Parfois, le hasard (du calendrier) fait bien les choses. Cette première édition de 2021 n’est pas seulement la trentième depuis le début, c’est aussi la première que je publie depuis que j’ai eu trente ans début janvier. Je vous laisse le soin de deviner le seuil qui me réjouit le plus. 😅
Après une newsletter spéciale aux allures de bilan envoyée un peu tard le jour de Nouvel An, il me tardait de revenir avec mon exercice fétiche : l’interview. Et pour la première de l’année, je ne pouvais pas choisir meilleur invité.
Car si vous faites vous aussi partie de ces drôles d’oiseaux qui aiment vraiment les bonnes résolutions, vous allez probablement aimer cette nouvelle conversation. De là à ce que l’envie vous prenne d’y ajouter des objectifs d’écriture, il n’y a qu’un pas. Et je serai fier de moi si c’est le cas.
Enfin, il ne me reste plus qu’une chose à vous dire avant de vous laisser découvrir cette nouvelle édition. Je vous souhaite à toutes et à tous une excellente année, ainsi que plein de réussites, de joie et de plumes dans tous vos projets.
Bonne lecture à vous,
Benjamin
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🎙 INTERVIEW… Max Nussenbaum, Program Director @ On Deck
À chaque newsletter, je vous propose de découvrir le portrait et les idées d’une véritable plume “With Attitude”. Pour cette première édition de 2021, j’ai le plaisir de vous présenter un nouvel invité américain. Max Nussenbaum est Directeur de Programme pour le Writer Fellowship de l’accélérateur de talents le plus dingue du moment : On Deck. Alors pour cette rentrée, permettez-moi de vous présenter votre nouveau professeur préféré !
Salut Max et merci beaucoup d'avoir accepté cette interview ! Pour commencer, j’aimerais revenir sur ton parcours. Tu as été tour à tour employé puis fondateur de start-up, mais aussi freelance dans le design, le produit et le développement web. Tu as également coécrit Oversubscribed, un livre sur les levées de fonds. Ce que je me demandais, c’est : pourquoi l'écriture ? Et comment est-elle arrivée dans ta vie au milieu de tous ces centres d'intérêt ?
Je me suis toujours intéressé à l'écriture, et ce avant même d'avoir mes premiers souvenirs conscients. Mes parents ont gardé des histoires que j'avais griffonnées au début de l’école primaire. Plus tard, j'en ai fait ma spécialisation à la fac où j’étais major de promo en écriture créative. J’ai également écrit la comédie musicale de l’établissement, puis un recueil de nouvelles. Tout ça pour dire qu’à l’époque je pensais vraiment faire de l’écriture mon métier.
Mais après avoir obtenu mon diplôme [en 2012], je me suis rendu compte que les métiers de l’écrit n’étaient pas tout à fait comme je me les étais représentés. J’avais sous-estimé la dimension solitaire de l’activité, là où j’attendais de mon travail qu’il soit le plus collaboratif possible. J'ai donc fini par faire un plongeon inattendu dans le grand bain des start-ups. J'ai travaillé pour plusieurs boîtes tech, avant de créer une start-up dans l’immobilier qui a connu une ascension aussi fulgurante que l’a été sa chute — ce qui reste somme toute classique dans la Silicon Valley.
Ceci dit, l'écriture occupait toujours une certaine place dans ma vie, notamment via différents side-projects. J'ai également réalisé que de nombreuses compétences que j'avais acquises en tant qu’entrepreneur étaient, d'une façon ou d'une autre, reliées à l'écriture. Une grande partie de mon travail de l’époque consistait ainsi à créer des histoires, que ce soit pour définir la raison d’être de notre produit, pour étayer notre vision auprès d’investisseurs, ou pour développer une narration qui va convaincre des personnes de rejoindre l’entreprise. Quelques années plus tard, l’écriture revenait au centre de ma vie avec cette fameuse proposition de rejoindre On Deck pour créer le Writer Fellowship.
Le job de rêve pour toi ! Comment cette opportunité s’est-elle présentée à toi ?
En fait, c’est totalement lié à ma pratique régulière de l'écriture. J’ai commencé ma carrière à Detroit comme Erik Torenberg, le fondateur d'On Deck, que j’ai rencontré grâce à l’écriture et avec qui je suis ami depuis près de dix ans. On a fait des ateliers d'écriture ensemble et on a également fait partie d’un club de lecture célèbre pour sa longévité… d’une seule réunion (rires). Les années ont passé, nous avons chacun quitté Detroit mais nous sommes restés très liés par l’écriture.
