Difficile de ne pas penser aux bonnes rĂ©solutions au moment de publier ma premiĂšre Ă©dition de lâannĂ©e. Câest un moment auquel je suis encore plus attentif dans le choix de lâinvitĂ© et des thĂ©matiques qui vont lancer le bal. Jâaime aussi y voir un certain prĂ©sage pour ma trajectoire sur lâannĂ©e Ă venir â sans doute par superstition.
En 2021, ma premiĂšre interview avec Max Nussenbaum (cf. PWA #30) traitait de mafias modernes, de stratĂ©gies dâunbundling et de dĂ©centralisation. Au cours de cette mĂȘme annĂ©e (par ici la rĂ©trospective !), je suis trĂšs heureux dâavoir reçu un nombre record dâinvitĂ©s internationaux, dâavoir lancĂ© une version anglophone de la newsletter sur Mirror, mais aussi dâavoir commencĂ© Ă mâintĂ©resser de plus prĂšs lâĂ©cosystĂšme crypto. Des petits airs de prophĂ©tie autorĂ©alisatrice ?
Alors pour commencer 2022 en beautĂ©, jâai eu envie de faire rimer Ă©criture et aventure. Cette nouvelle Ă©dition sera lâoccasion de revenir sur la folle ascension dâun grand mĂ©dia indĂ©pendant. Et je ne pouvais pas trouver meilleur invitĂ© pour illustrer mes bonnes rĂ©solutions pour lâannĂ©e : passer plus de temps au contact de la nature et me rapprocher du journalisme. Verdict dans un an !
Dâici lĂ , je vous souhaite Ă toutes et Ă tous une excellente annĂ©e. đŠ đ
Bonne lecture,
Benjamin
Plumes With Attitude est une newsletter sur lâĂ©criture sous toutes ses formes. Si vous avez envie de suivre cette publication, abonnez-vous pour recevoir les prochaines Ă©ditions.
đ INTERVIEWâŠÂ Thomas Firh (Les Others)
Ă chaque newsletter, je vous propose de dĂ©couvrir le portrait et les idĂ©es dâune vĂ©ritable plume âWith Attitudeâ. Aujourdâhui, jâai le plaisir de recevoir Thomas Firh, qui est co-fondateur et rĂ©dacteur en chef dâun mĂ©dia outdoor prĂ©curseur : Les Others. En 2022, la publication fĂȘte sa premiĂšre dĂ©cennie et câest un vrai plaisir que de commencer lâannĂ©e en si bonne compagnie.
Hello Thomas et merci dâavoir acceptĂ© lâinvitation ! Jâaime bien commencer mes interviews en partant du nom des projets de mes invitĂ©s. Alors je me demandais, comment as-tu dĂ©cidĂ© avec tes associĂ©s dâappeler votre mĂ©dia Les Others ?
Ăa sâest vraiment dĂ©cidĂ© en cinq minutes sur un coin de table. Si on avait su Ă lâĂ©poque [en 2012] quâon serait toujours sur le projet dix ans plus tard, on y aurait peut-ĂȘtre rĂ©flĂ©chi un peu plus (rires). Ce nom reflĂšte tout de mĂȘme plusieurs aspects importants de notre mĂ©dia : le cĂŽtĂ© collectif et collaboratif dâabord, mais aussi et surtout lâenvie quâon a de faire les choses diffĂ©remment.
Car il y a dix ans, apporter une attention particuliĂšre Ă lâesthĂ©tique des activitĂ©s outdoor, Ă la poĂ©sie du grand air, ou encore Ă la photographie de nature, câĂ©tait un vrai contre-pied. En 2022, ça nous semble Ă©vident mais le contexte de lâĂ©poque faisait la part belle Ă la technique et la performance, qui sâexprimaient dans une poignĂ©e de publications spĂ©cialisĂ©es.
Oui, câest important de remettre les choses dans leur contexte. MĂȘme si ça ne nous semble pas si lointain, notre approche de la vie a beaucoup changĂ© en une dĂ©cennie. Pour continuer dans votre utilisation des mots autour du projet, vous avez pour slogan : âPartir aÌ l'aventure pour se reconnecter aÌ la natureâ. Câest quoi pour toi la dĂ©finition de lâaventure selon Les Others ?
