La grande nouvelle de la semaine, c’est que Plumes With Attitude est maintenant une entreprise. Ça ne rigole plus !
Un jour, une lectrice de cette newsletter m’a dit que créer sa SASU avait été sa façon de se dire qu’il n’y aurait pas de retour en arrière, qu’elle allait désormais se lancer à fond en freelance. Sa détermination m’avait marqué et je m’étais dit que je ferais de même “un jour”.
Et bien, disons que ce jour est venu… en plein Black Friday ! Le hasard du calendrier a fait que la journée mondiale de la dépense compulsive a été pour moi sous le signe de… l’investissement !
Sur ce, bienvenue dans cette nouvelle édition plus courte que les précédentes — mais non-moins intense. Vous remarquerez que plusieurs sections ont mystérieusement disparu pour une cause très simple : le rush. 😅 La bonne nouvelle, c’est qu’elles reviendront dès la prochaine édition.
En vous souhaitant à toutes et à tous une bonne lecture,
Benjamin
Plumes With Attitude est une newsletter sur l’écriture sous toutes ses formes. Si vous avez envie de suivre cette publication, abonnez-vous pour recevoir les prochaines éditions.
🔮 L’INTERVIEW… Arthur de Villemandy, Fondateur de Planet
À chaque newsletter, je vous propose de découvrir le portrait et les idées d’une véritable plume “With Attitude”. Arthur est le fondateur de Planet : la newsletter Business/Tech qui monte dans l’écosystème entrepreneurial français. Comme évoqué dans une édition précédente, nos chemins se sont déjà croisés plus d’une fois. Je l’ai aidé à trouver ses premiers clients, mais aussi son associé Kevin qui est un de mes plus proches amis. Depuis quelques semaines, je lui donne un coup de main sur le volet sponsoring. C’est donc avec grand plaisir que je l’ai invité à vous partager les coulisses d’une aventure passionnante.
Hello Arthur et trop content de te recevoir en interview ! Avant de parler de Planet, je voulais parler du contexte dans lequel tu as lancé la newsletter. Aujourd’hui, l’industrie des médias vit une crise si forte que même des grosses publications comme Vice, Buzzfeed ou le Huffington Post doivent licencier beaucoup de journalistes. Drôle de moment pour lancer son propre média, non ?
La création de Planet répondait surtout à un besoin personnel. Je suis un malade de la consommation de contenus de qualité et j’ai voulu me lancer à mon tour dans la création. Aujourd’hui, les médias souffrent du duopole de Google et Facebook sur les revenus publicitaires mais pas seulement. Une grande majorité de gens ne sont pas (encore) prêts à payer pour de l’information. Ce qu’ils veulent selon moi, c’est savoir relier les points : comprendre ce qui se passe dans un système quand tu touches à tel ou tel engrenage. C’est précisément notre démarche avec Planet : tu peux le voir dans la façon dont nous structurons nos analyses avec des sections comme “the takeaway”.
Comment va évoluer l’industrie selon toi ?
Pour moi, les médias c’est comme le code : c’est un des plus gros leviers de transformation qui existent. Tu écris une fois et des millions de gens peuvent y accéder. Mais aujourd’hui, ils sont obligés de se réinventer pour survivre. Le New York Times est un cas d’école et représente un vrai modèle à suivre. Tout d’abord, il y a eu leur campagne autour de la vérité qui a été un franc succès en termes d’acquisition. Et puis, ils ont compris que viser des niches peut rapporter gros : leur chaîne dédiée à la cuisine NYT Cooking compte plus de 200 000 abonnés payants. Et c’est selon moi un très bon indicateur pour l’avenir des médias.
Tu penses que l’industrie au global est prête à se réinventer ?
Je pense que beaucoup de publications ont un gros problème de positionnement. Exemple typique : je trouve ça dingue qu’aucun média n’ait de manifeste, alors que ça me semble essentiel. Aujourd’hui, informer ne suffit plus. Si tu ne vas pas plus loin, tu te retrouves vite noyé dans la masse et donc rapidement oublié. Bien sûr, il y a des exceptions. Mediapart a réussi à sortir du lot en se spécialisant dans l’investigation. Et ça marche ! Aujourd’hui, ils sont renommés pour ça et vivent de leur contenu sans publicité.
Et le manifeste de Planet, c’est quoi ?
Je l’avais écrit au tout début, tu peux y accéder depuis le site. En gros, on veut aider les gens à trouver l’inspiration pour construire le futur. Nos idées et actions viennent souvent d’un contenu qu’on a vu, lu ou entendu, de quelqu’un qu’on a rencontré... Ce qu’on veut être avec Planet, c’est cette étincelle qui inspire les gens à faire des merveilles.