Lorsqu'il a voulu lancer le Writer Fellowship, il a pensé à moi et m’a proposé de rejoindre On Deck pour créer le programme. Pour moi, cela illustre parfaitement l'une des raisons pour lesquelles toute personne ambitieuse devrait écrire et publier sur Internet. Car c’est grâce à l’écriture qu’on a chacun pu suivre les aventures de l’autre à distance et que nous ne nous sommes jamais perdus de vue.
C’est vrai, l'écriture crée un lien assez unique avec ses lecteurs. Et à l’échelle d’une vie, cela va inévitablement apporter son lot de sérendipité. J’ai d’ailleurs le sentiment que c'est une notion au cœur de l’approche d’On Deck. Alors parlons-en ! À titre personnel, j’ai toujours perçu On Deck comme un programme très élitiste. Après tout, votre objectif est de former la nouvelle génération de talents d’exception dans des domaines comme l'entrepreneuriat, l’angel investing, la création de contenu, ou plus récemment la santé et le climat. Ceci dit, vous tenez à rendre vos programmes accessibles à tous, avec des initiatives comme l’Access Fund. Mais au-delà de ce dispositif, où placez-vous le curseur entre sélectivité et diversité dans les admissions à vos différents programmes ?
C’est une excellente question ! On Deck a deux missions qui peuvent sembler contradictoires au premier abord. La première concerne l'accessibilité au plus grand nombre, en partant de l’idée que les talents peuvent venir de n'importe où. Et comme tu l'as mentionné, la seconde est de construire une communauté à échelle mondiale. Depuis le début, l’idée est d’avoir une communauté entièrement décentralisée et donc accessible dans le monde entier. Certains parlent d’On Deck comme une “Silicon Valley dans le cloud”. En effet, notre objectif est de mettre fin à cette nécessité de vivre dans un endroit précis pour faire partie d'une certaine communauté. Le deuxième angle concerne l’expérience au sein d’On Deck. Tous nos programmes sont sélectifs, mais certains sont bien plus difficiles à intégrer que d'autres. Le Founder Fellowship est notamment très prisé et peut sembler inaccessible pour beaucoup, mais en réalité il existe plus d'une voie pour y accéder.
Supposons que tu souhaites créer une start-up un jour mais que tu n'as pas encore d'idée. Aujourd’hui, les Writer et Podcaster Fellowships sont des programmes plus accessibles qui t’aideront à tester des idées et à les développer en public. Tu feras également partie de la communauté On Deck pour le restant de ta vie, ce qui te confère un certain avantage pour rejoindre plus tard le Founder Fellowship. Imaginons maintenant que tu lances ta start-up et que celle-ci commence à bien marcher. Et bien, tu auras la possibilité d'envoyer tes employés dans d'autres programmes tels que les First 50 ou Chief Of Staff Fellowships. Et ainsi de suite selon une logique d’effets de réseaux…
Pour ce qui est de la sélection parmi les candidats, nous nous posons toujours deux questions. Tout d’abord, peut-on aider cette personne à atteindre les objectifs qu’elle s’est définie ? Et enfin, partage-t-elle les valeurs qui feront d’elle un membre impliqué dans la communauté ? Au-delà de nos programmes, On Deck c’est une culture de l’échange et de la réciprocité. Et pour les fellows, cela se traduit par du temps investi, des connaissances partagées et du soutien apporté à la communauté.
J'aime beaucoup cette approche à la "choose your own adventure" entre les programmes. Et comment les différents fellowships communiquent entre eux ?
L’idée, c’est de faire en sorte que chaque fellowship puisse apporter quelque chose aux autres. L'ensemble du réseau doit donc être plus fort à chaque nouveau programme créé et à chaque nouvelle cohorte lancée. Au cœur de notre vision, il y a toujours eu cette volonté d’encourager l'entrepreneuriat. Aujourd’hui encore, l’opinion publique a toujours cette fâcheuse tendance à réduire les entrepreneurs aux clichés de la Silicon Valley alors qu’ils ne sont que la partie émergée d’un immense iceberg.
