technologie au service de l'intérêt général ? J’ai envie de croire que oui, bien que de tels modèles soient largement minoritaires aujourd’hui. Reste que le mouvement open source semble nous montrer la voie depuis des années pour développer des outils réellement souverains sur le volet démocratique — c’est-à-dire au service du plus grand nombre et avec une gouvernance partagée qui impliquerait la société civile. En gros, tout l’inverse de la situation actuelle.
Autre point important : impliquer la société civile permettrait également de tirer un trait sur certaines utilisations abusives de l’IA par les États. En France, on a déjà l’exemple de la Caf qui a développé un algorithme pour établir un “score de risque” afin de détecter de possibles fraudes aux allocations. Plusieurs enquêtes sur le code source initial de ces outils avaient établi que de nombreux critères discriminatoires pesaient dans la balance : par exemple, toucher le RSA, être une mère célibataire, ou encore être en situation de handicap... À savoir que quinze associations ont saisi le Conseil d’État pour espérer mettre un terme à ces pratiques qu’on pourrait légitimement craindre de voir s’étendre à d’autres services publics.
C’est d’autant plus révoltant que le coût de la fraude aux allocations en France est négligeable comparé au non-recours. Et je ne parle même pas de l’évasion fiscale, à côté de laquelle ces obsessions de fraude sociale sont juste dérisoires.
Encore une fois, on en revient à une vision du monde dans laquelle la technologie est utilisée arbitrairement par une élite pour accroître la pression sur des personnes déjà précarisées. Ça me semblerait bien plus pertinent de se concentrer sur la conception d’outils qui permettraient aux citoyens concernés de ne plus renoncer à leurs droits. D’ailleurs, il est pour moi là le véritable enjeu de la souveraineté politique vis-à-vis de l’IA : décider collectivement de la finalité de son utilisation. Parce que si ça consiste uniquement à avoir l’équivalent européen d’un Google ou d’un Facebook, non merci.
Je voudrais maintenant revenir avec toi sur un terme que j’ai beaucoup entendu dernièrement pour décrire notre choc collectif face à l'actualité pour le moins chargée de ce début d’année : la sidération. Là encore, le premier mois du nouveau mandat de Donald Trump y est pour beaucoup, entre signatures de nombreux décrets à l’encontre des droits humains, discussions indécentes autour de ce fameux projet de “riviera” à Gaza, ou encore saluts nazis répétés… mais pas si souvent condamnés. En tant qu’activiste, tu dois avoir une certaine expérience face à ce genre de revers politiques. Que préconises-tu pour sortir de cet état de sidération ?
Le 14 février, le vice-président des États-Unis, J.D. Vance, a prononcé à Munich un discours qui fera date tant il est à l’image de ce nouveau chapitre sombre de notre Histoire. C’est un texte fondamental à lire pour prendre conscience de la gravité de la situation actuelle. De nombreuses digues sont en train de sauter et ce n’est surtout pas le moment de baisser les bras. Car ce qui est en train de se jouer, c’est une attaque en règle du modèle européen par une élite pro-fascisme et anti-démocratie. D’où l’urgence de se réunir pour remplacer ce sentiment collectif d’apathie par une recherche d’alternatives politiques.
J’ai beaucoup aimé une chronique récente de Cyril Dion dans laquelle il disait s’être demandé toute sa vie comment il aurait réagi en 1939 face à l’arrivée des nazis. Résister ou se résigner ? Avant de conclure que la question n’est pas tant de spéculer sur ce qu’on aurait fait à l’époque que de s’interroger sur ce qu’on compte faire aujourd’hui. D’autant plus que la France est l’un des pays européens les plus à risque, entre une extrême-droite plus forte que jamais, des échéances électorales proches, mais aussi une Cinquième République qui donne beaucoup de pouvoir à l’exécutif.
Cette urgence à sortir de l’apathie m’évoque la formule du philosophe Frédéric Lordon lors d’une conférence sur l’écologie : « Ne soyez plus éco-anxieux, soyez éco-furieux ». Celui-ci pointe du doigt la psychologisation du changement climatique dans les discours politiques et médiatiques. Et quand on y réfléchit, parler d’éco-anxiété c’est laisser entendre que ce sont les personnes concernées qui ont un problème spécifique vis-à-vis de leurs émotions.
Cela revient à dépolitiser le sujet de l’écologie et à inverser la culpabilité. Or, c’est une technique rhétorique plébiscitée par l’extrême-droite et omniprésente dans le discours de Vance. Celui-ci va jusqu’à dire que “si votre démocratie peut être détruite avec quelques centaines de milliers de dollars de publicité en ligne venant d’un pays étranger, c’est qu’elle n’est pas très solide” [en référence à l’annulation de l’élection présidentielle en Roumanie].
Les prémisses de cette stratégie sont particulièrement bien expliquées dans le livre de Grégoire Chamayou, La société ingouvernable (éditions La Fabrique). Le chercheur revient sur les mécanismes du libéralisme autoritaire pour déplacer la responsabilité des entreprises vers les individus, et ce, pour de nombreux enjeux de société. C’est ce qui fait qu’on normalise aujourd’hui des petits gestes comme le tri des déchets… mais plus le fait de rejoindre aussi facilement qu’auparavant des mouvements collectifs comme les syndicats.