Quelle est ta stratégie pour y arriver ?
Notre ambition, c’est de créer un média de tendances pour les entrepreneurs au sens large : c’est-à-dire toute personne qui a envie de créer, inventer, et s’informer sur les coulisses du monde qui nous entoure. On a commencé avec la newsletter publique, qui fait de la curation Business/Tech/Culture au sens large. Là je prépare le lancement de Magma, qui sera une newsletter payante par abonnement. Sa proposition de valeur, ce sera d’explorer des tendances méconnues en très forte croissance, en donnant les clés et insights a nos lecteurs pour qu’ils puissent capitaliser dessus. Aujourd’hui en France, il y a ceux qui traitent très bien le “how” de l’entrepreneuriat comme The Family ou eFounders. Et bien, nous on veut créer le “what” : maintenant que tu sais comment faire, quelle boîte pourrais-tu créer ?
D’ailleurs, pourquoi une newsletter ?
Au début, c’était plutôt par défaut. Mais je sais qu’on gardera ce format. C’est le plus pratique pour avoir l’attention d’un lecteur, en plus de l’informer vite et bien. Entre accepter de recevoir trois e-mails par semaine et suivre un compte Twitter ou une chaîne Youtube, ce n’est pas du tout le même niveau d’engagement. Et surtout, il y a toute l’interaction autour de la newsletter. Je reçois énormément de commentaires, j’ai souvent des lecteurs au téléphone et ça ouvre d’ailleurs la porte à de belles rencontres.
C’est aussi comme ça qu’ont démarré de très belles boîtes comme AngelList, Etsy ou Product Hunt. De la même façon, vous vous positionnez comme des prescripteurs aujourd’hui ?
Si notre mission est de relier les points, alors il y a forcément de l’influence en jeu. On ne se revendique d’aucun bord politique mais choisir un sujet au détriment d’un autre, ça l’est déjà en soi. J’ai simplement envie qu’on continue à jouer notre rôle d’inspirateur pour soutenir les entrepreneurs d’aujourd’hui et de demain.
Comment tu expliques l’avancement du monde anglo-saxon sur les newsletters indépendantes ? Je suis impressionné par la qualité et l’audience de publications comme Stratechery (Ben Thompson), Farnam Street (Shane Parrish) ainsi que par tout ce qu’est en train de faire Substack pour les auteurs indépendants.
Je ne me revendique pas comme un spécialiste des médias, mais je pense qu’ils sont sont surtout en avance sur le volet contenu au global. D’ailleurs, il y a beaucoup de gens qui créent des médias anglophones sans être journalistes. Ça apporte un vrai vent de fraîcheur dans le milieu, avec toute une nouvelle génération de personnes qui ont des missions totalement différentes des médias classiques. En France, il y a l’exemple du fondateur d’Usbek & Rica, Jérôme Ruskin. C’est également la direction que nous avons prise avec Planet.
Aujourd’hui, vous vous rémunérez sur la base du sponsoring : un format à la fois très classique pour l’industrie mais aussi très nouveau vis-à-vis du format de la newsletter indépendante. Du coup, que proposes-tu aux entreprises : PR nouvelle génération ? Influencer marketing ? Ciblage de niche ?
Ce qu’on propose, c’est avant tout l’accès à une communauté très qualifiée et très engagée. Sur nos plus de 10 000 abonnés, on compte près de 50% des décideurs du CAC 40 avec même certains grands noms comme Xavier Niel. Raison de plus pour limiter notre offre de sponsoring à des entreprises dont les produits résonnent avec notre audience. On a même déjà refusé des clients qui ne correspondaient pas à notre ligne éditoriale. Car même dans une publicité native, on va chercher à créer de la valeur en ajoutant des informations sur un contexte, des chiffres et des tendances associés. D’ailleurs, certains beaux clients comme Payfit ou comet sont revenus annoncer chez nous quelques semaines après leur premier sponsoring. Et c’est un très bon signal pour la suite !
Tu évoquais plus tôt l’arrivée prochaine de ta future newsletter payante Magma. Je trouve que ton passage d’un premier produit à une seconde offre s’est fait incroyablement vite, ce qui est assez rare pour une start-up. Comment as-tu planifié cette transition ?