Câest un mot compliquĂ© car son usage et sa dĂ©finition Ă©voluent avec le temps. Il y a selon moi trois notions importantes dans lâaventure. Tout dâabord, il y a lâinconnu. Le mot âaventureâ en lui-mĂȘme, Ă©tymologiquement, veut dire quelque chose comme âce qui doit arriverâ. Câest une notion fondamentale car câest grĂące Ă cet inconnu quâil existe dans lâaventure un espace de libertĂ©. Cela se traduit par le fait de ne pas tout prĂ©voir, de se laisser porter, dâimproviserâŠ
Il y a aussi dans lâaventure un rapport profond Ă la nature, un contact rapprochĂ© aux Ă©lĂ©ments. Enfin, il y a une notion dâaction. Vivre une aventure, câest ĂȘtre acteur dâune histoire. Chez Les Others, on a envie de vivre pleinement et de faire les choses nous-mĂȘmes â et pas seulement de regarder les autres faire, ou de se contenter dâĂ©couter leurs rĂ©cits.
Pour autant, ça ne veut pas dire que cette aventure doit ĂȘtre extrĂȘme. Notre dernier projet Recto Verso a pour objectif dâencourager les gens Ă sortir de chez eux et Ă sâessayer aux plus belles randos et itinĂ©raires Ă vĂ©lo de France. Câest important pour nous de rendre ces belles expĂ©riences accessibles Ă tous, et dâessayer de faire comprendre que lâaventure est plutĂŽt une question dâĂ©tat dâesprit que de difficultĂ©.
Jâai lâimpression que lâaventure est Ă la fois votre sujet de prĂ©dilection et une ambition pour vos productions. Que ce soit par votre podcast Les Baladeurs ou dans votre magazine papier, on sent cette volontĂ© de crĂ©er des contenus immersifs, qui nous font nous Ă©vader par lâĂ©coute ou la lecture. En tant que rĂ©dacâ chef, oĂč places-tu le curseur entre lâincitation Ă passer Ă lâaction et lâinvitation Ă la contemplation ?
Quand on a lancĂ© Les Others, câĂ©tait vraiment un blog dâinspiration. On avait installĂ© un thĂšme Wordpress tout simple et chacun de nous Ă©crivait des articles le soir aprĂšs le boulot ou les Ă©tudes. Ăa allait du rĂ©cit de voyage Ă lâinterview dâaventurier. On publiait Ă©galement beaucoup de sĂ©ries photos.
Encore une fois : en 2022, on pourrait trouver ça assez banal. Mais en 2012, tu nâavais pas encore tout cet engouement autour de la photographie de paysages ou mĂȘme de la randonnĂ©e. Il y avait deux trois mecs qui Ă©taient connus sur Insta mais ça sâarrĂȘte lĂ . CâĂ©tait donc une premiĂšre brique importante, quelque chose de nouveau.
Ă partir de 2015, on a voulu aller au-delĂ de lâĂ©merveillement pour la nature, et donc ajouter un volet pratique qui te donne les clĂ©s pour lâexplorer. On retrouve tout ça en ligne avec des guides, itinĂ©raires et conseils matos sur notre site, mais aussi au format papier avec Recto Verso.
Ă cĂŽtĂ© de ça, le magazine et notre podcast gardent leur aspect inspiration. Ce serait une erreur de vouloir le mĂ©langer au volet pratique sur tous nos supports. Car ces deux dimensions se nourrissent lâune de lâautre et forment un vrai cercle vertueux pour nos lecteurs.
Ceci dit, j'imagine que certains sujets pourraient ĂȘtre sans doute aussi bien traitĂ©s dans le magazine que dans le podcast. As-tu une mĂ©thode pour arbitrer et choisir le format le plus adapté ?