Alors ce que je préconise face à la sidération, c’est de repolitiser nos émotions. C’est de lancer des initiatives à plusieurs et de rejoindre des associations plutôt que de se contenter de petites actions dans son coin. Pour moi, c'est avant tout dans le collectif qu'on trouve la force de se battre au quotidien et de ne pas baisser les bras.
Il y a une autre stratégie dont on a pas mal entendu parler récemment, c’est le fameux “flood the zone with shit” par le conseiller stratégique de Trump, Steve Bannon. Au-delà de créer de la sidération par des mots et gestes dans les médias, cela vient invisibiliser d’autres sujets, problèmes et violences dont on parle moins voire pas du tout. Mais cela fait aussi diversion vis-à-vis de certaines formes de résistance et parfois même de victoires qui redonnent de l’espoir. Quelles ont été celles qui t’ont le plus marquée dernièrement?
Avant de parler des victoires, il me semble indispensable de rappeler qu’il y a eu beaucoup de défaites récemment. Rien que sur le sujet de l’écologie, le Sénat vient de voter la loi de réorientation agricole et d’autoriser la réintroduction de pesticides néonicotinoïdes, qui sont des reculs catastrophiques pour la biodiversité et le vivant. À côté de ça, il faut reconnaître qu’il y a eu quelques bonnes nouvelles très récemment.
Tout d’abord, il y a eu cette victoire historique sur l’interdiction des PFAS [dits “polluants éternels”], avec l’adoption par l’Assemblée Nationale du texte de loi porté par les Écologistes. Ça a fait suite à une mobilisation citoyenne d’ampleur menée par Camille Etienne et de nombreuses personnes qui ont fait un travail collectif formidable. Le même jour, il y a eu le vote de la “taxe Zucman” sur le patrimoines des ultrariches. Et même si elle a peu de chances de passer la case Sénat, c’est un message fort envoyé sur l’urgence de corriger cette injustice sociale et fiscale qui fait de la France un pays souvent comparé à un paradis fiscal pour les grandes fortunes.
[Note : entre la date de l’interview et sa publication, la justice a mis fin au chantier de l’autoroute A69.]
Et du côté de Data for Good, tu pourrais me donner un aperçu des projets sur lesquels vous travaillez avec des associations ?
On vient tout juste de sortir une plateforme de mobilisation citoyenne, Tous Exposés, pour interpeller le Ministre de la Santé sur notre degré d’exposition aux pesticides chimiques. C’est un projet porté par un collectif d’associations : On est Prêt, Générations Futures, Le Village du Bio, Noé, Secrets Toxiques et Écotone. Et en quelques jours, on a eu plus de sept-mille personnes qui l’ont interpellé sur le sujet.
Récemment, on a également développé une plateforme pour l’association Bloom, qui est une organisation de protection des océans. Ça s’appelle Trawl Watch et ça leur permet de surveiller et de dénoncer ces pratiques de pêche illégales dans des zones maritimes protégées — à partir des données AIS (Automatic Identification System) des plus gros navires. Et sur un thème proche, on a travaillé avec l’association Seastemik sur le projet Pinkbombs.
C’est une initiative qui alerte sur les conséquences désastreuses de l'élevage intensif de saumons dans des fermes-usines terrestres, à la fois sur le volet écologique et en termes de souffrance animale. On a développé un outil qui permet de quantifier le nombre de ces structures (qui existent en France) et leur volume de production, qui est colossal. C’est d’ailleurs une initiative qui a été relayée dans de nombreux grands médias fin 2024.
Félicitations pour tous ces projets très concrets ! Ce sont de belles illustrations pour rebondir sur l’importance de l’action collective pour aller chercher des avancées politiques et sortir de la sidération. Et j’ai envie de revenir sur ce dernier point pour conclure cette interview. Car j’ai le sentiment que beaucoup de gens qui voudraient s’engager vont parfois bloquer sur le simple fait de ne pas savoir par où commencer. Quelle serait ta méthode pour aider les personnes concernées à faire le premier pas ?
Je trouve que la première chose à accepter, c’est de faire le deuil de vouloir être partout à la fois. Sans ça, on risque d’avoir cette frustration de ne se sentir utile… nulle part. D’où l’importance de commencer par retenir un voire deux-trois sujets qui nous portent et pour lesquels on a vraiment envie de faire quelque chose.
Une fois ces enjeux trouvés, je conseille de suivre les personnes dont le travail — en tant que militant, journaliste ou chercheur — est reconnu dans leur milieu. Et à force de remonter leurs publications, leurs interviews, leurs références, on tombe forcément sur des initiatives qui ont des chances de nous intéresser.