Je me demande au quotidien comment apporter plus de valeur aux lecteurs. Le jour où j’arrêterai de faire ça, je pense que ce sera la fin pour Planet. Fin 2018, je ne songeais même pas à Magma. Avec l’arrivée de mon associé Kevin au bout d’un an qui a pris le relais sur la newsletter gratuite (même si j’écris encore des articles) et la montée en puissance du sponsoring, je pense que c’est le bon moment pour ce produit. Je suis un malade de l’archivage, et c’est la clé d’une intelligence company.
Peux-tu nous partager tes meilleurs conseils sur la gestion de l’information ?
J’utilisais beaucoup Evernote mais je l’ai remplacé par Notion, qui est un outil fantastique. Leur extension Chrome permet non-seulement de sauvegarder des pages comme avec Pocket mais aussi de les archiver et de les regrouper par tags. Ça nous fait une sorte de mini-Google en interne. Aujourd’hui, on fait du flux d’informations, mais le stock est un enjeu énorme pour Planet.
Le VC First Round Capital fait d’ailleurs ça très bien avec leur outil First Search, qui regroupe le meilleur contenu sur chacune des problématiques rencontrées par les entrepreneurs. Par exemple, si tu tapes “PR” dans leur moteur de recherche intégré, tu accèdes à tous leurs meilleurs articles sur le sujet, ainsi que ceux de structures comme Y Combinator ou Andresseen Horowitz.
Je vais y jeter un œil car c’est vraiment dans la lignée de ce qu’on aimerait créer avec Planet. Sinon, on suit un certain nombre de comptes Twitter et de newsletters spécialisées qui nous permet de construire nos références secteur par secteur. Un jour, on a vu sur la section Travel du New York Times que des américains fortunés commençaient à acheter des appartements Porsche. On a halluciné et on a ensuite googlé “brand luxury home” et on a vu que les grandes marques de luxe se lancent sur ce marché. En quelques minutes, on venait de trouver une nouvelle tendance à explorer. Les entrepreneurs ont rarement le temps pour chercher tout ça, alors on le fait pour eux.
En parlant d’entrepreneuriat, Planet a été accéléré par The Family mais vous n’avez jamais levé de fonds. C’est un choix délibéré ou ça peut être amené à changer ?
Pour qu’un fonds investisse dans un média, il faut déjà y aller. (rires) On a rapidement vu que ce serait difficile de lever, donc on s’est concentrés sur la rentabilité. Je ne me ferme pas à l’opportunité que représentent les VC. Reste qu’on a encore beaucoup de choses à tester avant de l’envisager. En fait, nous ne sommes jamais allés chercher de subventions pour les médias ou d’argent public pour les start-ups. Je conçois que ça puisse être utile à de nombreux entrepreneurs mais c’est aussi du temps que tu ne passes pas sur ton produit.
Une sage décision et un conseil qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Encore merci pour ton temps Arthur, et hâte de voir ce que va donner Magma ! C’est la fin de cette interview, maintenant il ne vous reste plus qu’à vous abonner à Planet. 😏
Les 4 newsletters recommandées par Arthur :
The Margins (médias)
Finimize (finances)
The Generalist (tech)
FRNTIER (entrepreneuriat)
💎 MISSIONS FREELANCES & CDI… Quoi de prévu pour demain ?
Entre une petite semaine au Maroc et la proximité avec l’édition précédente, ce n’est pas sur le volet quantité que brillera ce nouveau batch. Par contre, vous n’aurez jamais été aussi prêts d’être publiés sur du papier, du vrai. La preuve avec les offres suivantes…
LiveMentor (20+ employés) — Vous voulez entendre un beau projet ? En voilà un : l’équipe de LiveMentor lance son magazine print ! Il y sera question de belles histoires entrepreneuriales, de stratégies concrètes à reproduire à la maison, et de pleins d'autres sujets passionnants. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, oui : ils recherchent des rédacteurs. | Contact : killian.talin@livementor.com
Usbek & Rica (60+ employés) — Vous me direz que c’est la deuxième édition consécutive que je relaye une annonce d’U&R, soit. Mais quand son fondateur Jérôme Ruskin annonce qu’il “souhaite aujourd'hui s’entourer de nouvelles plumes, de nouveaux producteurs de podcast et de vidéo et de nouveaux chargés d'études”, c’est qu’il y a clairement un coup à jouer. Alors à vos ice-breakers maintenant ! | Offre
La Cabane (just founded!) — Si les entrepreneurs ont des incubateurs, les plumes ont maintenant La Cabane. C’est le slogan d’un beau projet qui gagne à être connu — et soutenu. Au programme : missions freelances, rencontres et ateliers d’écriture au sein d’une communauté à ses tout débuts. En revanche, aiguisez votre plume : les places dans La Cabane sont limitées. | Postuler
WeMind (- de 20 employés) — WeMind recherche un CMO ! Oups, trop tard c’est dit. Alors si vous voulez rejoindre une des boîtes les plus engagées auprès de vos amis les freelances, c’est le moment ou jamais. Conseil d’ami : passez du temps (disons 27 minutes) à vous renseigner sur leurs valeurs. Contact : hind@wemind.io
Heetch (250+ personnes) — La start-up de VTC est probablement un des plus beaux exemples français de résilience. Après un procès perdu et un pivot réussi, Heetch est plus en croissance que jamais. Ils recherchent aujourd’hui une plume pour prendre en charge les relations presse et affaires publiques. Alors vous montez à bord ? | Postuler
💌 🙏 benjamin.perrin.pro@gmail.com pour me suggérer une mission à ajouter à la prochaine newsletter.