Ce n'est pas si difficile dans le sens oĂč chaque support a sa musique et sa finalitĂ©. Par exemple, notre podcast a pour ligne Ă©ditoriale : ârĂ©cit dâaventures et de mĂ©saventures en pleine natureâ. On va donc rechercher des histoires fortes, racontĂ©es Ă la premiĂšre personne par des personnalitĂ©s qui arrivent Ă faire vibrer notre corde sensible â par leur capacitĂ© Ă vivre intensĂ©ment leurs expĂ©riences. Comme câest de lâaudio, on fait aussi trĂšs attention Ă leur façon de sâexprimer et Ă leur timbre de voix. Au final, ça donne un cadre trĂšs prĂ©cis de ce qui peut faire un bon podcast ou pas.
Quant au magazine, il faut savoir que chaque numĂ©ro a sa propre thĂ©matique. Donc Ă ce niveau, lâarbitrage est lui aussi assez simple. On va choisir des sujets dâarticles qui rentrent dans cette thĂ©matique et qui donnent matiĂšre Ă ĂȘtre enrichis par de beaux visuels, que ce soient des photos, des illustrations ou du graphic design. ComparĂ© au podcast, le magazine nous permet dâexplorer davantage de pistes diffĂ©rentes, ainsi que dâaborder des sujets transverses Ă lâaventure comme la littĂ©rature, lâhistoire ou lâart.
RĂ©cemment, on a fait un dossier thĂ©matique sur la lĂ©gende du Bigfoot, une crĂ©ature une crĂ©ature lĂ©gendaire qui vivrait dans les montagnes au Canada et aux Ătats-Unis. Câest un sujet taillĂ© pour le long format et sur lequel on sâest fait plaisir en recoupant des tĂ©moignages, rĂ©cits et parutions presse. Non seulement on nâaurait pas pu faire ça sur le podcast, mais ça nous a Ă©galement permis de crĂ©er tout un univers visuel autour du sujet.
Au-delà du choix du format, comment décides-tu si un sujet a sa place ou non dans Les Others ?
Je tâavoue que câest quelque chose que jâai moi-mĂȘme du mal Ă expliquer. DĂ©jĂ , jâai la chance de pouvoir compter sur des personnes trĂšs talentueuses comme Solene Roge, qui a Ă©tĂ© notre premiĂšre employĂ©e et est aujourdâhui la co-rĂ©dacâ chef du magazine. Elle est avec nous depuis 2017 et comprend la ligne Ă©ditoriale dans sa moindre virgule. Sinon, je dirais que câest une histoire de fond, de forme, de sujet et dâangle.
En ce moment par exemple, on est en plein dans la production de la saison 5 du podcast et on reçoit beaucoup de messages dans lesquels on nous partage des records personnels et dâautres exemples de dĂ©passement de soi. Ce sont rarement nos histoires prĂ©fĂ©rĂ©es. Ce qui nous intĂ©resse davantage, câest vraiment le cĂŽtĂ© sensible. De plonger au plus profond pour arriver Ă soulever des questions, des particularitĂ©s, des lignes de fuite, des incohĂ©rences parfois. On fait toujours lâeffort de gratter sous la surface, et ce sur tous nos supports.
Vos productions se distinguent par un trĂšs haut niveau de qualitĂ© â notamment esthĂ©tique. Câest dâautant plus vrai pour le magazine, qui a des allures de livre dâart. Vous contrebalancez toutefois cette impression dâĂ©litisme par une dĂ©marche dâaccessibilitĂ© autour de lâaventure. Comment avez-vous choisi ce positionnement ?
On nâa fait aucun de nos choix Ă©ditoriaux par stratĂ©gie. On a voulu crĂ©er un mĂ©dia qui reflĂšte notre maniĂšre de vivre et de ressentir lâaventure. Et si on y retrouve une dimension artistique, câest parce que câest notre façon de transmettre un aperçu de nos Ă©motions, dans un mĂ©lange de rĂ©cits, photos et illustrations sur du beau papier.