Reste que c’est souvent l’étape d’après qui s’avérer être la plus intimidante : contacter les personnes concernées, poser des questions, demander des recommandations, éventuellement proposer des cafés ou des appels, quitte à rester sans réponses ou prendre quelques bâches. Alors c’est sûr que c’est jamais facile d’aborder des inconnus. Mais c’est aussi à force de dérouler la pelote de laine qu’on finit par trouver les projets qu’on a envie de rejoindre — voire de créer soi-même.
Pour finir, ça me semble important d’ajouter que c’est aussi dans ces structures qu’on va nouer des liens forts avec des personnes animées par les mêmes valeurs et portées par les mêmes combats. À mon échelle, j’ai rencontré mes meilleurs amis dans mes expériences en association. Et je trouve qu’on a plus que jamais besoin de cette énergie et de cette joie pour inscrire nos luttes collectives dans la durée.
Je te propose de conclure sur ça. Ça a été un vrai plaisir de te recevoir et de t’entendre sur tous ces sujets. Alors un grand merci à toi Lou et encore bravo pour les projets que tu mènes avec Data for Good. Je te dis à bientôt !
4 interviews de PWA sur des sujets voisins :
PWA #91 avec Nicolas Framont : sur le gaslighting à grande échelle
PWA #88 avec Jean-Lou Fourquet : sur la dictature des algorithmes
PWA #87 avec Lucie Anizon : sur la coopération entre médias indépendants
PWA #69 avec Salomé Saqué : sur la désobéissance civile
🔮 GRAND BAZAR… Dans le radar
En février, j’ai enfin fini Monte-Cristo, mais aussi dévoré le dernier Mona Chollet en audio.
20/20 : Pour prolonger le sujet au cœur de l’interview, je vous recommande vivement cet excellent article de Thomas Wagner aka Bon Pote [cf. PWA #61] dans lequel sont listés pas moins de 20 actions concrètes pour sortir de la sidération. Et non, la première ne devrait pas vous surprendre.
Heures sup’ : En décembre, je vous parlais de mon enthousiasme suite à ma découverte de la franchise insoumise des streamers politiques Dany et Raz. Après vous avoir partagé l’interview de 2h40 de l’une des deux têtes pensantes par Mathieu Burgalassi, voici celle de la seconde moitié du duo le temps d’un tunnel de… 5h30 ! Oui, c’est deux heures de plus que The Brutalist.
Conseils d’amis : Ça fait souvent du bien de se fier à l’enthousiasme des copains. Alors un grand merci à Basile pour avoir m’avoir convaincu de regarder la mini-série Ceux qui Rougissent [disponible sur Arte], ainsi qu’à mon cher Mich pour m’avoir fait découvrir la sublime bande-dessinée The Nice House on the Lake (Urban Comics).
🗣 MEANWHILE… L’actu des plumes
Et vous, ils ressemblent à quoi vos projets du moment ? Écrivez-moi pour m’en parler et apparaître dans la prochaine édition : benjamin.perrin.pro[a]gmail.com
Audrey a publié son premier roman autour du thème de l’emprise.
Louis va faire le tour de France en courant pour sensibiliser aux troubles psy.
Charlène a publié un article sur l’expérience d’aller seule au resto.
Gabriel revient chaque semaine sur les bonnes nouvelles dans l’actualité.
Zoë intervient bientôt à un panel en ligne entre psychédéliques et santé mentale.
Hugo a un nouveau site pour ses visites architecturales en Île de France.
DERNIÈRE CHOSE…
L’autre grande nouvelle de ce mois-ci côté PWA, c’est que j’ai enfin reçu les fameuses 🦚 chaussettes collector 🦚 dont je vous parle depuis des mois. C’est un vrai bonheur de voir des amis les porter, de les envoyer avec un petit mot par la Poste, ou encore de profiter d’une remise en plume propre pour prendre un café avec des lecteurs.
Si vous avez procrastiné sur le sujet, voici comment récupérer cette chouette contrepartie :
Don ponctuel, remise en main propre à Paris : 15€
Don ponctuel, livraison en France : 20€
Don mensuel, remise en main propre ou livraison : à partir de 5€/mois*
* Si j'ai choisi de rendre le don mensuel plus attractif, c'est parce que c'est le format à privilégier pour soutenir PWA dans la durée. 🤠
Je n’ai pas encore fait de shooting photo digne de ce nom mais vous pouvez m’envoyer un e-mail ou m’écrire sur Insta pour avoir un aperçu du résultat.
→ benjamin.perrin.pro[a]gmail.com | @plumeswithattitude
D’ici à la prochaine édition, prenez soin de vous et surtout…
May the words be with you,
Benjamin
Plumes With Attitude est une newsletter indépendante sur l'écriture au sens large, entre interviews de plumes de tous horizons et curation de haut vol. Si vous avez aimé la lecture, n’hésitez pas à la partager autour de vous ou à me dire ce que vous en avez pensé par e-mail → benjamin.perrin.pro[a]gmail.com
Effectivement première fois que je lis des exemples concrets d'effets délétères de l'IA, je ne m'étais même pas posé la question. Interview hyper intéressante. 👍🏻
Super interessante cette interview ! Ça donne envie de ne pas baisser les bras… et ces jours-ci, c’est particulièrement bon à prendre !