Je suis très attaché aux bonnes résolutions et rétrospectives de l’année passée. Autant vous dire que je considère la clôture d’une décennie comme un véritable événement. Si les années 2010 ont été pour moi une course semée d’embûches, la fin 2019 aura été ce dernier virage en épingle aussi technique que décisif.
Le grand miracle, c’est que je n’avais jamais aussi bien pris un virage de ma vie. Le lancement de la newsletter en septembre, ainsi que mon nouveau départ en freelance quelques semaines plus tard, auront été mes deux temps forts de l’année. Aujourd’hui, je suis fier de pouvoir dire que j’ai atteint mes objectifs initiaux : huit éditions en quatre mois, sept-cent lecteurs, des invités de haut vol, et une cinquantaine de missions freelances et CDI dénichés pour mes plumes préférées.
Alors pour conclure l’année en beauté et commencer une nouvelle décennie sur les chapeaux de roues, j’ai envie de vous partager un sentiment pas si facile à dompter : l’optimisme. Pour cette dernière édition de 2019, laissez-moi donc vous présenter vingt noms, mouvements, outils et conseils en lesquels je crois personnellement et qui feront de vous, je l’espère, des plumes de choc.
Et si 2020 était finalement l’année du paon ?
Bonne lecture à toutes et à tous,
Benjamin
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🧠 5 NOMS À SUIVRE…
Panorama des personnes exceptionnelles qui m’ont le plus inspiré cette année.
Naval
Plus que par son parcours d’entrepreneur et investisseur de renom, c’est par sa sagesse que le fondateur et CEO d’Angellist m’impressionne. L’aura qu’il dégage dans ses tweets et rares interviews (ici et là) devrait vous suffire à cerner la profondeur du personnage. En 2019, Naval Ravikant m’a bluffé par sa capacité à redistribuer son précieux savoir. Entre son nouveau podcast sur la création de richesse et son accélérateur de business angels Spearhead, il est à mes yeux la personne la plus influente de l’écosystème entrepreneurial actuel. Be like Naval.
Anne-Laure Le Cunff
Je n’aurais pas pu trouver meilleure invitée pour la première édition de PWA. Passée en moins d’un an de maker amatrice de belles lettres à plume de compét’, Anne-Laure a relié avec brio ses deux domaines de prédilection : entrepreneuriat et neurosciences. Le résultat est condensé entre le blog de sa boîte Ness Labs et sa newsletter Maker Mind. Un esprit sain dans un corps [de mail] sain.
Scott Galloway
J’aurais rêvé d’avoir un prof comme Scott Galloway quand j’étais étudiant. Cela fait déjà plusieurs années que je le considère comme la voix la plus authentique de la tech. Tantôt drôle, souvent énervé, mais toujours brillant, son style aussi clivant que désopilant est une de mes sources d’influence majeures. En 2019, le Heisenberg de la tech a gagné en visibilité grâce à ses prédictions confirmées sur l’affaire WeWork, son podcast avec Kara Swisher, et autres “yogababble”.
Tim Urban
L’auteur de Wait But Why est probablement mon modèle absolu. Et en 2019, il ne m’a pas déçu. Celui-ci a publié une série d’articles géniaux dont lui-seul a le secret sur un sujet on ne peut plus ambitieux : Nous. Après la procrastination, l’IA, le paradoxe de Fermi ou encore la saga Elon Musk (commandée par Musk lui-même !), Tim Urban s’est donc attaqué à ce qu’il y a dans notre cerveau, comment notre façon de penser a évolué avec le temps, et comment nos sociétés se sont formées. Si vous n’avez jamais lu Wait But Why, foncez. Je ne connais personne qui l’ait regretté.
Anna Codrea-Rado
J’ai récemment découvert que PWA avait une grande sœur anglo-saxonne. La newsletter The Professional Freelancer, par Anna Codrea-Rado, est une mine d’or pour les plumes indépendantes. Son auteure très engagée fait du lobbying pour les journalistes freelances et partage elle-aussi des missions souterraines à ses lecteurs. Une femme au cœur en or que j’aurais grand plaisir à interviewer en 2020. Pari tenu !
🎈 5 MOUVEMENTS À SURVEILLER…
Pour aller plus loin que la montée du freelancing ou le potentiel du remote.