Les créateurs de newsletters ou de podcasts eux aussi sont des entrepreneurs. Après tout, eux aussi construisent des produits, interagissent avec une audience et bâtissent des communautés. Avoir une routine de publication implique d’ailleurs de développer des compétences qui vont bien au-delà de l’écriture. Cela passe notamment par les fondamentaux de la croissance, du branding et de la distribution de contenu. Et je trouve qu'il est toujours plus stimulant d'apprendre toutes ces choses au sein d'une communauté de pairs plutôt que seul dans son coin. C'est une grande partie de la thèse derrière le Writer Fellowship.
De plus, nous construisons une communauté unique à échelle mondiale et non une succession de fellowships en silos. Nous avons donc mis en place un certain nombre de choses pour permettre aux membres des différents programmes d'interagir entre eux. En février, nous organisons notre tout premier Global Weekend Build. L'objectif est de faire collaborer des personnes de différents programmes au sein d'équipes pluridisciplinaires. Par exemple, j'ai hâte de voir la prochaine cohorte d’auteurs être initiée au branding visuel auprès de leurs pairs du Designer Fellowship. En retour, ils auront l'occasion de leur partager leurs techniques de conception-rédaction et de storytelling.
J’imagine que le Writer Fellowship reflète ton approche de l’écriture ainsi que ta propre personnalité. Peux-tu m’en dire plus sur la construction de son contenu pédagogique ?
Le Writer Fellowship a été le premier programme lancé après le Founder Fellowship. Par la suite, j'ai été amené à aider les autres directeurs de programmes qui ont lancé leur propre fellowship. Et l'un des aspects qui m’a le plus marqué, c’est précisément cet alignement entre tes choix sur le volet pédagogique et ta propre personnalité. Lorsque ton produit est une expérience au sein d'une communauté, il y a un lien émotionnel plus direct entre toi et tes "clients".
En tant que directeurs de programmes, on est encouragés à façonner la pédagogie comme bon nous semble en testant de nouvelles choses en permanence. Et c’est souvent dans les petites attentions que la magie se crée et que l’expérience devient vraiment personnelle. Ça va de la musique que tu choisis pour présenter un invité aux blagues que tu glisses dans tes présentations.
Le Writer Fellowship n'est pas un cours d'écriture classique en dix leçons où tout le monde doit suivre scrupuleusement les mêmes étapes dans le même ordre. Tu n'as pas d’essai à rendre à la fin du programme ou autre chose dans le style. On s’adresse à des personnalités qui ont une certaine appétence pour entreprendre, faire des choses par elles-mêmes et se fixer des objectifs spécifiques. C’est pourquoi on tient à avoir un programme flexible qui s’adapte aux ambitions de chacun.
D’autant plus qu’une approche "one size fits all" a cet écueil de créer une sorte d’armée de clones qui écrivent sur les mêmes choses avec le même style. Comment as-tu fait en sorte que le programme s’adapte à la personnalité de chacun ?
Une grande partie de la pédagogie s’attarde sur tous ces problèmes récurrents qui nous touchent tous à différents niveaux et qui appartiennent au domaine de la psychologie. La plupart des créateurs sont confrontés à la procrastination, au syndrome de l'imposteur, aux aléas de motivation ou encore à la peur de partager son travail en public. À côté de ça, beaucoup de gens qui nous rejoignent n'ont aucune leçon d’écriture à recevoir, dans la mesure où ils écrivent déjà très bien — même si on a toujours une marge de progrès. Ce dont ils ont le plus besoin, c’est de se sentir soutenus, aidés et encouragés à surmonter leurs craintes et écrire sur ce fameux sujet qui leur fait peur.
J'aime faire cette comparaison avec le Founder Fellowship. Il est très rare qu'un entrepreneur doive fermer sa start-up simplement parce qu'il n’a pas assez travaillé. Par comparaison, il est plus courant pour un créateur indépendant d’avoir des blocages qui l’empêchent de produire du contenu de qualité sur la durée. Et ce que l’on veut créer, c’est un environnement agréable qui aidera nos fellows à créer dans les meilleures conditions et atteindre leurs objectifs. Ceci dit, on veut aussi que l’expérience On Deck soit propice à l’exploration. Il ne s’agit pas seulement de pousser chacun vers un objectif prédéfini, mais également de les exposer à d’autres modèles et d’autres voies possibles.