Et effectivement, câest une approche qui a attirĂ© pas mal de gens. Je pense que ça a contribuĂ© aÌ sublimer des activitĂ©s comme la rando, qui pouvaient ĂȘtre vues comme vieillissantes voire poussiĂ©reuses il y a encore dix ans. Ăa invite Ă regarder les choses dâun nouvel Ćil et câest tant mieux.
On sait aussi que ce qui marche, câest la sincĂ©ritĂ© dans notre dĂ©marche. Si ça ne nous plaĂźt pas Ă nous ou que ça nâapporte rien de plus que ce qui existe dĂ©jĂ , on ne le fait pas. Depuis 2017, toutes les grandes maisons dâĂ©dition nous contactent chaque annĂ©e pour nous proposer de publier un livre dâaventure estampillĂ© Les Others. Si on avait sorti une compilation du style Les 100 plus belles micro-aventures de France, on aurait sans doute pu se retrouver en tĂȘte de gondole partout pour les fĂȘtes et faire un carton.Â
Mais on nâa pas envie de cĂ©der Ă ce genre de facilitĂ©s. On aurait lâimpression de trahir notre audience, de proposer du rĂ©chauffĂ©. Si en plus câest imprimĂ© en Chine et quâon nâa pas le contrĂŽle sur la production et la distribution, tu as tous les ingrĂ©dients pour faire un truc pauvre sur le volet crĂ©atif. Ăa ne nous intĂ©resse pas et câest un coup Ă venir au bureau en traĂźnant des piedsâŠ
Ă la place, on a prĂ©fĂ©rĂ© se creuser la tĂȘte et approcher les choses dâune façon radicalement diffĂ©rente avec Recto Verso : un projet sur lequel on a travaillĂ© de façon indĂ©pendante de bout en bout et qui a Ă©tĂ© financĂ© par un crowdfunding auprĂšs de notre communautĂ©. On a toujours prĂ©fĂ©rĂ© faire les choses par nous-mĂȘmes et avec une dĂ©marche entiĂšrement alignĂ©e avec nos valeurs.
Je ne sais pas si tu partages ce constat, mais je trouve que quand on tient un mĂ©dia dĂ©corrĂ©lĂ© de lâactu, il y a une vraie difficultĂ© supplĂ©mentaire pour rĂ©ussir Ă se renouveler sans tourner en rond. Quelle est votre mĂ©thode pour rester inspirĂ©s ?
On a la chance d'eÌtre passionneÌs par ce qu'on fait. On a dĂ©marrĂ© Les Others parce quâon est fans dâoutdoor. On a lancĂ© un magazine parce quâon est nous-mĂȘmes abonnĂ©s Ă des titres de presse du monde entier. Et cette Ă©nergie crĂ©e une vraie Ă©bullition au sein de lâĂ©quipe. Jâavais dĂ©jĂ plein de passions en commun avec Nicolas [Legras] bien avant quâil soit mon co-fondateur et notre directeur crĂ©a.
On se connaĂźt depuis plus de 15 ans. Maintenant, notre amitiĂ© tourne en partie autour des sujets graphiques, crĂ©a, et de la façon de les croiser Ă lâoutdoor. On sâenvoie des rĂ©fĂ©rences dans tous les sens. Aujourdâhui, on est douze chez Les Others et tout le monde fonctionne comme ça. Cette Ă©mulation interne est un moteur pour lâĂ©quipe.
Les Others, câest aussi un projet collaboratif. Chaque semaine, on reçoit des dizaines de rĂ©cits dâaventures, des photoreportages, des pitchs dâarticles ou encore des sujets pour le podcast. Et on a beaucoup dâauteurs, journalistes, photographes ou encore illustrateurs parmi nos contributeurs. On ne sera probablement pas Ă cours dâidĂ©es avant un moment. Donc je dirais quâon a plutĂŽt le problĂšme inverse : celui de devoir se restreindre et dâaccepter que certaines idĂ©es ne verront jamais le jour.
Je suis peut-ĂȘtre biaisĂ© parce que câest une photographe qui mâa fait dĂ©couvrir Les Others, mais jâai lâimpression que vous ĂȘtes particuliĂšrement reconnus dans cette discipline. Alors je me demandais, quelle importance a la photo par rapport au texte dans vos productions ?