Passion Economy
Suivre sa passion est un conseil de carrière à double tranchant. À l’heure des inégalités croissantes et de la comparaison permanente, celui-ci me semble desservir plus les individus qu’autre chose. C’est aussi une maxime qui apporte son lot de questions. Et si on n’a pas (encore ?) de passion ? Et si on en a plusieurs ? Et si votre passion est difficile à convertir en métier ? Et si vous n’aviez tout simplement pas envie d’en faire un gagne-pain ? Pour autant, je suis intimement convaincu qu’il faut explorer en profondeur ses centres d’intérêts. La passion economy vous permet justement de les développer, les affiner, les partager, et pourquoi pas un jour, les monétiser.
👉 The Passion Economy and the Future of Work, par Li Jin (a16z)
Technologies No Code
Les années 2010 auront fait le bonheur des développeurs, et frustré les créateurs qui ne savent pas coder. La bonne nouvelle, c’est que les frontières entre tech et non-tech s’estompent à vitesse grand V. Aujourd’hui, il est déjà possible de créer des sites vitrines et marchands (Webflow, Shopify), des podcasts et des newsletters (Anchor, Substack), des apps mobiles (Adalo) et même des algorithmes (Algoly)… sans une seule ligne de code. À mes yeux, c’est la tendance tech la plus prometteuse — et sous-estimée — du moment.
👉 The Rise of “No Code”, par Ryan Hoover (Product Hunt)
Mental Health
Entrepreneuriat, bullshit jobs et réseaux sociaux ont révélé au grand jour nos plus grandes fragilités. Du mal-être à la dépression, en passant par le burn-out et les troubles de l’anxiété, nous sommes de plus en plus nombreux à avoir connu ou vu chez nos proches ces nouveaux maux de manifester. Une chose est sûre : le tabou est levé et la santé mentale est devenue un enjeu de société. Et à l’heure où les entrepreneurs du monde entier s’attaquent aux nombreux problèmes de l’humanité, où les communautés bienveillantes abondent en ligne, et où les écrits sur le sujet se multiplient, j’ai beaucoup d’espoir dans les initiatives de prévention et traitement de ces nouvelles pathologies.
👉 We Are All In The Business Of Mental Health, par Emilie Maret (The Family)
Zebras Startups
Difficile de ne pas parler tech en 2019 sans revenir sur le cas WeWork. L’implosion d’une des start-ups les plus valorisées au monde a créé un débat sans précédent sur le rapport au financement dans la tech. Cela a aussi remis sous le feu des projecteurs un modèle alternatif d’entreprise qui m’avait déjà séduit en début d’année : les zèbres. Porte-drapeaux de la diversité, moins gourmands en capital, davantage portés sur la rentabilité que la croissance à tout prix, et très souvent vertueux pour la société, les bons élèves de la tech ont toutes les chances d’exercer une influence saine sur l’écosystème tech de la décennie à venir.
👉 Zebras Fix What Unicorns Break, par le collectif Zebras Unite
Personal Finances
En école, j’ai eu l’obligation de suivre des cours de compta — et je détestais ça. J’ai malgré tout choisi de devenir trésorier d’une association. Assez ironiquement, j’ai trouvé ça passionnant. Ce que je trouve encore plus paradoxal, c’est d’avoir été mis aux commandes des finances d’une asso alors que notre système d’éducation ne nous a jamais appris à gérer notre propre argent. Mais alors que le contrat de travail vit son grand “unbundling” [voir PWA #3 avec Laetitia Vitaud], une nouvelle école de pensée commence à se créer autour des plus petits agents économiques : nous-mêmes. Entre la multiplication des sources de revenus (notamment passifs), la démocratisation accrue de l’investissement (trading, prêt aux individus et entreprises) ou encore la diversification de son portefeuille d’actifs (cryptomonnaies, equity), ce ne sont pas les sujets qui manquent pour se réconcilier avec nos finances.
🦴 5 OUTILS À ESSAYER…
J’utilise très peu d’outils au quotidien, à quelques rares exceptions… que je vous recommande.
Notion
Je suis convaincu que les meilleurs outils sont ceux qui réussissent à créer de nouvelles habitudes chez leurs utilisateurs. Personnellement, je suis allergique à toute forme d’organisation. Je n’ai jamais accroché avec Trello, j’ai une utilisation très superficielle de Dropbox et je sais à peine faire un tableau sur Excel. Et bien, figurez-vous que l’esthétique et la simplicité de Notion m’ont donné envie de m’y mettre. Surtout depuis que je sais qu’il existe des templates pour tout et n’importe quoi.