Rien ne me fait plus plaisir que de voir quelqu'un rejoindre le Writer Fellowship pour développer son blog, disons sur le bras de fer économique entre les États-Unis et la Chine, et qui, après avoir rencontré des pairs qui écrivent sur des sujets très personnels, décide de se lancer dans un essai sur son expérience en tant que parent. Cela ne veut pas dire qu'il va arrêter d'écrire sur l'économie, mais c'est une belle opportunité pour affûter sa plume et s’essayer à d’autres registres.
Aujourd’hui, le Writer Fellowship s’adresse essentiellement à des personnes qui veulent développer une audience autour de leur blog ou de leur newsletter. Mais à l’avenir, j’imagine que vous pouvez étendre le modèle à de nombreux autres univers comme l'édition, le cinéma, le journalisme, le stand-up ou même la musique. Dans quelle direction aimerais-tu voir évoluer le Writer Fellowship ?
Justement, c’est en pleine réflexion. La bonne nouvelle, c'est que nous avons réussi à attirer des talents qui viennent de plusieurs de ces univers. Il est d’ailleurs probable que l’on commence à développer des programmes d’écriture plus spécialisés d'ici un an ou deux. Notre seul impératif, c'est d’être capable de contribuer légitimement à la réussite des personnes qu’on accompagne. Prenons un exemple tiré de quand je voulais devenir auteur de fiction. Dans ma vie, j'ai suivi de nombreux ateliers d'écriture, dont un à New York pas plus tard que l’an dernier. Et à cet atelier, tous les participants voulaient devenir romanciers. Ce jour-là, j'ai regardé autour de moi et je me suis dit que personne dans cette pièce ne serait jamais publié. Ce n’est pas du tout pour porter un jugement sur les ateliers d’écriture. Seulement, j’ai eu cette impression d’avoir payé pour croire en mes rêves le temps de quelques heures par semaine.
Pour en revenir à On Deck, pourrait-on légitimement aider les gens à obtenir un contrat de publication en créant un programme spécifique ? Je n’en suis pas convaincu, dans la mesure où l'édition est une industrie sur le déclin. Reste que l'une des meilleures façons d’être publié de nos jours est de construire une audience et de jouer cette carte pour signer un contrat de livre. Pour moi, créer un programme qui serait axé sur la réussite dans l’édition serait comme vendre un rêve illusoire que la grande majorité des gens ne pourraient sans doute pas réaliser. D’ailleurs, les fellows qui rejoignent On Deck sont conscients qu’ils ne sortiront pas du programme avec une publication payante qui leur assurera 100% de leurs revenus. Loin de là, le Writer Fellowship est pour eux une opportunité d'explorer, de donner de l’élan à leur carrière, d’accéder à un nouveau réseau, et parfois aussi de monétiser des side-projects. Mais ce sont toujours des objectifs réalistes que nous pouvons les aider à atteindre.
Ça a le mérite d’être une approche honnête et humaine. J'étais simplement curieux de possibles évolutions vers les arts quand j'ai vu que vous avez quelqu'un dans le Writer Fellowship qui écrit de la poésie.
Exact ! Tu fais référence à Alysia Harris, qui est une poétesse incroyable qui a été récompensée pour ses écrits. Elle était dans la première cohorte du Writer Fellowship et nous a beaucoup inspirés pour la suite. Encore aujourd’hui, la grande majorité de nos fellows écrivent principalement de la non-fiction. Ça ne nous a pas empêchés de proposer plusieurs ateliers d’écriture créative, dont un sur la poésie. Et ce que nous en avons retiré, c’est que même si tu écris des essais politiques ou des analyses économiques, il y a tant à apprendre d'un atelier de poésie. Encore une fois, l’idée n’est pas de devenir poète du jour au lendemain. Mais c'est une excellente façon de sortir de sa zone de confort et de penser de façon plus originale. Et les retours qu’on a reçus pour ces ateliers ont été très enthousiastes !
Tu prêches un convaincu (rires) ! Je trouve qu’il est essentiel de savoir diversifier aussi bien ce qu’on lit que ce qu’on écrit pour trouver son propre style, l’aiguiser, mais aussi se renouveler. En tout cas, ton approche me fait penser à une autre interview que j'ai eue avec Li Jin en octobre dernier. J’imagine que tu es familier avec sa thèse sur la passion economy qui me semble fondamentale pour comprendre les mutations actuelles autour des créateurs indépendants. Alors j’aimerais bien savoir : quel avenir imagines-tu pour l'écriture ?