Au-delaÌ de la photo, je prĂ©fĂšre parler du visuel. Car le design, les illustrations et la typographie ont eux aussi leur rĂŽle Ă jouer. On accorde autant dâattention au fond quâĂ la forme dans le traitement de nos sujets. On va rechercher une vraie complĂ©mentaritĂ© entre un article et sa façon de le prĂ©senter. Dâailleurs, câest parfois lâinverse : il nous arrive de partir dâune sĂ©rie photos sur laquelle on a un coup de cĆur. Et donc, Ă nous de trouver le type de papier, les formes, la mise en page et le texte pour lâhabiller. Lâun ne va pas sans lâautre. En tant que rĂ©dacâ chef, je suis plutĂŽt garant du contenu textuel. Mais au fil des annĂ©es, jâai dĂ©veloppĂ© un vrai Ćil visuel. De la mĂȘme façon, nos crĂ©as ont dĂ©veloppĂ© de solides compĂ©tences rĂ©dactionnelles.
Vous avez lancĂ© Les Others en 2012, soit deux ans aprĂšs la crĂ©ation dâInstagram. Câest sans aucun doute Ă mes yeux le plus gros marqueur culturel â et notamment esthĂ©tique â de la dĂ©cennie passĂ©e. Vous Ă©tiez donc assez en amont du regain dâintĂ©rĂȘt pour le visuel et la photographie. Quel a Ă©tĂ© lâimpact dâun tel phĂ©nomĂšne de sociĂ©tĂ© sur Les Others ?
DĂ©jĂ , je crois que ça nous a dĂ©veloppĂ©s individuellement. Perso, câest ce qui mâa donnĂ© envie de mâinitier Ă la photo. Sans Insta, je ne me serais pas mis Ă prendre un appareil avec moi dĂšs que je pars en rando. Ăa mâa Ă©galement encouragĂ© Ă suivre pas mal de photographes, et donc Ă dĂ©velopper cet Ćil plus visuel dont je te parlais juste avant.
Dâun point de vue plus global avec Les Others, on sây est vraiment mis vers 2015 â soit autour du lancement du magazine. Et ça a Ă©tĂ© un support par lequel beaucoup de gens nous ont dĂ©couverts. Comme on Ă©tait dĂ©jĂ bien installĂ©s quand le renouveau de lâoutdoor est arrivĂ©, on avait acquis une certaine lĂ©gitimitĂ©.
Aujourdâhui, on a beaucoup de personnes qui nous suivent sur Instagram [180 000 abonnĂ©s], mais aussi un fort engagement avec nos contenus. Et vu quâon avait pris lâhabitude de rĂ©pondre Ă tous les messages et commentaires quâon recevait, ça nous a beaucoup aidĂ©s pour tisser des liens trĂšs proches avec notre communautĂ©.
Tu Ă©voques le rĂŽle dâInstagram sur ta propre expĂ©rience de la photo. Mais quel a Ă©tĂ© lâimpact des Others sur ton approche personnelle de lâaventure ?
Avant 2012, je faisais dĂ©jĂ de la rando mais crĂ©er Les Others a vraiment nourri cette passion. Ăa mâen a aussi fait dĂ©velopper de nouvelles. Si on nâavait pas lancĂ© Les Others, je ne ferais peut-ĂȘtre pas dâescalade aujourdâhui. Et je passerais sans aucun doute beaucoup moins de temps dehors. Câest un vrai cercle vertueux.
Ăa mâa Ă©galement permis dâaffiner ma vision du monde de lâoutdoor et de lâaventure. Suivre les photographes ou lire des journalistes et auteurs qui partent en expĂ©ditions tout au long de lâannĂ©e me permet dâapprĂ©hender le sujet dans sa globalitĂ©, dâen saisir les contours, dâen comprendre les limites.