Twitter
J’ai maintes fois vanté les mérites du réseau social le plus sous-estimé de tous. Plus authentique qu’Instagram, plus puissant que LinkedIn, se perdre sur Twitter est un vrai bonheur. M’y mettre il y a cinq ans a été l’une des meilleures décisions de mon début de carrière. Si vous avez longtemps hésité mais que vous ne savez pas par où commencer, je vous partage à nouveau le guide ultime pour vous aider à apprivoiser l’oiseau bleu, créé par la start-up Holloway.
DeepL
Tout simplement le meilleur outil de traduction actuel. Faites l’essai avec un copier/coller d’un paragraphe, voire d’un texte entier. Bien sûr, ce ne sera pas parfait mais vous devriez être impressionnés par tout le temps gagné. Idéal pour traduire ses écrits à vitesse grand V.
Pocket
So much to read, so little time… On ne présente plus Pocket, mais comme c’est l’un des rares outils que j’utilise tous les jours… sait-on jamais. Le principe est simple : vous sauvegardez en un clic vos articles préférés depuis l’extension Chrome pour ensuite les lire hors ligne où vous voulez. De quoi vous éviter de perdre — et vous permettre d’archiver — les lectures victimes de votre procrastination.
Substack
C’est l’outil que j’utilise pour créer cette newsletter et je lui dois tout. Plus qu’un simple software, c’est l’une des start-ups qui à mes yeux incarne le mieux la passion economy. Si Substack est le refuge de nombreuses publications indépendantes de grande qualité, sa proposition de valeur pour ses créateurs réside dans sa capacité à les monétiser. Car oui, il me suffirait d’un clic pour rendre Plumes With Attitude payante. Mais rassurez-vous, ce n’est pas prêt d’arriver. 😉
🧶 5 CONSEILS D’ÉCRITURE À ADOPTER…
Bien écrire n’est pas inné, et il n’est jamais trop tard pour s’améliorer.
Writing for Startups, par Kyle Hall
Ghostwriter en résidence chez The Family et invité de la deuxième édition de PWA, je considère Kyle Hall comme un véritable maître à penser. Il est aussi l’auteur d’un guide formidable à lire et relire pour mettre votre plume au diapason du rythme endiablé des start-ups — et attraper au passage de belles missions.
Very Good Copy, par Eddie Schleymer
Probablement le meilleur concepteur-rédacteur actuel. Ses micro-articles aussi brefs que brillants jonglent entre belles références, notions de psychologie et un style très authentique. À binger sans modération.
Learning to Write with Confidence, par Steph Smith
L’approche presque scientifique de l’écriture par cette analyste chez The Hustle est à l’opposé de mes propres méthodes. Et c’est exactement pour ça que je vous recommande de vous y intéresser. Car c’est en diversifiant ses références et sources d’inspiration que vous parviendrez à trouver l’approche qui vous correspond le mieux.
My Writing Syllabus, par David Perrell
Je ne connais pas suffisamment David Perrell pour le citer comme une de mes influences. Cela ne l’empêche pas d’être une des références de l’écriture et de la création de contenu. Son riche syllabus a tout du rite de passage incontournable pour plumes débutantes et/ou en quête de renouveau.
Five Writing Tips, par Alex Danco
Conseillé par Willy Braun [voir PWA #4], la newsletter de ce brillant analyste de Social Capital a été une de mes découvertes de cette fin d’année. Au-delà de partager sa vision unique de l’écosystème tech, Axel Danco est également de bons conseils en matière d’écriture. Petit coup de cœur perso pour sa métaphore sur la leçon de poterie.
Et voilà, c’est fini pour 2019 !
Je profite de ces dernières lignes de l’année pour toutes et tous vous remercier. Une pensée particulière pour celles et ceux — et vous avez été nombreux — qui m’ont écrit suite à la dernière édition. N’hésitez vraiment pas, et continuez comme ça. Je continuerai à tout lire et à répondre à tous vos e-mails.
J’ai également eu le plaisir de rencontrer plusieurs lecteurs depuis le début de l’aventure. Pour 2020, j’aimerais pousser plus loin le concept de communauté. Et quoi de mieux que de commencer l’année par des présentations / retrouvailles ensemble autour d’un verre ? Je vous propose d’en reparler dès janvier.
Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter de finir l’année en beauté. Et bien sûr à vous souhaiter, avec un peu d’avance, mes meilleurs vœux pour 2020.
Benjamin
P.S : Retrouvez toutes les newsletters précédentes dans l’archive de Plumes With Attitude. Et si vous avez aimé cette édition, n’hésitez pas à la partager autour de vous, ainsi qu’à vous abonner pour recevoir les suivantes par e-mail.