Je pense que nous sommes à un point de bascule particulièrement fascinant. Si les industries traditionnelles sont dans la tourmente, les gens lisent et écrivent aujourd'hui plus que jamais. Ça amène son lot d'opportunités, mais aussi de dangers. Aujourd’hui, je trouve que parmi les gens qui écrivent, trop considèrent leur pratique de façon binaire : soit ils essaient d'en faire un emploi à plein temps, soit ce ne sera jamais plus qu'un passe-temps. Et du coup, beaucoup de créateurs abandonnent assez vite leurs projets en cours de chemin.
Mais il y a tout un monde entre le plein-temps et le passe-temps ! Par exemple, je connais quelqu'un qui travaille dans la logistique de produits frais et qui tient un blog sur son industrie. Ça lui a permis d’avoir des opportunités de carrière qu'il n'aurait probablement jamais pu avoir autrement. De plus, je suis très réceptif à l'approche de la passion economy développée par Li. Ceci dit, je pense que la distribution au sein de ces nouveaux modèles émergents n’échappera pas à une logique de loi de puissance. Substack a beau être une opportunité unique pour monétiser ses écrits, la plupart des auteurs ne parviendront pas à vivre uniquement de leur publication payante.
Pour moi, ceux-ci devraient suivre la trajectoire que beaucoup de musiciens ont empruntée. Ces derniers ont dû changer d’approche et se considérer comme un produit, pour ensuite monétiser des fonctionnalités comme la vente de billets de concert et de merchandising, les événements privés ou encore le crowdfunding via des plateformes comme Patreon. Ce que je conseillerais aux nouveaux auteurs, c'est d'adopter une vision holistique de leurs écrits pour trouver comment bundler et unbundler leur offre.
Aujourd’hui, la question n'est plus tant de chercher à faire de l’écriture un métier à plein temps que de mettre en place des stratégies pour développer des sources de revenus multiples autour de ses écrits. Alors c’est sûr que c’est déprimant de se dire qu’il y avait plus de personnes qui avaient un métier à plein temps autour de l’écriture en 1960 qu’aujourd’hui. Mais ce qu’il ne faut pas perdre de vue, c’est que ces mêmes personnes étaient en majorité des hommes blancs issus de formations universitaires d’élite.
Tu as raison de le souligner, c'est un point très important. Reste aux nouvelles plateformes à prouver qu'elles peuvent renverser cette situation. Pour finir sur une touche plus personnelle : quels sont tes projets d'écriture du moment ?
J'ai une newsletter hebdomadaire qui s’appelle My Super Secret Diary. J’aime la présenter comme une publication sur "les startups, la littérature, la philosophie, l'histoire américaine, le sexe, la drogue et comment être en vie". Mais en réalité, j’écris sur tout ce qui me passe par la tête. C’est avant tout une façon de continuer à pratiquer et de partager mes réflexions avec les gens qui sont dans ma minimum viable audience. Je suis certain que de nouveaux projets ne tarderont pas à suivre. Mais pour l'instant, l’écriture prend déjà une place assez importante dans ma vie avec le Writer Fellowship (rires).
Et c’est déjà un projet fantastique ! On arrive à la fin de cette belle interview que j’aurais pu continuer encore longtemps (rires). En tout cas, c’était vraiment une conversation géniale et je suis heureux d’avoir eu accès aux coulisses du Writer Fellowship. Alors encore un grand merci à toi, Max !
5 ressources sur l’écriture sélectionnées par Max :
Six Rules for Writing — George Orwell : “Un grand classique par le grand maître de l’anticipation, tiré de son essai Politics and the English Language.”
What I Did Not Learn About Writing in School — Eugene Wan : “Un tas de conseils d’écriture géniaux, notamment pour trouver sur quoi écrire — you don’t find your niche; your niche finds you.”
On Writing: A Memoir of the Craft — Stephen King : “J’ai beau ne pas être un inconditionnel de Stephen King, ceci est l’un des meilleurs livres jamais écrits sur l’écriture.”
Five Short Storie — Lydia Davis : “Des nouvelles très courtes par une véritable experte qui m’a fait voir l’écriture sous un nouveau jour.”
Writing Handbook — Julian Shapiro : “Je trouve ça fou qu’une personne puisse écrire autant de guides incroyables sur plein de sujets différents, mais Julian Shapiro l’a fait.”