Le tout dans ses bons comme dans ses mauvais aspects. Car on ne va pas se mentir : de la colonisation Ă la destruction des Ă©cosystĂšmes, lâhistoire de lâaventure et de lâexploration traĂźne un certain nombre de casseroles derriĂšre elle. Et en prendre conscience aujourdâhui me semble plus important que jamais.
Câest dâailleurs tout lâintĂ©rĂȘt de continuer Ă traiter le sujet avec un spectre large. Que ce soit lâhistoire, la photo, la littĂ©rature ou encore lâart : toutes ces disciplines nous permettent de prendre de la hauteur sur lâaventure et tous ses enjeux.
VoilĂ qui me semble un bon message pour conclure cette premiĂšre Ă©dition de lâannĂ©e. Et aussi, câest une conversation qui va nourrir mes bonnes rĂ©solutions (rires). Alors un grand merci Ă toi Thomas, et je te dis Ă bientĂŽt !
Les 4 livres prĂ©fĂ©rĂ©s de Thomas sur lâaventure :
TragĂ©die Ă lâEverest â Jon Krakauer (1996) : âUn immanquable de la littĂ©rature dâaventure. Au milieu des annĂ©es 90, le journaliste amĂ©ricain Jon Krakauer (qui a aussi Ă©crit Into The Wild) est envoyĂ© dans lâHimalaya par le magazine amĂ©ricain Outside pour couvrir la rĂ©alitĂ© des expĂ©ditions commerciales sur lâEverest. LâexpĂ©dition a virĂ© au cauchemar et ce rĂ©cit est devenu mythique par bien des aspects. Il y a bien sĂ»r son cĂŽtĂ© tragique, mais aussi tout ce quâil implique : les questions dâargent, de notoriĂ©tĂ© et dâego qui ont poussĂ© les guides Ă faire des erreurs, et qui ont coĂ»tĂ© de nombreuses vies.â
Les femmes aussi sont du voyage â Lucie Azema (2021) : âIl nâest probablement pas dans mes prĂ©fĂ©rĂ©s de tous les temps mais câest un bouquin qui mĂ©rite dâĂȘtre prĂ©sentĂ©. En sâinspirant des histoires vraies de la littĂ©rature de voyage et de son expĂ©rience personnelle, lâautrice Ă©voque les territoires Ă©rotisĂ©s (comme le harem), dĂ©nonce la vision masculine de lâaventure et sâintĂ©resse Ă la tension entre voyage et maternitĂ©. Une lecture essentielle pour comprendre comment le virilisme a invisibilisĂ© les voyages des femmes et leurs rĂ©cits d'aventures, et pour trouver des pistes afin de remettre les choses en ordre.â
LâĂźle au trĂ©sor â Robert Louis Stevenson (1883) : âCâest mon bouquin prĂ©fĂ©rĂ©. Je lâai lu des dizaines de fois. Câest tout simplement la plus belle histoire de pirates qui ait jamais Ă©tĂ© publiĂ©e. Des bateaux, des jambes de bois, des bouteilles de rhum et un objet de toutes les convoitises : une carte au trĂ©sor (et son trĂ©sor du coup). On y suit lâhistoire de Jim Hawkins, un jeune homme qui se fait entraĂźner sur les eaux les plus tumultueuses du globe aprĂšs avoir rencontrĂ© le mystĂ©rieux Billy Bones. Câest magnifique, Ă©crit dans un style concis et imagĂ©. Une merveille.â
Le manuel de lâantitourisme â Rodolphe Cristin (2008) : âLe tourisme est la premiĂšre industrie mondiale, alors quâil n'est pratiquĂ© que par 3,5 % de la population⊠Un luxe rĂ©servĂ© aux Occidentaux qui ont intĂ©grĂ© âun devoir dâailleurs et de loisirsâ. Mais qui nâa jamais senti ce malaise, que ce soit dans une boutique de souvenirs ou sur une plage des CaraĂŻbes couvertes de baigneurs blancs ? Dans cet essai de 100 pages, l'auteur nous invite Ă retrouver lâessence du voyage : prĂ©fĂ©rer le chemin Ă la destination, et âdisparaĂźtreâ plutĂŽt quâapparaĂźtre partout. Un bouquin qui a clairement eu un impact sur la crĂ©ation de Recto Verso.â
đźÂ KNOWLEDGE IS POWER⊠Maintenant vous savez !