🔭 DANS LE RADAR… Mes petits trésors
Et si les réponses à tous nos problèmes étaient déjà sur Internet ? C’est mon mantra, et à chaque newsletter je compte vous montrer pourquoi. Voici donc ma petite sélection de ce qui m’a le plus marqué récemment et que j’estime digne de votre attention.
Erratum : L’article de Steve Howe (Typeform) sur les Tone & Voices est ici. Mea culpa pour avoir oublié le lien dans la dernière édition.
In Dogs We Trust : Imaginez Airbnb, sans payer la location mais à la seule condition de veiller sur Rover ou Croquette à l’autre bout du monde. Le rêve, non ? Ça s’appelle Trusted Housesitters et votre perception du nomadisme vient soudainement de prendre un tournant.
Du génie : Le fondateur du Y Combinator, Paul Graham, est entre autres célèbre pour ses essais. Son dernier vient de sortir, et il parle de collectionneurs de tickets de bus. Et croyez-moi : c’est du génie.
Les dés sont pipés : Décidément, encore un essai brillant ! Cette fois-ci, il est signé Emmanuel Carrère. Le sujet est encore plus loufoque que le précédent. The Dice Man est le récit de sa rencontre avec un gourou qui a fait un pari fou : jouer sa vie aux dés. Au fond, quoi de plus juste que le hasard pour prendre les meilleures/pires décisions ?
Le mot de la fin : Comme chaque année, l’équipe du dictionnaire Oxford a choisi son mot de l’année. Après “toxic” en 2018, son successeur désigné pour 2019 est “climate emergency”. C’est pas trop tôt — et hélas probablement trop tard.
🎡 CULTURE PUB… Mansa : le crédit aux indépendants, enfin !
Ceci est le premier d’une — je l’espère — belle série de contenus sponsorisés, cohérents avec la ligne éditoriale et pertinents pour la communauté. Aujourd’hui, c’est Mansa qui ouvre le bal après avoir déjà posté une mission dans la toute première newsletter.
C’est quoi ? Mansa permet aux freelances d'avoir accès au prêt bancaire. Incubée chez The Family, l’équipe vient de lever 2m€ avec des pointures : Founders Future, Guillaume Lestrade (co-fondateur de Meero) et Joan Burkovic (co-fondateur et CEO de Bankin’). Du sérieux, donc.
Pourquoi c’est cool ? Inscription en 10 min, crédits entre 500€ et 10 000€, 24h pour débloquer les fonds, le tout avec transparence et sans paperasse… Que demande le peuple ?
OK, on signe où ? Que vous ayez besoin d’une avance de cash, d’une formation à financer ou de matos à acheter, remplissez ce court typeform et Mansa s’occupe de votre crédit.
DERNIÈRE CHOSE…
Certains se réjouiront d’une newsletter plus light, d’autres regretteront l’absence de leurs sections préférées. Une chose est sûre, c’est le meilleur moment pour me faire part de vos feedbacks.
N’hésitez vraiment pas : d’autant plus qu’après un séjour fantastique au Maroc, c’est aux Philippines que le voyage continue pour moi… dans deux jours déjà. 😅
Au programme : dépaysement, réflexion profonde et une prochaine édition qui s’annonce géniale, avec une interview déjà réalisée. Je vous laisse avec un bel indice pour trouver l’invité : “école”.
À bientôt tout le monde,
Benjamin
P.S : Retrouvez toutes les newsletters précédentes dans l’archive de Plumes With Attitude. Et si vous avez aimé cette édition, n’hésitez pas à la partager autour de vous, ainsi qu’à vous abonner pour recevoir les suivantes par e-mail.