🔮 KNOWLEDGE IS POWER… Maintenant vous savez !
Conseil d’ami : n’hésitez pas à bookmarker les lectures suivantes, qui sont… très denses !
DALL·E : C’est le nom de la petite sœur de GPT-3 créé par OpenAI. Cette fois-ci, il est question d’utiliser l’une des intelligences artificielles les plus avancées au monde pour créer des images à partir de textes. Rien que ça !
Y(C) So Serious : En parlant d’OpenAI, je suis tombé par hasard sur ce portrait fantastique de son CEO Sam Altman. Je préfère vous prévenir : c’est (très) long et ça date de 2016, mais j’ai appris plein de choses sur celui qui est avant tout connu pour être l’un des personnages phares de l’histoire du célèbre accélérateur Y Combinator.
Capitol abandonné : Après les événements du 6 janvier à Washington, j’ai lu beaucoup d’analyses sur la fameuse “prise du Capitol”. Plus encore que les messages sur les t-shirts et drapeaux arborés, un autre élément symbolique ne doit pas être négligé dans cet événement historique : l’omniprésence d’Instagram.
C’est noté : Dans la vie, il y a ceux qui écrivent des livres et ceux qui prennent des notes. Si comme moi vous préférez lire de la fiction, sachez qu’il existe de véritables mines d’or de notes détaillées pour toutes ces non-fictions qu’on ne cesse de vous recommander. Vous connaissiez peut-être Nat Eliason, célèbre pour vendre une partie de son cerveau, mais laissez-moi vous présenter le “rabbit hole” de Blas Moros.
🎣 PETITES ANNONCES… Missions freelances & CDI
Pour relayer une mission freelance ou une offre en CDI : benjamin.perrin.pro@gmail.com
Chance cherche un(e) Content Manager.
The Galion Project recrute un couteau-suisse pour lancer sa nouvelle offre.
Happy Scribe cherche des plumes freelances adeptes de transcription.
GrowthMakers recrute un(e) Copywriter.
Kimaï cherche un(e) Rédacteur-trice freelance.
Chefclub est à la recherche d’un(e) Content Strategist passionné(e) de cuisine US.
🗣 MEANWHILE… L’actu des lecteurs
Et vous, ils ressemblent à quoi vos projets du moment ? Écrivez-moi pour m’en parler et apparaître dans la prochaine édition.
Louis lance une revue sensible et curieuse du nom de Zaï Zaï.
Marie a publié son rapport des tendances social media 2021.
Antoine m’a fait découvrir un beau projet : le Décameron 2020.
Lavinia et Laetitia font un café freelances sur la gestion du stress.
Clément a publié un article sur Jean-Marc Jancovici.
Valérie est passée de la pause travail à la pause fraîcheur.
Samuel a interviewé le fameux DHH.
Elise donne bientôt un talk sur ses recettes d’écriture.
DERNIÈRE CHOSE…
Le mot de la fin de cette première édition de 2021 ira à un ami et lecteur de la première heure. Je voudrais donc dire un grand BRAVO à Alexis Minchella pour la sortie de son premier livre Freelance, l’aventure dont vous êtes le héros aux éditions Eyrolles, que je vous invite à commander dans votre librairie préféré.
Étant moi-même un freelance qui se cherche encore, ce précieux sésame tombe à pic pour faire de cette année celle de la confirmation. Et comme j’arrive à la fin d’une mission passionnante (dont je vous parlerai bientôt !), je suis en ce moment à l’affût de nouvelles collaborations sur des missions de conception-rédaction, stratégie éditoriale et création de médias de marques.
Vous pouvez me contacter sur Twitter, LinkedIn, en répondant à cet e-mail ou en le transférant à quelqu’un que ça peut intéresser. Et si vous n’avez rien à me proposer, vous pouvez aussi m’écrire pour me dire ce que vous avez pensé de l’édition. 😊
D’ici la prochaine newsletter prévue à la fin du mois, prenez soin de vous et bien sûr…
May the words be with you,
Benjamin
P.S : Retrouvez toutes les newsletters précédentes dans l’archive de Plumes With Attitude. Et si vous avez aimé cette édition, n’hésitez pas à la partager autour de vous, ainsi qu’à vous abonner pour recevoir les suivantes par e-mail.