Organisations collectives, organisation individuelle et organisation collector.
Le liĂšvre et la tortue : De la coopĂ©rative Ă la DAO, il nây a quâun pas⊠que ces deux types dâacteurs ne franchissent pas. Dans son essai, Austin Robey joue le rĂŽle de trait dâunion en repartant de leurs dĂ©finitions, points communs et distinctions. Avec pour conclusion que ces deux modĂšles dâorganisation devraient communiquer davantage tant ils ont Ă apprendre lâun de lâautre.
En parlant dâorganisation⊠Reprendre le contrĂŽle de son quotidien est souvent au programme des bonnes rĂ©solutions. Et que ce soit pour dĂ©marrer un journal de bord, suivre ses bonnes habitudes de lecture ou prĂ©voir ses repas Ă©quilibrĂ©s pour la semaine, il existe un template Notion pour ça. Comme leur galerie vient de faire peau neuve, lâoccasion est bien trouvĂ©e pour rappeler que tout commence par un premier pas.
Motus operandi : Si comme moi vous ĂȘtes fan de la sĂ©rie Succession, alors vous savez sans doute que les dialogues font partie des forces du chef-dâĆuvre de HBO. Cette vidĂ©o de la chaĂźne YouTube Nerdwriter dĂ©montre (sans spoiler) le gĂ©nie des scĂ©naristes pour la manipulation du langage et des mots au sein de lâempire Waystar Royco. Si vous nâavez jamais regardĂ©, voici une nouvelle bonne raison de sây mettre.
Taureau ailé :

đŁÂ PETITES ANNONCES⊠Missions freelances & CDI
Pour relayer une mission freelance ou une offre en CDI :Â benjamin.perrin.pro@gmail.com
Lâassociation Bloom cherche sa Plume.
Contexte recrute un(e) Journaliste Environnement.
Ulysse recherche un(e) Content & Social Media Manager.
La Fondation GoodPlanet recrute un(e) Directeur-trice Communication.
Maria Schools cherche un(e) Content & Community Manager.
HelloAsso recherche des Copywriters en freelance.
đŁÂ MEANWHILE⊠Lâactu de la communautĂ©
Et vous, ils ressemblent Ă quoi vos projets du moment ? Ăcrivez-moi pour mâen parler et apparaĂźtre dans la prochaine Ă©dition : benjamin.perrin.pro[a]gmail.com
Alexandre a publié son nouveau livre sur la santé mentale des entrepreneurs.
Romy a parlĂ© de NFT dans sa newsletter â et cite PWA.
Samuel a publiĂ© une tribune dans Les Ăchos sur lâengagement des entreprises.
Louise a Ă©crit une Ă©dition de sa newsletter sur lâamitiĂ©.
Le trio Alien & les Garçons a remis ça avec les Alien Awards.
Clo a fĂȘtĂ© le premier anniversaire de sa newsletter.
Yoann a publié son désormais classique Yolo Report pour 2021.
Diane a annoncé sa newsletter sur le tourisme durable.
Le CollÚge Citoyen de France a lancé un nouvel appel à candidatures.
DERNIĂRE CHOSEâŠ
Et voilà pour le premier chapitre de cette nouvelle année !
Si vous voulez commencer 2022 sous le signe des bonnes rĂ©solutions, alors je vous invite Ă me partager vos impressions de cette premiĂšre Ă©dition â soit en public sur vos rĂ©seaux, soit en privĂ© par e-mail : benjamin.perrin.pro[a]gmail.com.
May the words be with you,
Benjamin
P.S : Retrouvez toutes les newsletters prĂ©cĂ©dentes dans lâarchive de Plumes With Attitude. Et si vous avez aimĂ© cette Ă©dition, nâhĂ©sitez pas Ă la partager autour de vous, ainsi quâĂ vous abonner pour recevoir les suivantes par e-mail.